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Mango Gadzi
et la caravane passe

Entretien avec Sofian Majeri, chanteur de Mango Gadzi CMTRA : Sofian, peux-tu nous présenter la musique de Mango Gadzi ? Quelles sont les différentes influences que vous avez et quel répertoire traditionnel abordez-vous ?

Sophian Majeri : Je dirais qu'il y a trois tendances principales, qui sont la musique arabo-andalouse, le Îamenco et la musique tsigane. L'approche que nous avons est très simple, et pas du tout puriste, on ne va pas faire de la musique arabo-andalouse ou de la musique tsigane au sens strict.

Nous sommes arrivés à ces musiques-là par hasard. Ce sont d'abord les différents musiciens de Mango Gadzi qui, par leur parcours, ont apporté ces musiques-là. Chacun d'entre eux était puriste ou spécialiste dans son style, et comme tout le monde, nous avons des personnalités différentes donc des approches différentes de ces musiques.

Ce qui est drôle, c'est qu'à un moment nous nous sommes rendus compte que dans le temps et dans l'espace, ces musiques ont été toutes ensemble au même endroit. On s'est dit qu'il y avait forcément des liens entre elles au niveau sonore, au niveau des rythmes, et nous avons commencé à faire des mélanges. Nous avons pris des thèmes arabo-andalous et puis nous avons essayé de les mélanger avec des choses qui existent dans le flamenco comme par exemple la rumba, puis nous avons fait la même chose avec la musique tsigane en essayant de cultiver l'alternance dynamique et doux.

Un morceau doux, comme dans la musique arabo-andalouse, commence par un thème qui est très lent et progressivement il va dériver vers une accélération avec une autre rythmique, et cette accélération entraîne un autre style. On peut noter une grande palette d'instruments utilisés qui n'ont pas forcément de liens directs avec les répertoires abordés. Peux-tu nous présenter cet aspect instrumental ?

Il y a des instruments très variés, des instruments à vent, à cordes et des percussions. Dans notre démarche il y a aussi bien le fond et la forme qui suivent. Cela correspond à l'ouverture d'esprit que l'on a. Un joueur de flûte à bec n'est pas sensé faire uniquement du baroque, il peut très bien faire des choses dans la musique arabo-andalouse ou la musique tsigane.

Je crois que nous avons cette sensibilité commune d'ouverture d'esprit qui fait que l'on pourra intégrer du tuba dans la musique arabo-andalouse, de la flûte ou du violon sur du flamenco. Il y a donc cette adéquation entre le fond et la forme, mais tout ça, ce ne sont pas des choses dont nous avons tout de suite pris conscience.

Il y a d'abord une composante humaine qui est très importante et c'est en fonction de ce que les gens nous amènent et de la façon dont ils appréhendent la musique que nous allons essayer des choses. C'est plus une attitude de feeling, nous n'avons pas calculé. Nous ne nous sommes pas dit que nous allions prendre une partoche, que nous allions regarder comment fonctionne la musique trad, tsigane et nous ne nous sommes pas dit « Et bien voilà cette harmonie va avec celle-là ».

Nous avons vraiment travaillé à l'oreille et à l'intuition. En dehors des nombreuses influences et cultures qui nourissent votre musique, quelle est sa particularité ?

Ce qui est important dans notre musique, c'est que nous l'avons essayée partout, aussi bien dans la rue que dans les squats, dans les théâtres, les salles de concert. Je ne sais pas si c'est dû à notre façon de jouer mais il y a un truc qui se dégage et qui fait que même dans un squat, vous avez des punks qui sautent sur de la musique arabo-andalouse. Ce n'est pas une démarche volontaire, mais comme on aime cette musique, on veut la jouer partout.

Nous n'avons pas vraiment envie de coller à un endroit, et quelque part, on permet à des gens de découvrir des choses qu'ils n'ont pas l'habitude d'écouter dans des lieux bien cadrés avec un type de public bien ciblé. Il est arrivé que dans la rue, des gens hallucinent sur de la musique arabo-andalouse, un papi est même venu nous voir pour nous dire que c'était ça la culture. Quelque part ce n'est pas notre démarche initiale, mais si nous sommes arrivés là, c'est parce que nous baignons dans différentes cultures.

Pour ma part je chante dans trois langues, dont une qui est d'inspiration slave avec des mots issus du russe (ou du serbe), que j'ai transformé ou dont j'ai modifié la pronociation. J'en ai même inventé certaines qui sont inspirées d'autres. Au niveau de la culture, je n'ai pas de limite. J'ai déjà deux cultures à la base, et notre époque veut que l'on rencontre des gens d'origines différentes. Ce n'est pas une mission, mais par notre démarche et par ce que l'on draine derrière nous, c'est un peu une vulgarisation de la musique trad et de tous ces styles de musiques auxquels les gens n'ont peut-être pas forcément accès. Quels sont vos projets ?

Nous allons enregistrer un CD en octobre que nous allons auto produire. C'est-à-dire que nous allons nous-mêmes payer l'enregistrement et ensuite nous verrons pour la distribution. Nous allons également enregistrer un titre pour la compilation d'ISM que va faire Grégory Ramos. On espère que cela va nous donner un coup de pouce et si cette compile a un bon impact, cela ouvrira peut-être des portes pour notre CD. Propos recueillis par M.P concert de Mango Gadzi aux Jeudis des Musiques du Monde Jeudi 1er août 2002 (20h30) Jardins des Chartreux (gratuit) Contact

Mango Gadzi

Tel : 04 76 86 04 36 / 06 30 86 87 84

etlacaravanepasse@aol.com


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