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Une aventure métisse afro-bressanne , de Bourg-en-Bresse au Burkina F
une rencontre musicale mise en oeuvre par les Temps Chauds

Entretien avec Djiguiya et l'Éléfanfare CMTRA : Vous définissez l'Éléfanfare comme un « bataillon spécialisé en offensives musicales», n'est-ce pas un peu guerrier ?

Sylvain Nallet : Cette expression guerrière est une forme de dérision par rapport à l'image traditionnellement attachée au mot «fanfare», qui évoque un univers à la fois municipal et militaire ! L'Éléfanfare souffle, barrit, percute et trombone, allie spectacle de rue et musiques actuelles. Le groupe est née de la volonté de musiciens - issus pour la plupart du Collectif Ishtar de Bourg-en-Bresse - d'aller jouer leur musique dans la rue. Le pari était de pouvoir rencontrer le public hors des salles de concerts et des lieux destinés à la diffusion musicale, pour lui faire découvrir notre musique : « Éteignez votre télévision, ceci est un spectacle vivant ! » La composition du groupe (caisse claire, clarinette, sax baryton et soprano, trompettes, trombone, tuba et mégaphone) fait référence à la composition des batteries fanfares, mais c'est surtout un orchestre mobile et déambulateur, prêt à s'adapter aux multiples situations de la rue.

Pour amener le public à découvrir notre musique, c'est souvent sur le ton de la fête que nous lui donnons à entendre un mélange d'improvisations et de compositions aux influences multiples, puisant dans la tradition populaire (valses, musiques tsiganes) comme dans l'univers actuel (jazz, écriture contemporaine). Nous nous amusons à bousculer le public sans oublier de lui tendre la main, c'est pour cela aussi que la mise en espace de l'Éléfanfare a été travaillée avec le chorégraphe Yves Bernet. Nous n'avons pas cherché à développer un univers narratif et théâtral, mais plutôt à imaginer des dispositifs de déplacement qui correspondent à nos pièces musicales.

A partir de formes simples (lignes, amas, cercles, accordéons, duos, trios...), l'Éléfanfare se déplace et s'adapte aux différentes configurations de nos terrains de jeux ainsi qu'aux réactions du public. Comment s'est décidée la rencontre entre les musiciens de l'Éléfanfare et Djiguiya ?

Cette rencontre entre les musiciens de Djiguiya et l'Éléfanfare fait suite à une proposition de Françoise Cartade, qui avait déjà invité les Burkinabés au festival des Temps Chauds. Elle souhaitait les accueillir à nouveau, mais avec une autre approche de leur musique. D'autre part, elle s'intéressait depuis quelque temps déjà à l'Éléfanfare. Cette rencontre était l'occasion pour les deux formations d'inventer ensemble quelque chose de nouveau, en explorant le métissage afro-bressan. Aviez-vous une idée préalable quant à la réalité de la rencontre ?

Cette proposition nous a d'abord intrigués : quelles pouvaient être les passerelles, les connexions, les connivences entre un ensemble de percussionnistes issus de la tradition burkinabée, acrobates de surcroît, et une fanfare évoluant dans le champ des musiques jazz et improvisées ? La réponse s'est imposée d'elle même : bien plus que des points communs, il y avait une complémentarité, une richesse crée par le mélange des instruments et des démarches musicales. Quels sont les objectifs de la rencontre ?

Les objectifs de la rencontre sont de créer une musique métisse, pas seulement par superposition de styles musicaux mais aussi par un véritable échange musical et humain. Le facteur temps est une donnée essentielle pour qu'une rencontre ne reste pas superficielle. C'est pour cela que dès le départ, le projet a été pensé sur plusieurs périodes réparties sur trois années. Les musiciens ont ainsi eu le temps de se rencontrer, de jouer ensemble et de devenir au fil du temps complices d'une même aventure. Quelles ont été les étapes de cette rencontre ?

• Étape 1 - Juillet 2000 : résidence-rencontre - préparation d'un concert commun présenté pendant le festival des Temps Chauds

• Étape 2 - juin 2001 : poursuite de la résidence-rencontre - nouvelles créations communes - création de deux chansons destinées à être chantées par l'ensemble des enfants participant à l'opération Au Fil de l'Air

• Étape 3 - mars 2002 : enregistrement des deux chansons et d'un instrumental, qui sortiront dans les bacs en juillet 2002, avec le volume n°3 de l'album Au fil de l'Air

• Avril 2002 : concert à Musicora, au salon de la musique

• Étape 4 - juin et juillet 2002 : série de concert réunissant Djiguiya et l'Éléfanfare

• Étape 5 - automne 2003 : voyage de l'Éléfanfare au Burkina Faso, chez les musiciens de Djiguiya Quelles difficultés sont générées par une grande distance culturelle ?

