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L'oreille est hardie

Entretien avec Rachel Paty, présidente de l'association l'Oreille est Hardie basée à St Julien-Molin-Molette (42). CMTRA : Rachel, l'Oreille est Hardie organise le 8 avril une soirée avec Kady Diarra et Tinariwen, peux-tu nous en dire plus sur les activités de cette association implantée à St Julien-Molin-Molette (42) ?

Rachel Paty : L'Oreille est Hardie loue une ancienne usine de tissage et y accueille depuis septembre 1999 des groupes de musique : répétitions hebdomadaires, résidences de création ou de préparations de tournées, filages techniques... En février 2001, elle crée un studio d'enregistrement. L'association propose aussi tout au long de l'année des concerts ambiance « cabaret » pour faire connaître entre autres les artistes qui ont enregistré ou répété à St-Julien. Les concerts du dimanche après-midi rencontrent beaucoup de succès auprès d'un public familial, tout comme le festival Plein Sud, organisé le dernier week-end d'août sur la place principale du village. St Julien-Molin-Molette est riche de nombreuses usines désaffectées qui ont permis l'accueil de projets culturels et artistiques, peux-tu nous expliquer comment ce village s'est forgé, au fil des années, cette forte identité culturelle ?

St-Julien était au début du siècle dernier un village très actif, avec plusieurs usines de tissage qui ont fermé dans les années 1975-80 avec le déclin de l'industrie textile... ce qui a laissé de grands espaces à l'abandon. Or un imprimeur installé à St-Julien en 1976, Jean-Pierre Huguet, lié au Centre d'Art de Lyon, était bien conscient de la forte demande d'espaces pour des ateliers d'artistes. Il a soumis un projet à la municipalité, qui l'a tout d'abord suivi, en rachetant ces usines et en les proposant en location-vente réservée aux artistes. La volonté politique du projet s'est essoufflée, mais les artistes sont restés, en entraînant d'autres, avec plusieurs vagues consécutives de nouveaux arrivants à St Julien, des artisans d'art jusqu'aux gens liés aux métiers du spectacle. Un stage-festival de chanson est organisé par Musiques à l'Usine. De plus, une forte dynamique culturelle dans la région résulte du festival des arts de la rue d'Annonay. Bref, des concours de circonstances qui ont multiplié les activités culturelles dans ce village. Organiser une soirée avec Tinariwen et Kady Diarra dans un tel cadre rural, ça doit être un vrai défi ? Le public est-il toujours au rendez-vous ?

En ce moment, organiser des spectacles, dans un cadre rural ou non, est toujours un défi. Le fait d'être à la campagne a en réalité des avantages par rapport à la ville où l'offre de spectacles est tellement importante que les gens ne savent plus où aller ou n'ont pas les moyens de tout faire. La chance que nous avons à St-Julien c'est d'avoir réussi à fidéliser un public uniquement en proposant des découvertes de tout style musical, avec des artistes de cultures et de modes de vie totalement différents. Notre public, de 7 à 87 ans, issu principalement du village, nous fait confiance et voyage volontiers avec nous. On a par exemple accueilli Pankissi, un groupe de musiciens tchétchènes, Raduza, une chanteuse et accordéoniste tchèque, ou encore Caleuche, groupe de musique d'Amérique latine. Et à chaque fois, la salle se remplit... à faire pâlir certains programmateurs en ville. Quant à la soirée du 8 avril, c'est un vrai challenge pour nous, surtout sur le plan financier. Mais nous sommes confiants car Kady Diarra est déjà venue dans nos locaux et a attiré beaucoup de monde. Quant à Tinariwen nous sommes contents d'avoir la seule date de Rhône-Alpes sur cette tournée et vu la qualité et la notoriété du groupe nous espérons partager cette belle soirée avec un maximum de personnes. L'Oreille est Hardie met en place un important travail sur l'émergence artistique et sur l'aide à la diffusion, comment votre structure est-elle financée pour ces activités ?

Toute l'activité de l'association est en autofinancement, sauf pour le festival Plein Sud où la Mairie et la Communauté de Communes nous versent une petite subvention. L'association ne compte aucun salarié et repose uniquement sur le bénévolat. Du fait d'avoir un local de 800 m2 en location, la plupart de nos recettes partent dans les charges et le loyer. Mais toute l'équipe est très attachée à ce lieu et le plus important pour nous, c'est qu'il vive.Nous essayons de proposer des tarifs de résidence abordables, afin d'être accessible pour les groupes en développement. Nous proposons parfois des échanges aux artistes : résidence contre concert, ou concert contre enregistrement live. Notre démarche est de placer d'abord les rapports humains au centre de nos activités avant l'aspect financier. Une bonne partie de notre programmation fonctionne de cette manière, à travers les rencontres que nous faisons et l'envie qu'ont les artistes de jouer dans un lieu convivial avec un public réceptif. Propos recueillis par L.D. Contact L'Oreille est Hardie - [g.barataud@wanadoo.fr->g.barataud@wanadoo.fr] Concert : Vendredi 8 avril Salle des Fêtes de St-Julien-Molin-Molette (69)

Kady Diarra et Tinariwen


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