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Les musiques traditionnelles de demain
ou la magie grenobloise

Entretien avec Jérôme Hamon CMTRA : Jérôme Hamon, vous êtes administrateur de Mustradem, structure qui, à Grenoble, accompagne des groupes comme Dédale, Obsession... Pouvez-vous nous présenter ce collectif et ses différents champs d'action ?

Jérôme Hamon : Créé à l'initiative du groupe Dédale, MusTraDem est un collectif d'artistes musiciens grenoblois qui mène depuis plus de dix ans maintenant un travail de recherche et d'expérimentation musicale à partir des musiques traditionnelles de différents horizons.

Notre structure se consacre à la production et la valorisation de ce travail artistique, notre mission essentielle est de permettre à ces artistes de rencontrer directement ou indirectement le public. C'est pourquoi nous avons mis en place et développé un certain nombre de secteurs d'activités qui sont : la production et la diffusion de spectacles, la production discographique et bibliographique, et enfin la formation.

Au ‹l du temps, les membres fondateurs du collectif ont été rejoints par d'autres musiciens et des formations nouvelles ont vu le jour comme Obsession, Aquartet, Tsirba et Djal, dont nous produisons les spectacles. Du solo au septet en passant par le duo et autres formes, MusTraDem propose actuellement une dizaine de spectacles (concerts ou bals), tous faisant l'objet d'une diffusion nationale et européenne. En matière de production discographique et bibliographique nous avons à ce jour produit seize albums, une méthode d'accordéon diatonique en 3 volumes, et un song book - celui de Djal. La distribution nationale et européenne de ces albums est confiée à « L'Autre Distribution » et nous travaillons également avec « ADA Distribution » pour la diffusion de nos albums au Royaume-Uni et en Irlande.

Quant à la formation, elle occupe également une place importante dans la démarche artistique des membres du collectif. Mustradem et Mydriase co-organisent chaque année trois sessions de formation artistique : un stage d'improvisation et un stage de musique d'ensemble en avril, un stage de musiques traditionnelles en août.

Ces formations remportent un vif succès et réunissent des musiciens en provenance de toutes les régions de France, mais également d'Italie, d'Espagne, de Belgique, de Suisse, d'Allemagne ou encore du Luxembourg.

Par ailleurs, les musiciens du collectif interviennent dans des ateliers réguliers au sein de différentes associations de Rhône-Alpes, ou ponctuellement au sein de festivals ou d'écoles de musique comme ce fut le cas à Aime en Savoie, à Annemasse, ou encore au Puy-en-Velay. L'année 2002 est une année importante pour Mustradem, en dehors de la sortie du premier CD des Frères de Sac et de la réédition du volume 1 de la méthode d'accordéon diatonique. Pouvez-vous nous parler de votre actualité ?

L'année 2002 est effectivement une année riche en nouveautés. Dédale a présenté les 14 et 15 juin au Théâtre du Rio à Grenoble sa nouvelle création musicale dont est extrait leur 7e album Face cachée. Pour ce nouvel album, Dédale a enrichi sa palette sonore grâce au bouzouki de Jean Banwarth, à la guitare d'Yves Perrin (également le nouveau bassiste du groupe), et à la voix d'Isabelle Pignol. 2002, c'est également l'année où le duo de choc de l'accordéon diatonique a décidé de «rouvrir le laboratoire» comme ils disent. Je veux parler bien sûr de Norbert Pignol et Stéphane Milleret qui viennent également de présenter au Festival Trad'envie (Gers) leur toute nouvelle création.

Ce concert illustre leur travail de recherche sur l'accordéon diatonique, leur quête de nouvelles sonorités. Ils emploient cet instrument traditionnel dans un style contemporain, mêlant l'improvisation à des créations avant tout mélodiques.

Par ailleurs, en plus de ce travail de concertiste, dès le mois de septembre prochain, ils présenteront également un autre répertoire qui sera celui-là résolument tourné vers la danse. Le duo nous proposera donc pour la première fois une musique à danser, une mosaïque de couleurs, de rythmes, de nuances pour un bal où plaisir de la danse et convivialité seront privilégiés. Nous produisons aussi cette année le tant attendu tome 3 de leur méthode d'accordéon diatonique, qui sera disponible dans toutes les bonnes librairies musicales dès le mois de juillet. Pour ce qui est des nouveautés en matière de formation et notamment au niveau du stage d'été, il est à noter qu'en plus des ateliers habituels (violon, accordéon diatonique, flûtes à bec, vielle à roue, guitare-bouzouki, clarinettes et musiques des Balkans), nous accueillons cette année trois nouveaux formateurs : Robert Amyot encadrera un atelier de cornemuses du Centre, Jérémie Mignotte animera quant à lui un atelier de flûte traversière, et Anne-Lise Foy, elle, partagera l'enseignement de la vielle à roue avec Isabelle Pignol.

Par ailleurs, cette session de formation, qui réunira 140 stagiaires, se déroulera à compter de cette année non plus en Isère au Collet d'Allevard, mais en Savoie à Villard-Sallet où des locaux plus spacieux sont mis à notre disposition.

