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Roméo et Juliette

Entretien avec André Fornier, metteur en scène de la biennale du Fort de Bron. André Fornier a choisi cette année le grand thème de Roméo et Juliette de William Shakespeare. Pour la partie musicale de cette adaptation il a fait appel à Eric Montbel, accompagné d'autres musiciens tous issus de la culture des musiques traditionnelles. André Fornier : À l'origine, le choix du montage de Roméo et Juliette est venu du fait que la Biennale a dix ans, et que nous devions prendre un nouveau virage. Pendant dix ans, à raison de cinq biennales, on a surtout exploré le répertoire du XIXe siècle et la forme du roman populaire. Nous étions arrivé à un point fort, et puiser à nouveau dans le roman aurait constitué une redite. J'avais depuis longtemps l'idée de faire entrer Shakespeare au Fort de Bron, et ces dix ans d'anniversaire étaient l'occasion de passer à un autre registre.

Car, évidemment, le texte de Shakespeare, dans son propos, est plus ambitieux que ce qu'on a pu traiter dans le passé. Pour en revenir au choix de la musique, il est aussi assujetti à une dramaturgie, et j'ai un principe qui est de penser que Shakespeare ne se montre et ne se représente "bien" que dans l'historicité : en travaillant près du texte, on se rend compte des clés et des codes donnés qui nous permettent de découvrir clairement la forme. Et ces clés et ces codes sont souvent issus d'un historique. Comme une parabole. La parabole ne s'entendant bien que si elle est replongée dans son contexte, dans son temps. Donc, je ne conçois guère de "monter" un Shakespeare avec perfectos et jeans comme costumes, pour moi, c'est inconcevable. Sauf, bien sûr, si on passe par une adaptation particulière du texte. L'auteur fait appel à la musique de deux manières différentes : Le bal dans Roméo et Juliette est un temps de musique obligé, mais lorsqu'on lit le texte (cela est plus clair en version anglaise), il y a des plages musicales qui devaient être assurément prévues à l'époque, bien que non formulées. La présence de musique et de musiciens dans ce spectacle sont donc indispensables.

Depuis que j'ai créé l'Opéra Théâtre, j'aime de plus en plus la musique vivante sur scène. Je n'apprécie pas tellement les bandes sons, car je préfère que les musiciens soient là. C'est une des raisons pour laquelle j'ai fait appel à des musiciens en chair et en os. J'ai contacté Eric car j'avais très envie d'entendre une musique historique, puisque l'on traite tout sur l'historicité.

Mais, lorsqu'il m'a parlé de son intention d'écrire une musique, je trouvais que c'était plutôt bien d'avoir les deux en même temps. C'est à dire d'avoir à la fois un parfum contemporain par le fait que ce soit une musique écrite pour ce spectacle, et à la fois d'avoir le son Renaissance de par les instruments qu'il utilise. CMTRA : Pouvez-vous nous parler de la chorégraphie qui s'intègre également dans ce spectacle ?

A.F. : Oui, c'est d'ailleurs un peu la même démarche que pour le choix musical : à partir du moment où on avait un "sens Renaissance" au niveau de l'image et du son, il était très important d'avoir aussi quelqu'un de compétent pour la chorégraphie, puisque le bal de Roméo et Juliette est un moment désiré par Shakespeare et désiré en général par les metteurs en scène, comme un temps très visuel, comme un temps de bascule de la pièce se situant à un moment clé, celui où Roméo rencontre Juliette.

Étant donné que l'on était parti sur une musique traditionnelle, sur une musique vivante, il fallait que la chorégraphie "colle" à l'histoire. Personnellement je ne me sentais pas capable, n'ayant pas les codes, de créer un ballet. J'ai donc fait appel à Véronique Élouard pour cette partie. Et puis, Eric et Véronique se connaissant très bien, le travail s'est donc fait rapidement. Je dis cela, parce que comme beaucoup de productions actuelles et ceci dans tout le secteur culturel, les délais sont très serrés.

"Tout condamne à l'efficacité". Alors, la complicité qu'ils ont eu tous les deux en travaillant ensemble, et parce qu'ils avaient les codes et clés en mains et en communs, ont donné quelque chose de très compact, qui a été mis en place relativement vite. CMTRA : L'efficacité et la rapidité obligatoire dans le contexte actuel n'a pas empêché que la partie musicale de Roméo et Juliette soit disponible en CD dès la première ?

A.F. : Oui, quand Eric est arrivé avec la musique sous la forme enregistrée du pré-mix, je me suis aperçu qu'il avait bien compris le sens du projet. C'est à dire qu'il avait à la fois un son évidemment théâtral puisque je lui avais fait des commandes pour des moments bien précis de la dramaturgie, mais il avait aussi introduit des sons aux connotations proches du cinéma.

J'ai trouvé que cette alliance théâtre/cinéma allait bien avec la Biennale, puisque c'est un peu ce que nous disent les spectateurs en général à la sortie du spectacle, cela ne tient pas uniquement au théâtre, parce qu'on est en plein air, on change de lieux, on a des rapports tantôt rapprochés, tantôt plus distants, et tout cela donne des allures un peu de cinéma. Alors, je me suis réjoui à entendre la bande-son, avec ses côtés très fortement rattachés à la dramaturgie, et d'autres qui donnent l'impression d'écouter une bande-son de film. Pour moi, c'est une qualité forte qui anime le spectacle. Roméo et Juliette Musique originale du spectacle disponible au CMTRA par correspondance



Musiciens : Laurence Charrier: claviers, harmonium, clavecin

Catherine Faure: violon, flûtes, chants, oud

Marc Bernad: vielle à roue

Patrick Mazellier: violon

Louis Soret: chalémie, saz, percussions

Stéphane Vettraino: harmonium

Eric Montbel: cornemuses, flûtes


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