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Une figure du Jazz Manouche en Auvergne: Tony Weiss

Sur la boîte aux lettres du petit pavillon, une mention attire l'attention : « Tony et Jackie Weiss, Rétrospectives, Swing Caravan, APGVA (*) ». C'est en effet ici, dans ce quartier discret de l'agglomération clermontoise, que réside une grande figure du jazz manouche. En quelques réponses à nos questions il nous retrace son riche itinéraire musical.







AMTA : Peux-tu nous parler de tes débuts de musicien ?

Tony Weiss : Je suis un Manouche Chtimi, je suis né à Lille en 1923 d'un père manouche et d'une mère gadgi, deux jours avant et je naissais à Bruxelles...mon père était luthier et violoniste, il était musicien comme mon grand-père, ma grand-mère ; ma mère aussi jouait...

Comme c'était un homme intelligent, mon père qui ne savait ni lire ni écrire a voulu que j'aille à l'école. Il a donc fait son point d'attache à Lille mais, dès qu'il voyait un bourgeon, il fallait qu'il attelle, et on partait avec le cheval et la roulotte...Après on rentrait, mais je ne rentrais pas à l'école au mois septembre, je rentrais au mois de novembre...A 12 ans, j'ai eu mon brevet de l'école catholique ...

Moi je m'intéressais peu à la musique, je ne voulais pas apprendre, par la suite je l'ai regretté...Cependant, il fallait bien que je fasse la manche dans les bistrots en jouant du violon accompagné à la guitare par mon père. En revanche, je voulais bien faire de la lutherie. Quand la révélation a t elle eu lieu ?

En 1942, un cousin est venu me chercher pour aller écouter un musicien que je ne connaissais pas : Django Reinhardt. Il jouait dans une grande brasserie avec, en première partie, Charles Trénet. Je n'avais jamais écouté de jazz moi, ça m'a plu. J'ai immédiatement décidé de m'y mettre mais je ne voulais pas une des guitares de mon père, je voulais que mon père m'achète une Selmer à pan coupé comme celle du maître. J 'ai appris à jouer des trucs de Django avec un phono-valise et des 78 tours, pendant des heures. Il fallait bien écouter ce qu'il faisait, on essayait, puis on mettait les doigts à côté ! Comment s'est passée ta rencontre avec Django ?

En 1943, lors d'une tournée à Lille, Django s'est trouvé subitement en panne de guitariste d'accompagnement; le « téléphone manouche » a fonctionné rapidement et on a fait appel à moi. « C'est un peu juste mais il a un bon tempo »a décrété Django. L'affaire était conclue, j'ai assuré le remplacement dans le Quintet du Hot Club de France et enchaîné une série de concerts jusqu'en 1946. Quelles sont les grandes étapes de ton itinéraire musical ?

Après le départ de Django pour les Etats Unis, je suis resté à Paris où je me produisais dans diverses boîtes et cabarets (le Floréal, la Roulotte, la Cabane Cubaine, le Chantilly, etc). Je commençais à 5 H de l'après-midi dans un bar, de 8H à 11H je jouais dans un restaurant, à 11H je prenais le métro pour aller aux Champs Elysées dans une boîte orientale et à partir d'une heure du matin je jouais à Pigalle. Je ne voyais pas le jour ! Mais, quand je rentrais à l'hôtel à 6 H du matin j'avais 10 ou 15 000 francs, la paye d'un ingénieur ! Durant cette période j'ai joué dans de nombreuses formations avec Alix Combelle, Hubert Rostaing, Robert Mavounzy, « Zizi » Lefevre, Gus Viseur, Jo Privat, Tony Murena. J'ai fait ça longtemps puis j'en ai eu marre et j'ai monté ma formation.

Avec cette formation j'ai joué en Belgique, aux Pays Bas, au Luxembourg, au Danemark et je suis arrivé en Auvergne, à Clermont Ferrand, au Montmartre, en 1951. C'était pas toujours facile, les clients voulaient qu'on joue des « grosses valses » et des bourrées, moi je jouais surtout du jazz et des boléros, tangos, cha-cha...On s'est pliés aux goûts du client. Puis j'ai travaillé dans tous les casinos de la région, notamment à Vic Sur Cère avec Henri Montboisse. Par nécessité, j'ai joué plus souvent de la musique de bal que du jazz, le jazz ça ne nourrissait pas son homme, si tu voulais manger, il fallait jouer des danses. En 1959, j'ai rencontré l'accordéoniste Paul Chalier, très bon musicien et compositeur réputé, pendant 5 ans nous avons énormément joué, on faisait jusqu'à 8 à 10 bals par mois. Mais, la musique évoluant, l'orchestre a été obligé de se restructurer, moi j'en avais marre d'être à « la pompe », j'ai remonté un orchestre. C'était une belle formation, on avait du travail intéressant. Mais la vie de groupe s'est compliquée...Alors j'ai décidé de jouer tout seul avec, en accompagnement, des bandes pré-enregistrées. J'ai fait ça longtemps et en plus je donnais des cours. J'avais beaucoup d'élèves, j'en ai toujours d'ailleurs ! Et ta rencontre avec Jackie, c'est à quelle époque ?

En 1979, puis, ensemble, comme elle est chanteuse, nous avons monté le groupe de variétés, « Rétrospectives », qui mêlait les standards de Jazz et les chansons rétro. Plus récemment, avec d'anciens élèves nous avons monté le groupe « Swing caravan » dont le répertoire est du jazz manouche et de la musique tsigane. Propos recueillis par José Dubreuil et Bernard Delmas. Retrouvez l'album de Tony Weiss dans la [lettre n°61->article196] CD Portrait de Musicien : Tony Weiss.

Ref.amta 71330. prix 19,80 + 4,80 de frais de port AMTA B.P 169 63 204 Riom Cédex.

[vpc@amta.com.fr->vpc@amta.com.fr]. [http://amta.com.fr->http://amta.com.fr] * APGVA : association pour la promotion des gens du voyage en Auvergne.


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