En octobre 2002 l'équipe artistique d'Obsession sera également conduite à encadrer tout au long de l'année scolaire prochaine des périodes de formation à l'École de musique de Neufchâteau (88) ayant pour thématique le rapport entre l'oralité et l'écrit. Enfin notre actualité en 2002, c'est également l'enregistrement en public du deuxième album du groupe Djal et la préparation de l'album solo d'Isabelle Pignol. Pour finir (c'est promis, j'arrête là !), l'équipe s'est étoffée, avec l'arrivée d'Aurélie Sustersic, chargée de production ! Incontestablement, il existe une touche Mustradem, un son Mustradem, comment peut-on définir cette particularité ?

La « signature » des musiques traditionnelles de demain résulte d'une alchimie complexe qui allie un ancrage dans le passé à un investissement dans le présent.

Sans désavouer leur filiation avec les musiques traditionnelles, l'équipe artistique se caractérise par une ouverture d'esprit vers d'autres esthétiques musicales (jazz, rock, musique contemporaine, classique etc), et par une recherche constante sur l'évolution de leurs instruments.

Ceux-ci se trouvent modernisés par une adaptation aux techniques nouvelles de prise de son (acoustique, électroacoustique...), et par un enrichissement de leurs possibilités sonores, mélodiques ou harmoniques. Ce qui permet aux musiciens d'aborder toutes les musiques avec une totale liberté de création. Pour ce faire, ils travaillent en étroite collaboration avec leurs luthiers (Bertrand Gaillard pour l'accordéon diatonique, Denis Siorat pour la vielle à roue).

Leur recherche associée, à leur ouverture d'esprit, les a conduit à composer et interpréter une musique novatrice qui est un subtil mélange de mélodies et d'improvisation jazzistique pour instruments traditionnels.

Cette signature se décline différemment dans chacune des personnalités artistiques ou des groupes. Il faut souligner également le compagnonnage avec Pascal Cacouault (ingénieur du son) qui possède une approche fine et originale des musiques traditionnelles et n'a pas peu contribué, pendant de nombreuses années, à l'élaboration du «s on Dédale ». Ce genre de structure est finalement assez rare dans le domaine des musiques traditionnelles, en tout cas en Rhône-Alpes ? Quelle est votre recette magique ?

Bien que le secteur des musiques traditionnelles soit extrêmement riche, et qu'il s'organise de plus en plus, notre structure, à ma connaissance, est effectivement unique en France dans notre esthétique.

Cependant, je ne pense pas que nous détenions de recette magique en la matière ! Notre « réussite » tient essentiellement dans les qualités artistiques et humaines des membres qui composent notre collectif, et au travail acharné que nous menons tous, tous les jours depuis plus de 10 ans. Certes, Mustradem s'est installé et a su s'imposer dans le paysage culturel. L'équipe est très engagée dans le présent, elle entretient des connivences artistiques avec la création locale et régionale dans les domaines des arts plastiques, du théâtre, de la danse contemporaine, elle renforce ses relations avec les institutions (Ville de Grenoble, Conseil Général par l'intermédiaire du service des pratiques artistiques et du spectacle vivant, DRAC, CMTRA, AMDRA).

Bien sûr nos formations se produisent très régulièrement, nos albums se vendent bien, et nous comptons parmi nos partenaires la ville de Grenoble qui nous soutient, modestement mais régulièrement depuis 4 ans, dans le cadre de l'aide à la création. Mais malgré tout cela l'équilibre financier demeure fragile, nous parvenons tout juste à couvrir nos frais de fonctionnement. La culture est entrée dans une logique marchande ; pour survivre il faut vendre, vendre beaucoup et pas cher (en dessous des coûts réels de production notamment en ce qui concerne le spectacle vivant). Or pour cela faut-il encore pouvoir présenter le travail des artistes au grand public, ce qui est très ardu dans la mesure où :

Les musiques traditionnelles dans leur pratique actuelle souffrent d'un manque d'exposition dans les médias nationaux ;

Le Ministère de la culture, les collectivités territoriales financent en priorité « les vitrines culturelles » (opéras, orchestres, scènes nationales etc.), délaissant les collectifs et compagnies ;

Les programmateurs sont frileux, ils ne prennent pas de risques. Ils se cantonnent trop souvent à une programmation de prestige, se pliant ainsi aux impératifs de rentabilité. Il existe bien ça et là une programmation « musiques du monde ».

C'est très à la mode, c'est très exotique, malheureusement trop souvent les musiques traditionnelles françaises ne font pas partie de ce monde. Le grand public n'a donc pas accès à ces musiques. Il devient donc difficile pour une structure comme la nôtre d'exister. C'est pour toutes ces raisons évoquées brièvement et bien d'autres encore que MusTraDem est actuellement la seule structure de ce type en activité... Propos recueillis par M.P. Contact

MusTraDem

5, rue Gallice F-38100 Grenoble

Tél./fax : +33 (0)4 38 12 09 93

[info@mustradem.com->info@mustradem.com ] / www.mustradem.com


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