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La FédéziK, Libre fédération Lyonnaise de Musiciens

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Entretien avec Elsa Ille, Louis Cahu et Myriam Essayan CMTRA : Le collectif Fédézik rassemble cinq groupes aux influences musicales assez variées ; pour aller vite Kamenko et Musafiri seraient plutôt du côté des influences Balkaniques, Le bus Rouge, fanfare en peau de bête, est ancrée dans un répertoire français, La Basse tonne sonne rock bien free, et Azalaï vient de la chanson. Qu'est-ce qui fait votre unité, qu'est-ce qui vous rassemble ?

E.I : Ce n'est pas une communauté de groupe qui s'est montée sur une ligne artistique, c'est une communauté de musiciens qui se sont fédérés. C'est une famille de musiciens, mais pas une famille musicale. Par contre, nous avons un terreau commun lié à la pratique de musiques traditionnelles aussi diverses soient-elles. CMTRA : Quelle est la démarche particulière de ce collectif ?

M.E : Le premier constat que nous avons fait c'est que nous jouons dans des groupes autoproduits, indépendants qui ont tous pour objectif de vivre de leur travail. Donc, on a réalisé qu'on serait plus forts que si on travaillait de manière isolée. Nous habitons tous la même ville, nous faisons tous le même métier, c'est donc devenu évident pour nous qu'il valait mieux se fédérer que d'agir sporadiquement et seul dans son coin.

L.C : Certains artistes ont parlé à un moment donné de la « mort de l'art ». Cela ne veut pas dire que l'art n'existe plus mais ca veut dire que l'art est en quelque sorte dépassé. Des douze notes de musiques existantes, toutes les combinaisons de couleurs, les combinaisons rythmiques et instrumentales ont peu ou proue été explorées. Et nous avons tous aujourd'hui tellement de références en tête ... Pour moi, le projet artistique va maintenant au delà de l'objet fini, la musique. Il est dans ce nous humains on en fait, comment on tisse du lien entre nous et avec le public ... CMTRA : Concrètement ça veut dire quoi, se fédérer, qu'est ce que vous mettez en commun ?

L.C : On y répond de manière très pragmatique. Ça fait un an que la fédération existe. Ensemble on a fait un catalogue, une maquette avec deux titres de chaque groupe pour démarcher auprès des diffuseurs. En avril dernier, on a organisé un festival. La prochaine étape, c'est se doter d'outils pour travailler ensemble administrativement, donc on va chercher à obtenir une licence d'entrepreneur du spectacle et nous sommes entrain d'installer un bureau à la Friche RVI. Nous voulons créer un poste d'administrateur-tourneur (c'est un appel à candidature...). Nous sommes cinq groupes de musique qui avancent ensemble et qui essayent de faire quelque chose qui aille au-delà de la musique, en essayant de prendre en charge nous même les problèmes concomitants à notre existence et à l'exercice de notre art. CMTRA : Y'a t'il des démarches similaires autour de vous qui vous ont inspirées ?

M.E. : Ce qui nous a motivé et stimulé, c'est qu'il y a d'autres gens autour de nous qui s'unissaient pour faire les choses aussi intelligemment. Il y aurait par exemple l'association Contresens qui est à l'origine de l'ouverture du bar "L'Autre Côté Du Pont" dans le quartier de la Guillotière ou bien la Fabrikason Artizicale avec des groupes comme "Leitmotiv", "Marchands de Sable", etc... CMTRA : C'est plutôt heureux ce regroupement d'énergie mais n'est-ce pas aussi révélateur d'un manque de ressources global du secteur artistique ?

L.C : Je n'aimerais pas le voir comme une relation de cause à effet et dire que c'est parce que on y est acculé qu'on se regroupe. C'est un ensemble d'actions parallèles, il y a bien sûr une dégradation des conditions de travail dues à la détérioration du statut de l'intermittence, mais en même temps nous avons tous pu constater que le statut d'intermittent, ce n'est pas la panacée. Ce statut, même s'il a contribué à favoriser l'émergence d'une création nombreuse et variée, a en même temps contribué a baisser le coût de rétribution des artistes, car pleins de coûts on été externalisés et transférés sur les ASSEDIC. Nous cherchons à redonner suffisamment de sens à l'activité musicale pour que cette activité soit à nouveau bien rétribuée. On accepte de payer un garagiste 50 euros de l'heure, mais pas un musicien ! Car la Fédézik ; c'est une vrai entreprise, et la musique, un vrai travail. Le fric, ce n'est jamais que la concrétisation d'un échange réalisé dans un groupe social. CMTRA : Pourrait-on identifier votre structure à une démarche de label ?

E.I : A moyen terme la Fédézik pourra être considérée comme un label, c'est un terme pratique, mais avec un fonctionnement horizontal et égalitaire. Chaque décision de l'association est prise à l'unanimité, chacun d'entre nous a une voix. Pour l'instant, chaque groupe investit financièrement et humainement et verse un pourcentage à la Fédézik. À terme, ce que nous cherchons, c'est salarier tout le monde sur un même traitement donné et sortir ainsi de l'intermittence. Il y a une visée politique, nous voulons continuer à réfléchir à l'autoproduction, tout en continuant de vivre d'un métier qu'on aime, où nous serions tous employeur et employé à part égale. Nous voulons construire une structure qui nous permettent de sortir du système du salariat, de la rentabilité. On réaliserait à 22 un chiffre d'affaire qui serait répartit équitablement aux personnes participantes. Il y a en France des structures qui existent, comme les SCOP, dans ou en dehors du système associatif, et qui permettent à des gens de créer leur propre univers professionnel. D'après les propos recueillis par P.B. Retrouvez les groupes de la Fédézik dans les lettres n°52 et n°57: [Musafiri->article73], [le Bus Rouge->article76], [Kamenko->article312] Catalogue de la Fédézik sur demande :

[http://fedezik.org/->http://fedezik.org/] Kamenko 17 mars Autre côté du Pont 3/5/8 Euros Le Bus Rouge enregistre un disque-live les 28 et 29 avril salle Genton, venez nombreux !


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