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Les voix de Bron

Entretien avec Gisèle Bertrand, programmatrice des spectacles à la MJC de Bron (69). CMTRA : Gisèle Bertrand, tu es chargée (entre autres) de la programmation Musiques du Monde pour la saison 98/99 à la MJC de Bron, qu'est-ce qui a orienté tes choix ?

Gisèle Bertrand : Ces choix ont pour fil conducteur "la voix". Chaque spectacle de la saison a une dimension vocale, dans le registre musiques du monde, avec la volonté que la voix soit issue de différentes cultures. La voix est un élément fédérateur, avec une dimension humaine directe. Elle est un instrument parmi les autres et ils transmettent ensemble une culture métissée.

Nous avons choisi de présenter en première partie des spectacles, des interventions qui ont un lien avec ce qui se passe à la MJC : cela pourra être des élèves très avancés, intéressés par la scène, qui nous proposeront quelques morceaux suffisamment élaborés pour qu'ils puissent avoir un intérêt artistique pour le spectateur.

Ceci afin de développer le lien entre la pratique instrumentale qui est importante chez nous de par notre école de musique, et la pratique de spectateur, car on constate que nos praticiens ne vont pas forcément voir les spectacles.

Ces premières parties ne seront pas faites uniquement de personnes issues de nos ateliers, elles seront aussi assurées par des professionnels, et pas uniquement des musiciens, puisque pour le 1er spectacle, devrait être présentée une petite exposition sur l'instrument accordéon avec quelques démonstrations (sous réserve). De même, nous recevrons avant le concert de César Allan un groupe de capoeira qui est une danse brésilienne symbolisant le combat et née au moment de l'esclage.

Ce sont ces facteurs qui ont orienté notre programmation musicale : la voix, l'ouverture aux 1ères parties pour favoriser une dynamique envers nos adhérents, en plus de notre public habituel, enfin une ouverture sur des pratiques frontalières à la musique.

Sans oublier que dans le cadre de notre programmation jeune public, nous accueillons en janvier, le spectacle "Le Trésor de Kubilaï Khan" autour des musiques méditéranéennes et asiatiques. CMTRA : Qui pourrons-nous venir écouter pendant cette saison 98/99 ?

G.B. : D'une manière chronologique, il y aura déjà notre présentation de saison le 2 octobre : à cette occasion, c'est un spectacle de "Clés à molettes" créé par Élisabeth Ponsot qui ouvrira la saison 98/99. Ce spectacle s'appelle "Inventaire", ce sont des reprises de chansons françaises et de gospel avec 20 vocalistes sur scène, accompagnés d'une contrebasse et d'un piano.

Le 20 octobre et en collaboration avec les 15èmes Rencontres Internationales d'Accordéon, nous recevrons la chanteuse France Léa, auteur - compositeur qui interprète ses chansons et ses textes, des histoires candides de la vie ordinaire avec des mots façonnés et avec beaucoup d'humour. Elle sera accompagnée par l'accordéoniste Daniel Mille, un musicien tout à fait reconnu dans sa discipline qui conjugue l'intensité et la sensibilité, et qui est apprécié des plus grands comme Richard Galliano. A l'occasion des Rencontres Internationales d'Accordéon, nous proposons une master-class avec lui.

Ensuite nous avons une programmation plus orientée vers les musiques du monde, avec Annie Flore de passage le 13 novembre. Ses influences musicales s'appuient sur un enseignement traditionnel, puisqu'elle a commencé à chanter dans son pays, au Gabon. Elle y a appris toute la dimension vocale polyphonique qui se vit dans une communauté villageoise, ensuite elle est allée dans un atelier vocal en ville où elle a été remarquée par Pierre-Claver Akendengue aux "Carrefour des Arts" à Libreville en 1988. Puis elle est arrivée en France où elle a pu rencontrer d'autres techniques vocales et d'autres musiques. Elle a fréquenté les ateliers de chansons de Villeurbanne qui ont une dimension plus contemporaine, et s'est même frottée au jazz.

Les musiciens qui l'accompagnent sont issus de différents paysages africains avec Abdallah Bensaci à la basse, d'origine nord-africaine, Adolphe Tiki-Koum à la guitare, camerounais et Zapata, percussionniste congolais. On remarque d'ailleurs que la basse est travaillée par Abdallah Bensaci d'une manière particulière qui s'inspire des rythmiques africaines. CMTRA : Cette formation est-elle récente, car jusqu'à présent il semblerait qu'Annie Flore ait un parcours en soliste, ou nourri de rencontres par exemple en duo avec Carlo Rizzo ?

G.B. : Sa formation a environ un an et demi. Jusqu'à présent elle a toujours joué seule ou avec d'autres musiciens, à l'occasion de rencontres internationales, où à chaque fois elle a su s'intégrer, comme choriste avec Akendengue, en duo avec Carlo Rizzo, maître du tambourin, ou encore en duo avec Solo Razaf grand guitariste malgache. Aujourd'hui, son premier CD est sorti et il est disponible à la FNAC. CMTRA : Le vendredi 27 novembre vous recevrez César Allan, musicien brésilien installé dans la région lyonnaise depuis quelques années !

