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Christian Oller
Accordéon loufoque

Entretien avec Christian Oller







CMTRA : Christian Oller, tu explores depuis longtemps le rapport entre musique, danse et théâtre. Est-ce que ton nouveau spectacle, « Petits Imprévus », suit ce sillon ?

Christian Oller : Ce spectacle est issu de plusieurs expériences que j'ai eues avec la danse. J'ai travaillé il y a trois ans avec un chorégraphe, Régis Rasmus. Le postulat de départ était de faire bouger tout le monde sur scène. On partait d'une bonne intention et si ça s'est révélé périlleux dans la réalisation, en tout cas ça m'a poussé à jouer de l'accordéon dans toutes les positions, ça m'a beaucoup intéressé. On a tourné avec ce spectacle et j'ai enchaîné avec une formation de danse AFDAS de cinq cent heures sur deux ans, « L'art du mouvement expérimental » avec Lulla Chourlin. C'est intense et me conforte dans l'idée de bouger avec l'instrument.

En chemin, j'ai rencontré des gens intéressés par l'idée, dont un comédien, Edmond Morsilli, croisé dans d'autres spectacles. J'avais aussi envie de travailler sur le rapport texte et image, héritage de mes participations à des expériences théâtrales, et j'ai collectionné des textes qui me touchent, de Buzzati et de Francis Ponge. Sur cette base, on a travaillé avec Edmond et deux danseuses. Il n'y a pas de scénario de départ, et nous sommes partis sur des improvisations, des idées partagées. On a utilisé la technique de la vidéo, on a gardé des trames, des séquences, qui constituent maintenant un scénario bien écrit.

C'est un travail de longue haleine, plus de huit mois en tout, pour arriver à une écriture stabilisée, mais avec des séquences qui conservent la possibilité d'improvisation, qui laissent la liberté de l'imprévu. Quel est le rapport avec l'univers de Buzzati ?

Quand on lit Buzzati ou Calvino aussi, il y a des choses qui apparaissent très banales, tout se passe bien, et puis un tout petit détail fait basculer dans le délire complet. C'est ce processus qui a été le déclic. J'avais travaillé sur un spectacle sur Buzzatti avec Gérard Guipont, Françoise Gambey et Laurent Vercelletto et cette idée est restée ancrée dans ma mémoire. Le texte rejailli sur l'aspect musical, ce qui m'intéresse beaucoup. C'est Buzzati qui est au départ de mon travail de composition pour le théâtre et pour la danse. Comment définis-tu ce spectacle, dans quel genre ?

Je le définis comme un spectacle musical. La musique est au centre du propos et les situations sont au service de la musique. C'est plutôt une musique mise en image. Dans les expériences que j'ai menées avec le théâtre ou la danse, la musique est très souvent illustrative du récit, ou de l'image. J'ai proposé des thèmes, des couleurs musicales, sur lesquels on a improvisé. Il est vrai qu'il y a des situations sur lesquelles j'ai développé la musique. En, fait, il y a un peu tous les cas de figures. On a essayé de définir le spectacle à partir de son contenu. A priori ça n'est pas un spectacle de danse, bien qu'Anastasia Vedernikova soit danseuse et nous vient du Bolchoï à Moscou et du CNSMD; Edmond Morsilli est plutôt comédien, Marie-Amélie Minodier vient du théâtre de rue, et pour ma part, j'ai un parcours dans le monde des musiques traditionnelles. Le mot « loufoque » revient souvent dans tes propos. Pourquoi tant de place faite à cette dimension?

C'est une chose qu'on a découverte au fil de la construction du spectacle. Des textes de Francis Ponge, on a extrait les phrases les plus décalées, et nous avons travaillé plutôt sur cette dimension faite de contrastes entre des phrases très philosophiques et des actions où l'on déconne complètement. C'est une envie sous-jacente, que j'ai découverte en compagnie d'Edmond qui pousse beaucoup dans cette direction. Il y a des scènes qui sont franchement drôles. Lors d'une répétition publique aux Camiers ces situations se sont révélées exactement dans le sens de ce qu'on avait imaginé. Dans la construction musicale, as-tu exploré de nouvelles directions, par rapport à tes influences « historiques », le tango, la tradition populaire du Massif central ?

Je garde mes fondamentaux : J'ai eu le plaisir de découvrir un compositeur de la Renaissance, William Byrd, qui m'a impressionné, et donc influencé. Sinon, j'ai toujours mon attirance pour le tango et les répertoires traditionnels français. Pour les compositions des thèmes jaillissent en répétition et dans les impros : si je peux je les enregistre ou les notes sur place, ou sinon je file chez moi en essayant de garder ces mélodies en tête. Cette démarche "in situ" est fondamentale pour moi car c'est dans ces situations que je suis le plus créatif. Il y a aussi un traitement sonore car je taquine toutes sortes de sons Comment peut-on décrire ce que vont découvrir les spectateurs ?

C'est un univers que nous leur proposons. C'est un débat permanent entre nous de savoir décrire, définir notre travail. Parfois, on pense à un univers musico-poétique, parfois on penche vers la comédie musicale ; mon souhait fondamental est que la musique colle parfaitement à l'univers et qu'on bascule vite du quotidien à l'imaginaire, c'est mon obsession. Par exemple grâce au fabricant Castagnari qui me suit, je peux pénétrer en une seconde à l'intérieur d' un soufflet géant : on a alors une toute autre image que celle de l'accordéoniste avec ses bretelles ! Nous avons fait appel sur la fin à un metteur en scène pour affiner le contenu, épurer sans changer le fond. Propos recueillis par J.B. Retrouvez Christian Oller dans les lettres [n°35->article819] et [n°44->article439] Producteur délégué : Bluestuff productions Coproduction :

Les Camiers, Véranne (42) résidence du 3 au 9 octobre 2005. et du 7 au 16 décembre 2005.

Le Luminier, Chassieu (69), création les 26 et 27 janvier 2006.

Maison du Peuple, Pierre-Bénite (69), 9 et 10 février 2006.

Théâtre Jean Marais, Saint-Fons (69), 7 avril 2006.

Théâtre des Pénitents, Montbrison (42), novembre 2006.

Théâtre et Culture, (38) Saison 2006/2007.

Péage de Roussillon, Roussillon, Saint-Maurice l'Exil, Salaise sur Sanne, C.I.E Rhodia..

Avec l'aide de la Région Rhône-Alpes. Equipe de création :

Christian OLLER, musicien.

Anastasia VEDERNIKOVA, danseuse.

Marie-Amélie MINODIER, danseuse, musicienne.

Edmond MORSILLI, comédien. Jean-Luc BLETON, décors

Laetitia CARTON , plasticienne.

Ségolène GAUTRON, éclairagiste.

Lydie VARENNES, costumière. Chargée du projet : Monique DESGOUTTES - ROUBY.

04 78 41 11 74 & 06 72 34 90 94

[mozique@free.fr->mozique@free.fr]

43 rue Philippe Goy, 69500 Bron.


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