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"Que tu sois blanc, rouge ou noir, c'est le sang rouge qui coule dans

Entretien avec Mahama Konaté fondateur du groupe Farafina Lili, et avec Désiré Ouattara, musicien. Désiré Ouattara : Mahama Konaté est le créateur du groupe Farafina Lili. Et s'il n'est pas le créateur du balafon, il en joue depuis très longtemps. Déjà à cinq ans, il partait dans les champs, et au lieu de surveiller les oiseaux afin qu'ils n'abîment la récolte, il se faufilait dans la forêt, taillait des morceaux de bois qu'il posait sur un petit trou et sur lesquels il jouait des rythmes du balafon qu'il avait précédement entendu en ville. Son amour pour le balafon s'est déployé petit à petit avec les années. Dés son arrivée à Bobo-Dioulasso, deuxième ville du Burkina-Faso, il commençait à jouer dans les cabarets, dans les baptêmes et les mariages, enfin dans tous les quartiers, et bientôt dans tout le pays. Après avoir remporté des premiers prix de concours musicaux du Burkina-Faso, il fût sélectionné pour faire parti de la Troupe nationale, avec laquelle il a effectué ses premiers voyages au Québec et en Algérie. C'est au retour qu'il pris la décision de créer sa propre troupe. Il a recruté quelques jeunes et, ensemble ils ont cherché un nom à la troupe. Là, Mahama a dit : &laqno; Nous faisons de la musique traditionnelle, originaire de chez nous, alors nous l'appellerons "Farafina", ce qui veut dire "Le pays de ceux qui ont la peau noire" ». Farafina a commencé à tourner en France, puis en Suisse, en Belgique, en Allemagne et Suède. Ce succès a continué en Angleterre et aux États Unis, mais aussi à Wembley où Farafina offrit un concert en hommage à Nelson Mandela qui, à l'époque, était encore en prison.

En 1990, lors d'une tournée, le manager et les musiciens de Farafina commencèrent à manifester leur désir d'introduire des instruments modernes dans la troupe. Mais Mahama refusait, ce n'est pas qu'il détestait les instruments modernes, mais il ne voulait pas perdre le sens de "Farafina". Après quelques discussions houleuses sur ce point, il décida d'accentuer encore plus le sens de sa troupe en l'appelant désormais "Farafina Lili", ce qui veut dire "Les racines de la musique africaine".
CMTRA : Quels sont les instruments que vous utilisez ?

D.O. : Nous utilisons deux balafons, deux maraccas, un djembé, des doum-doum, un instrument en grosse calebasse que nous appelons le bara. Tous ces instruments nourrissent les danses et les chants traditionnels que nous offrons. CMTRA : Quelques précisions sur la musique traditionnelle que vous jouez ?

D.O. : Nous composons à partir des musiques que nous avons apprises. Nos parents et grands parents jouaient dans les baptêmes, dans les mariages et dans les funérailles, mais aussi dans les champs de labour. Le rapport entre la nature et nos instruments est très important dans le sens où tous les instruments ont été conçus avec la nature et avec les animaux : le djembé et les doum-doum sont fabriqués avec des arbres et des peaux de chèvre, le balafon avec des calebasses... À 20 kms de Bobo-Douilasso, Mahama a une ferme où il entretient la terre, il la bine, il la nourrit pour la remercier, comme il nourrit et remercie les animaux.

Notre musique est donc avant tout un hommage à la terre et aux cultivateurs, ainsi le veut la tradition car nos grands parents jouaient aussi pour les cultivateurs. Nous avons donc appris en les écoutant, et par la suite nous avons créé notre propre répertoire. Aujourd'hui, nous avons une trentaine de chansons dans notre répertoire. Plusieurs thèmes sont exploités : une chanson parle de la couleur de peau : "Que tu sois blanc, rouge ou noir, c'est le sang rouge qui coule dans tes veines et les seuls ennemis que tu dois combattre, ce sont la maladie et la faim".

Nos chants parlent en général de la vie, par exemple : "Il ne faut pas te moquer d'une personne qui a des problèmes, car quand on a pas fini de traverser la rivière, on ne doit pas se moquer de celui qui se noie". La plus part de nos chansons sont quelques conseils de vie que nous donnons d'homme à homme, car évidemment nous ne connaissons pas tout, et nous nous inspirons aussi des conseils de ceux qui nous écoutent. CMTRA : Vous donnez un concert en juillet, mais vous organisez aussi des stages d'initiation de vos instruments. Comment procédez-vous pour ces moments de formation avec votre public ?

D.O. : Chez nous, il n'y a pas de solfège. Donc, nous apprenons aux autres comme nous, nous avons appris c'est à dire par l'écoute du jeu. Nous les exerçons sur les instruments par la répétition des mélodies que nous jouons, et petit à petit, ils commencent à apprendre, et à sentir les rythmes. Nous apprenons donc quelques chants populaires et des danses traditionnelles aux personnes qui en ont envie. CMTRA : Mahama Konaté, je suis très heureux de pouvoir vous parler. J'aimerais connaître la raison pour laquelle vous ne voulez pas introduire d'instruments modernes dans votre troupe ?

Mahama Konaté : Pour la simple raison que je joue de la musique traditionnelle depuis tout petit. Quand je suis arrivé à Bobo-Dioulasso, j'ai connu des musiques modernes, mais cela ne me plaisait pas. Non seulement je préfère la musique traditionnelle, mais je trouve qu'elle porte davantage de joie et de vie, qu'elle respecte notre pays et notre passé.

Tout ceci prend déjà son sens dans la fabrication de nos instruments. Chaque musicien doit fabriquer son propre instrument avec la complicité de la nature. Et, en jouant, nous rendons à la nature ce qu'elle nous a donnée. C'est un cycle traditionnel que nous voulons respecter. Notre musique puise d'abord ses sources et son sens dans la relation de la musique avec l'agriculture, et dans l'alliance des instruments avec la nature. Farafina Lili : Mahama Konaté : balafon, chant, fabricant du balafon. Désiré Ouattara : Djumbé soliste, chant Adama Traoré : danse, chant, maraccas Salifou Traoré : bara, chant Idrissa Dao : doum-doum, chant Dielly Diarra : balafon, accompagnement Contact : Association Noosphère

Chantal Ville - OZON 07210 Baix


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