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Diplôme d'Etat de professeur de musique traditionnelle
Les nouveaux diplômés rhônalpins

Il existe à ce jour deux accès au diplôme d'État de professeur de musiques traditionnelle: une formation supérieure en deux ans, délivrée par les CEFEDEM, ou un examen sur épreuve. En 2004 s'est tenue une session nationale d'examen sur épreuve, qui a vu la réussite de trois musiciens rhônalpins, Erika Tasnàdy, Laurence Dupré, et Iyad Haimour. Ils racontent. CMTRA : Vous venez d'obtenir le D.E. de musiques traditionnelles, dans quelles spécialités avez-vous obtenu ce diplôme ?

Erika Tasnàdy : J'ai eu le D.E. en musique traditionnelle hongroise - chant et flûtes. Laurence Dupré : En violon autour du répertoire d'Auvergne (Artense, Cézallier). Iyad Haimour : Je l'ai eu en musique orientale en répertoire arabo-turque. J'ai présenté le ney, le kanun et le chant. Quelles sont les caractéristiques du diplôme de musiques traditionnelles ?

E.T. : Je pense qu'il est une reconnaissance «officielle» d'un territoire de la culture musicale encore négligé par l'éducation nationale. Il permet de travailler dans des écoles de musique, comme tout D.E.

L.D. : Une des caractéristiques essentielle est la capacité d'analyse. Il faut avoir une écoute analytique, utiliser une terminologie adaptée et donner des outils aux élèves. Il s'agit d'analyser et de transmettre un répertoire.

Y.H. : La particularité repose sur un apprentissage de la musique par transmission orale, même si les étudiants sont lecteurs, même s'ils ont fait le conservatoire. Le jury voulait voir ce savoir traditionnel transmis oralement. Ils voulaient des musiciens qui ont appris la musique à l'oreille. Quel a été votre parcours musical et artistique jusqu'au D.E. ?

E.T. : Je vis en France depuis cinq ans. Avant, en Roumanie puis en Hongrie j'ai été chanteuse, tout en faisant mes études de littérature et d'ethnographie, ensuite j'ai commencé ma thèse en folklore. Les collectages, les rencontres avec les musiciens traditionnels étaient réguliers. J'enseignais des chants et des danses, j'ai donné des concerts. En France j'ai travaillé avec de nombreux musiciens, j'ai animé des stages de chant, musique et danse et j'ai parlé de la musique traditionnelle hongroise lors de conférences.

L.D. : J'ai suivi une formation classique au conservatoire puis je suis entrée au CEFEDEM Rhône-Alpes où j'ai obtenu en 1993 le D.E. de professeur de violon. J'enseigne actuellement cette discipline et j'anime des ateliers de musiques traditionnelles à L'Ecole nationale de musique et d'art dramatique du Nord Isère (Villefontaine, Bourgoin-Jallieu).

Une rencontre forte, c'est celle de Jean-François Vrod qui a passé du temps à me transmettre le répertoire des violoneux du massif central. Par ailleurs, je participe à des expériences musicales variées, comme avec le Concept du Loup qui re-visite des airs issus de la musique traditionnelle française.

I.H. : J'ai appris la musique à Damas en Syrie, d'une manière traditionnelle, chez un maître. Mon arrivée en France m'a permis de faire de nombreuses rencontres. Je suis tombé dans la musique médiévale européenne qui est très proche de la musique orientale, car c'est une musique mélodique, qui travaille sur les modes et qui a une liberté d'interprétation. J'ai également fait des rencontres avec la musique arabo-andalouse, que ce soit savante ou populaire. Après j'ai touché un peu au jazz qui a la caractéristique commune avec la musique arabe d'être une musique de l'improvisation. En quoi votre approche de la pédagogie est-elle différente de celle des enseignants en musique classique ?

E.T. : Dans la musique classique il faut respecter les œuvres écrites. La musique traditionnelle est de transmission orale, elle vit dans l'infinité des variantes et elle exige de se détacher de l'écriture, de se servir des enregistrements et de la mémoire. D'autant plus qu'elle semble souvent contredire les règles classiques de l'harmonie et du rythme.

L.D. : Ce que je repère comme enjeux pédagogiques dans l'enseignement des musiques traditionnelles, c'est l'apprentissage par tradition orale, le traitement et la variation de la mélodie (en choisissant son interprétation, l'élève s'approprie et s'investit), la perception du rythme et de la pulsation en lien avec la danse et enfin, le jeu collectif et l'arrangement auquel participent les élèves.

I.H. : L'approche est totalement différente. En Europe on commence par lire la partition avant de la jouer, ce qui est souvent une sorte de frustration pour beaucoup d'élèves qui pendant deux ans ne vont pas toucher l'instrument, mais vont se concentrer sur le solfège. Ceci est très bien car ils sont ensuite très bons lecteurs. Mais le lecteur est un musicien qui est formaté différemment, il a besoin de sa partition très souvent, ce qui limite sa capacité d'improvisation et de liberté.

Alors que dans l'apprentissage des musiques traditionnelles, tout est basé sur le savoir du maître et la transmission de ce savoir de manière pratique, c'est à dire les rythmes, les modes, le nom des notes, comment placer sa voix. Tout est calqué sur le maître, une transmission qui est finalement très intime, ça passe plus par les sentiments que par l'intellect. Propos recueillis par L.D. Contact

Iyad Haimour

[iyad.haimour@free.fr->iyad.haimour@free.fr] -

04 78 61 77 67 Laurence Dupré

[laurence.dupre@free.fr->laurence.dupre@free.fr] -

04 72 34 06 15 Erika Tasnàdy

[erikapoitau@aol.com->erikapoitau@aol.com] -

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