Même si les Djiguiya parlent français, il était parfois plus facile de se comprendre en jouant qu'en se parlant ! Bien qu'ils pensent que nous jouons tous de la trompette !!! L'accordage de leurs balafons est aussi une des difficultés que nous avons rencontré, puisque à chaque fois que nos amis burkinabés sont revenus en France, c'était avec de nouveaux instruments, accordés parfois une tierce au-dessus, voire sur un autre mode ! À nous de modifier nos compositions pour que nous puissions de nouveau jouer ensemble.

Le processus de création a été aussi un sujet sur lequel nous avons été très vigilants. Pour avoir un fonctionnement équitable dans la création du concert, et ne pas donner une couleur plus occidentale ou africaine aux compositions, nous avons choisi de travailler alternativement à partir d'une pièce des Djiguiya puis d'une pièce de l'Éléfanfare : en travaillant de cette manière, c'est à chaque fois l'un des deux orchestres qui prenait la direction des opérations. Y a-t-il eu des malentendus ?

La rencontre s'est jouée le premier jour : les musiciens de Djiguiya ne s'attendaient pas à se lancer dans un tel projet, mais pensaient plutôt qu'ils allaient nous apprendre les percussions africaines !

Au cours de la première matinée, nous avons travaillé autour d'une de leurs compositions. Nous sentions toute l'ambiguïté de la situation à travers des rapports ressemblants d'avantage à une relation de professeurs à élèves plutôt qu'à une collaboration entre musiciens.

L'après-midi a été consacré à arranger une pièce de l'Éléfanfare, et nous avons senti que la situation évoluait : les Djiguiya étaient agréablement surpris par notre composition. Ils se laissaient prendre au jeu et s'essayaient à inventer des arrangements en tenant compte de nos propositions. Nous nous sommes aperçus que nous parlions de musique en employant le même vocabulaire, en procédant d'une manière similaire et nous avons senti que la relation de confiance s'était installée. Quels résultats bénéfiques pour chacun des protagonistes ?

Pour l'Éléfanfare, le fait d'avoir joué avec une architecture rythmique aussi efficace et inventive que celle des Djiguiya, nous a poussé à développer une plus grande précision rythmique et une plus grande énergie de jeu. Certaines pièces de l'Éléfanfare ont été complètement transformées et sonnent avec des arrangements africains, même lorsque les Djiguiya ne sont plus avec nous !

En ce qui concerne Djiguiya, il est difficile de répondre à leur place, mais je pense que nous leur avons fait découvrir certains aspects de la musique occidentale qu'ils ne connaissaient pas. Je pense notamment à des situations d'improvisation dirigées gestuellement qui ont eu l'air de beaucoup les amuser. Je pense également à un concert de Phil Minton que nous sommes allés voir ensemble au festival de Pérouges et qui a déclenché un fou rire interminable de leur part.

D'ailleurs, ils en riaient encore quand ils nous en reparlaient chaque jour, et je pense qu'ils s'en souviennent encore Quels sont vos projets ?

Après avoir eut la chance de vivre cette rencontre en accueillant nos amis burkinabés, nous sommes impatients d'aller les retrouver chez eux. Un voyage est en préparation pour aller donner une série de concerts au Burkina Faso. Ce sera aussi pour nous l'occasion d'aller voir sur place le travail que réalise l'association Djiguiya à Bobo Dioulasso. En plus de la construction d'une salle de spectacle, le centre associatif des Djiguiya réalise un énorme travail éducatif et social dans le quartier du Houët. Propos recueillis par J.B. Concerts :

en avant première du festival des Temps Chauds

Djiguiya et l'Éléfanfare

Vendredi 5 juillet St-Denis-les-Bourg (01) l'Éléfanfare

Samedi 6 juillet

Lorette (42) Concert dans le cadre des Soirées au Parc des oiseaux

Djiguiya et l'Éléfanfare

Vendredi 12 juillet Villard-les-Dombes (01) Concert rencontre d'Éléfanfare avec

le trompettiste Charlie Miller dans le cadre du Festival de l'éphémère

Dimanche 14 juillet Hauteville (01) Concert d'Éléfanfare & Djiguiya pour l'ouverture du Festival des Temps Chauds

Jeudi 18 juillet Neuville-les-Dames (01) Contact

Djiguiya : Adama Sanou

Association Djiguiya

BP 2889 Bobo-Dioulasso Burkina Faso

Tél. : (00.226) 98 18 95 l'Éléfanfare :

Sylvain Nallet

231, Chemin de Chalandré 01000 St Denis lès Bourg

Tél. : 04 74 24 42 77

[sylvain.nallet@libertysurf.fr->sylvain.nallet@libertysurf.fr] Festival des Temps Chauds :

Françoise Cartade

Bd Voltaire 01000 Bourg-en-Bresse

Tél. : 04 74 21 06 94

[http://lestempschauds.free.fr->http://lestempschauds.free.fr]


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