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Shukar





Marquée par la tradition roumaine et tsigane mais aussi par des influences serbes et orientales, la Fanfare Shukar sera le jeudi 22 juillet aux Jeudis des musiques du monde (Lyon 1er). Entretien avec Costica Pantiru, chef de la fanfare CMTRA : Costica, est-ce que tu pourrais nous parler de la Fanfare Shukar, de son histoire, de ses instruments ?

Costa Pantiru : La fanfare telle qu'elle existe aujourd'hui a été fondée en 1993, avant notre premier concert en Suisse. Puis à partir de 1996 nous avons tourné un peu partout en Europe et aussi en Roumanie. Nous avons récemment changé le nom de notre fanfare (qui s'appelait Fanfare Speranta de Zece Prãjini) pour diverses raisons, et puis parce que Shukar c'est un mot tsigane qui veut dire super... Dans notre fanfare, il y a 10 instruments : la ligne harmonique est tenue par deux hélicons - en fa et si bémol - et deux barytons ; la partie soliste est constituée de deux trompettes, un saxophone, deux clarinettes en mi bémol ; et le tambour tient le rythme. Les ethnomusicologues appellent notre manière de jouer hétérophonie : cela signifie que chaque instrument mélodique fait quelque chose en plus, indépendamment des autres. La ligne mélodique est la même, mais chacun se manifeste en fonction de son état d'esprit, brode, trouve en quelque sorte les notes qui donnent mieux les nuances... En tant que chef de la fanfare, c'est toi qui a un rôle décisif pour la composition et l'arrangement : quelles sont tes influences musicales ?

Avant tout c'est la musique avec laquelle je suis né et avec laquelle j'ai grandi, que j'ai jouée dans ma région. Ici on trouve de la musique moldave, serbe, turque, tsigane, juive... Nous écoutons tous les styles de musique, on aime tout. Mais lorsqu'il est question d'écouter vraiment, ce que je préfère ce sont les hore1 de fanfare, vraiment lentes, mélodieuses, tristes - qui se jouent avec l'âme... Et aussi des sîrbe2 avec des arrangements, des petits « trucs » harmoniques. Certaines fois on réadapte des morceaux anciens ou modernes, entendus à la radio ou à la télé. Alors il faut trouver la bonne manière de rendre la musique, dédoubler la voix du cymbalum, adapter la mélodie, trouver une formule spécifique à la fanfare, qui nous plaise, sans chercher à refaire exactement ce qu'ont joué d'autres musiciens.

Et puis nous avons joué avec beaucoup d'autres formations en Roumanie et à l'étranger : avec l'Orchestre symphonique de Bucarest, avec le joueur de taragot Dumitru Farcas, pour Goran Bregovic, on a aussi joué avec Boban Markovic et sa fanfare... Que penses-tu du succès du Taraf de Haïdouks ?

Le Taraf de Haïdouks, dans son ancienne formation, est un des meilleurs tarafs de Roumanie en musique traditionnelle. Les musiciens sont de très bons instrumentistes et surtout ils ont eu de très bons impresarios, très efficaces. Là est la clé du succès pour jouer en occident : l'impresario. Ça ne sert à rien d'avoir un répertoire et une musique extraordinaires si tu n'as pas quelqu'un qui s'occupe de toi, qui te lance, te fait connaître. Sinon tu ne fais rien... Comment peut-on qualifier la musique jouée par la Fanfare Shukar - traditionnelle, roumaine, moldave, tsigane...?

La musique de notre fanfare est une musique diversifiée : nous jouons de la musique traditionnelle, roumaine, spécifique de la région moldave où nous habitons. Mais on peut aussi jouer de la musique de Transylvanie ou d'Olténie, de quelque zone que ce soit en Roumanie, de la musique d'influence grecque, serbe, turque, klezmer... Dans un sens nous sommes universels, nous essayons de jouer tous les genres de musique. Ces derniers temps nous nous sommes même mis au jazz ! Bon, le répertoire traditionnel c'est bien, je ne peux pas dire le contraire. Mais pourquoi ne pas changer ?

Pourquoi ne pas démontrer que nous aussi sommes capables de jouer autre chose, que nous pouvons imiter X ou Y, comme eux essaient de nous imiter ?

Mais nous jouons avant tout de la musique pour les Tsiganes, spécifique de la région de Zece Prajini. Cette musique plus « tsigane », c'est aussi une musique de fanfare et d'influence moldave, mais plus arrangée, avec un son moins accessible, mieux préparé, plus harmonieux... Car les Tsiganes sont une ethnie très exigeante en ce qui concerne la musique, surtout les Tsiganes musiciens, ceux qui sont nés et ont grandi avec la musique. Nous, nous ne dansons pas avec les pieds, on sent surtout les choses avec le coeur, on danse avec le coeur... On ressent les choses complètement différemment. C'est pour ça qu'en Roumanie on sait que la bonne musique est faite par les Tsiganes. Les Roumains font eux aussi de la bonne musique, mais ils sont bien meilleurs lorsqu'il s'agit de construire des maisons, par exemple. Mais nous jouons pour les Tsiganes et les Roumains, pour toutes les occasions : où que ce soit, pour qui que ce soit, pour quelque événement que ce soit, nous jouons ! 1 et 2. Danses de couple, parfois des rondes, les hores étant lentes et les sirbes étant plus rapides, mais toutes deux sont à rythmes binaires. Propos recueillis par F.L. Contact

[http://shukar.free.fr - shukar@free.fr->http://shukar.free.fr - shukar@free.fr] Jeudi 22 juillet Jardin des chartreux

Jeudis des musiques du monde:

Attention : Shukar ne se produira pas aux Jeudis des Musiques du Monde, ils seront remplacés par le groupe Fanfarnaüm (voir page Jeudis ou cliquer ici)


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