G.B. : César Allan vit dans la région depuis près de 15 ans maintenant. Il a créé l'association Cores Vivas du Brésil qui contribue à faire vivre la culture brésilienne à Lyon, en montrant différents aspects, qui ne sont pas uniquement folkloriques.

Déjà, en tant que musicien, chanteur, auteur et compositeur, il ne s'appuie pas sur une culture purement traditionnelle brésilienne, même s'il en est totalement imprégné par rapport à son vécu, par rapport à sa formation. Il veut démontrer que le Brésil est aussi fait de compositeurs contemporains qui ne font pas seulement vivre le folklore. CMTRA : Cela vient bousculer l'image stéréotypée que l'on peut avoir du Brésil, de son carnaval et de la samba ?

G.B. : Bien sûr, car cela est totalement réducteur, sans renier sa propre culture, car César Allan s'est frotté à d'autres styles : la musique d'Afrique noire et du Maghreb et le jazz. CMTRA : Son dernier spectacle est d'ailleurs très influencé par le jazz , je crois ?

G.B. : En particulier en ce qui concerne la partie improvisation. Il aime travailler sur l'improvisation musicale. Ils sont cinq musiciens, tous brésiliens : Jacques Figueras à la basse, Louis-René Portellano au clavier, Dada Viana à la batterie, Julio Gonçales aux percussions et César Allan à la guitare et au chant. Il y a une grande générosité dans ce spectacle, car c'est quelqu'un qui a un côté enjôleur, et une grande gentillesse, il séduit son public, ce qui crée une dimension festive. CMTRA : Le 3ème groupe, Ljube est une formation qui s'est créée autour de la passion de Anna Kupfer pour les chants yiddish, car tous ces musiciens ont à l'origine une formation instrumentale classique, peux-tu nous parler un peu de leur parcours ?

G.B. : Effectivement, ils ont tous une formation classique, ils jouent même par ailleurs dans d'autres formations. Par exemple Philippe Bourlois joue de l'accordéon classique, il interprète Bach, Scarlatti, Goubaidoulina... ce qui n'est pas très fréquent. Jean-Louis Chalard fait ses études de saxophone et de contrebasse à l'Ecole Nationale de Musique de Limoges, et plus tard il reçoit le 1er prix de contrebasse au Conservatoire à Paris. Depuis il se produit dans diverses formations dans la région lyonnaise, notamment avec l'Orchestre de l'Opéra de Lyon. Bruno Sansalone reçoit la médaille d'or de clarinette au Conservatoire National de Région de Lyon, et participe ensuite comme musicien à des créations théâtrales, et accompagne Angélique Ionatos. Il enseigne la clarinette depuis 1986 au CNR. Et enfin Anna Kupfer, née à Berlin, s'installe en France en 1979, fait ses études au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris.

Artiste multiple, comédienne, chanteuse, elle compose et met en scène. Ils ont donc tous une formation classique, mais c'est la curiosité, l'ouverture et la volonté d'expérimenter ailleurs, je pense, qui les ont poussés à former ce groupe, autour de la motivation de Anna Kupfer, passionnée par la culture yiddish, par ces chants populaires qui parlent de la vie, qui parlent de l'amour. C'est d'ailleurs pour cela que le groupe s'appelle "Amour et Chants yiddish". Anna Kupfer qui est une comédienne chanteuse, met en scène ces chants et les introduit d'un texte. Cela donne une dimension au spectacle comme si ces chants s'élevaient dans l'espace.

Il y a aussi du symbole qui se balade dans ces textes, et si ces chants nous parlent du quotidien, certains .sont très engagés. Le sens de ce spectacle, c'est déjà l'intérêt d'une culture, puis l'intérêt de la musique et la beauté des textes, qu'on ne comprend pas forcément, mais leur puissance se dégage par l'interprétation, la voix et la musique. C'est aussi un travail à partir de chants populaires collectés par des poètes tels que Abraham Goldfaden, Hirsch Glik, Scholem Perlmutter, Louis Friedsell pour n'en citer que quelques uns, et le but de cette formation, outre le plaisir qu'ils ont à jouer, est de faire connaître ces chants populaires yiddish encore très méconnus par le public. CMTRA : Peut-on dire que ces trois spectacles ont comme point commun d'être porteur de textes assez engagés ?

G.B. : Oui, dans le sens ou la voix c'est aussi lorsqu'on a quelque chose à dire. Les thèmes qu'aborde Annie Flore évoquent la situation de la femme en Afrique, la fraternité, le sida. César Allan, lui aime dénoncer la situation politique en Amérique Latine, en Afrique, il parle aussi du racisme. Et puis évidement, le groupe Ljube qui s'est attaché à la culture d'un peuple au passé chargé d'histoire. CMTRA : Tout ceci correspond à la programmation jusqu'à fin décembre. Qu'en est-il pour le reste de l'année ?

G.B. : En ce qui concerne les musiques du monde, nous recevrons le groupe Balkanes le 9 avril 1999 : quatre femmes, des chants bulgares, un spectacle d'entremêlements de voix, un spectacle drôle, et des chants toujours introduits par une "petite anecdote". Contact :

MJC Louis Aragon, Bron

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