Boutique Mon compte
page facebook du CMTRA page twitter du CMTRA page youtube du CMTRA
accueil > nos actions > lettres d'information > lettre d'information n°54. e... > lettres d'information > l'âme salangane Adhérer
menu
page facebook du CMTRA page twitter du CMTRA page youtube du CMTRA

L'âme Salangane

Entretien avec le groupe Salangane CMTRA : Vous pratiquez une musique aux multiples influences, notamment le maloya, comment tout cela a-t-il commencé ?

Stéphane Gaze : Le maloya est la musique traditionnelle de l'Ile de la Réunion, où je suis né. Elle est issue de l'esclavage et jouée par les descendants des esclaves. Je ne l'ai jamais pratiquée, mais je voulais créer un groupe à partir de ces influences. Vivant en métropole, c'est un autre combat, celui d'un créole blanc qui veut faire cette musique-là parce qu'elle lui parle. On peut citer par exemple Daniel Waro, un "yab" comme on dit (un "petit blancs des hauts"), qui fait du maloya. J'avais envie de rencontrer des gens, travailler en métropole autour de cette musique, et cela fait maintenant deux ans que le groupe existe. Notre travail part de chants en créole que je compose, et nous arrangeons collectivement avec les sensibilités de chacun. C'est un challenge de ne pas être étiqueté dans un style précis.

Diego Meymarian : Pour nous les "classiques", qui n'avons pas cette notion de rythme et de groove, ce n'est pas évident du tout mais ça fait du bien. Surtout que les rythmes réunionnais sont aux antipodes de ce qu'on peut ressentir ici en Occident. On apprend beaucoup. Dans Salangane il y a une matière sonore énorme à exploiter, beaucoup d'instruments, il faut faire des choix.

Batiste Romano : Et surtout il y a du chant. L'élément fondamental c'est les paroles, ce qui nous oblige à faire une musique minimaliste, pour accompagner le chant. Comment est composée la formation ?

S.G. : Je suis le chanteur et compositeur du groupe. B.R. : Je joue des percussions. J'ai touché à différents instruments avant d'être attiré par les musiques afro-cubaines. Je joue des congas, des tambours bata, je chante aussi. Dans Salangane j'essaie d'amener le bagage que j'ai glané au fil des années. Olivier Delpin : J'ai découvert la musique africaine en faisant un voyage au Burkina. En rentrant, j'ai appris le répertoire guinéen, je me suis intéressé au balafon, puis j'ai rencontré Stéphane et intégré le groupe.

Elodie Poirier : J'ai une formation de violoncelliste classique. J'étais intéressée par d'autres esthétiques, c'est comme ça que j'ai intégré Salangane, et j'ai fait d'autres expériences en musiques actuelles.

Gandalf Goudard : Pour ma part, je joue du sax, et des tablas, et j'ai intégré le groupe très récemment. Nous sommes plusieurs à suivre des cours à l'ENM de Villeurbanne. D.M. : Je suis violoniste, de formation classique. Je suis allé voir vers d'autres musiques, et aujourd'hui, je fais de la musique tsigane, de la chanson. Ce sont des rencontres enrichissantes qui nous apportent des connaissances, d'autres façons de voir la musique. Dans Salangane, il y a cette rencontre intéressante entre des gens issus de formation académique occidentale, et des gens qui ont appris plus traditionnellement, par l'oralité et à l'oreille. C'est une belle rencontre qui nous nourrit les uns les autres pour faire cette musique-là.







Que veut dire Salangane ?

S.G. : C'est une hirondelle. Dans une chanson, Daniel Waro parle de l'âme Salangane. La langue créole est très imagée, en interprétant, ça peut vouloir dire l'âme qui rêve, qui plane. La langue est souvent considérée comme une barrière et nous essayons de faire sauter ces barrières. De quoi parlent les textes de vos chansons ?

S.G. : Ils parlent de la réalité africaine, par exemple des femmes africaines atteintes du sida qui n'ont pas accès aux soins, mais aussi de ma grand-mère, de mon île. On se rapproche en chanson de ceux dont on est loin.



Souhaitez-vous faire passer des messages dans vos chansons ?

B.R. : La musique en elle-même passe un message.

O.D. : C'est engagé, du fait de la part créole qu'il y a dans notre musique.

S.G. : On a une longue histoire avec la métropole, et le fait que des "zorey" (des blancs métropolitains) jouent cette musique-là, c'est aussi pour ne pas oublier cette histoire.

E.P. : Il y a de la souffrance dans cette musique, un héritage de l'esclavage.

S.G. : Pour ma part, je n'ai pas la force de faire du maloya pour l'instant, mais peut-être qu'un jour, je rentrerai là-bas pour jouer cette musique.

D.M. : Le fil conducteur de notre musique est réunionnais, mais avec d'autres choses, et cela interpelle les gens. C'est un mélange nouveau et jamais entendu. Il y a des rythmes complexes pour un public occidental, avec des mélodies simples et des chants clairs, qui vont droit au cœur.

B.R. : Ici on appréhende tellement avec la tête, notre musique permet de débloquer des complexes, d'appréhender autrement qu'avec la tête. On cherche un peu à faire en sorte que les gens dansent, se laissent aller. Quels sont vos souhaits pour le futur ?

S.G. : En étant un peu académique, faire un disque, avoir un manager et un tourneur... Encore une fois je pense qu'on est au tout début. Ce qu'on peut nous souhaiter, c'est de poursuivre dans cette voie, et peut-être un jour d'aller jouer à la Réunion... Propos recueillis par P.D.J Contact

Stéphane Gaze 88 B route de Vienne 69008 LYON 06 72 83 39 34 -

[gazestef@hotmail.com->gazestef@hotmail.com] 5 août, Jardin des Chartreux Jeudis des musiques du monde


logo CMTRA

46 cours du docteur Jean Damidot
69100 Villeurbanne

communication@cmtra.org
Tél : 04 78 70 81 75

mentions légales

46 cours du docteur Jean Damidot, 69100 Villeurbanne

communication@cmtra.org
Tél : 04 78 70 81 75