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Ilyes

Entretien Ilyès, né en Algérie, vit à Lyon. Il bénéficie d'un double héritage musical, la musique traditionnelle et la musique classique occidentale. Il joue et chante ses propres compositions, qui plongent leurs racines dans cette double influence, au service de textes directement inspirés des événements contemporains et de la situation algérienne. Ilyès : J'ai fait des études de musique classique au conservatoire de Batna, en Algérie : violoncelle et piano. Vers 14 ans, j'ai commencé à chanter dans les mariages, les fêtes. Puis j'ai commencé à faire des arrangements de musique traditionnelle en y intégrant plus d'accords pour faire un mélange entre la mélodie traditionnelle et l'harmonie classique. CMTRA : Le fait d'ajouter l'harmonie classique sur les mélodies traditionnelles, est-ce quelque chose qui se fait beaucoup ? Es-tu le seul à avoir essayé ?

I : A ma connaissance, je suis le seul. Ensuite j'ai formé un orchestre dans la Wilaya de Batna avec une quarantaine de musiciens. On a fait des tournées en Égypte, en Syrie, au Maroc et en Tunisie. CMTRA : Quelle était exactement cette formation ?

I : Il y avait une gesba (flûte traditionnelle), une section de cordes (violon alto, violoncelle, contrebasse), une section de vent (flûte, trompette, trombone, saxophone), une batterie, une basse et un chur. CMTRA : Pour cet ensemble et le chur, quel était le répertoire ? Des compositions ? Tu faisais les arrangements ? Comment ça se passait exactement ?

I : J'ai commencé par jouer des musiques traditionnelles, adaptées par l'orchestre. Puis j'ai composé mes propres chansons. Effectivement je m'occupais des arrangements et je dirigeais l'orchestre. CMTRA : Mais plus précisément, dans cette expérience, quel type de musique traditionnelle as-tu utilisé ? En Algérie il y a des styles très différents !

I : J'ai utilisé plus particulièrement le style chaoui. J'habite dans les Aurès ou j'ai appris le chant berbère, le chaoui, que chante par exemple Aïssa Djamani. CMTRA : Est-ce le même répertoire que Idir ?

I : Idir est kabyle. C'est un autre style. Le chaoui vient des montagnes, des Aurès. On y trouve des chants avec simplement un bendir et une gesba. CMTRA : Qu'est-ce qui caractérise ces mélodies ? Qu'est-ce qui les différencie d'autres mélodies que l'on peut trouver en Algérie ou en Kabylie ?

I : En Kabylie, l'instrument est différent. On peut trouver le banjo ou la guitare pour accompagner le chant. Dans les Aurès, il y a toujours le bendir et la gesba. Et la mélodie y est souvent pentatonique. CMTRA : Tu écris et tu chantes en arabe ou en berbère ?

I : Je chante quelques chansons en berbère mais la plupart sont en arabe, pas en arabe littéraire mais en argot, pour que le maximum de personnes puissent comprendre. CMTRA : Quels vont être les instruments utilisés pour le concert du 23 août au Jardin des Chartreux à Lyon ?

I : Nous serons sept sur scène. Il y aura une flûte, un violon, un violoncelle, un oud, une guitare, une basse, des percussions, le chant et le piano. CMTRA : Comment travailles-tu pour arranger avec cette instrumentation. Qu'est ce qui t'inspire ?

I : Je travaille d'abord au piano. Je cherche à poser l'harmonie, puis je pense à des mélodies au violon qui donnent une atmosphère plus « traditionnelle » à la chanson. CMTRA : T'intéresses-tu au raï ?

I : Oui. J'ai d'ailleurs une autre formation (synthé oriental, batterie, basse et derbouka), avec laquelle on joue du raï oranais et du raï traditionnel inspiré par Mohammed Wahbi. CMTRA : Et pour les paroles, les textes ?

I : Certaines chansons parlent de la souffrance de mon peuple pendant la guerre d'Algérie. D'autres, plus légères parlent par exemple des femmes dans les Aurès, de la façon qu'elles ont de laver le linge dans les petits lacs, de leur vie quotidienne... CMTRA : On sait que l'Algérie et la Kabylie ont connu et connaissent une histoire dramatique. Est-ce que tu abordes ces questions là dans les textes de tes chansons ?

I : Oui. Dans mes chansons, je parle de ce qui se passe aujourd'hui en Algérie. Il y a une chanson par exemple, où je dénonce l'assassinat des enfants innocents. Je chante aussi contre le système là-bas, contre l'intégrisme. Je ne suis pas le seul à le faire, mais les chanteurs algériens ont peur de chanter ça. Là bas, c'est très dangereux, alors qu'ici on peut le faire et c'est entendu par beaucoup de monde. CMTRA : Quels sont tes espoirs pour l'avenir, quels sont tes projets musicaux ?

I : Comme n'importe quel chanteur, je pense, ce que j'aime le plus, c'est être sur scène, chanter sur scène. Pas pour être une vedette, mais pour sentir l'émotion que procure le contact avec le public. Propos recueillis par J.B. Jeudis des Musiques du Monde du 05/07 au 23/08 au Jardin des Chartreux (Lyon 1er)

Concert de Ilyès le jeudi 23 août

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