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Les invites à Villeurbanne





Entretien avec Patrice Papelard CMTRA : Patrice Papelard, vous êtes le concepteur, réalisateur, directeur artistique des Invites, à Villeurbanne, événement qui va connaître sa quatrième édition en 2005. Quelles en sont les orientations ?

Patrice Papelard : Ce qui ne change pas, c'est le rendez-vous annuel, la troisième semaine de juin, et la durée, un grand week-end, jeudi-vendredi-samedi. Ça nous permet de bénéficier de trois nuits, pour un certain nombre d'événements réalisés avec les habitants. Cette année, le hasard du calendrier fait que la troisième semaine arrive les 16, 17 et 18 juin, donc presque à la moitié du mois, mais c'est bien la troisième semaine. L'architecture est toujours la même, c'est un festival gratuit, avec une exigence artistique forte, une manifestation pluridisciplinaire, avec une grande place faite à la musique et aux arts de la rue, ce que je préfère nommer « l'expression et la création artistiques dans l'espace public ». C'est un travail de transformation de l'espace public. Le fond des Invites, ce festival pas pareil dans la ville pas pareille, c'est la relation avec les habitants, entamée dès la première année, et qu'on essaye d'intensifier. C'est un frottement entre les artistes et les habitants. On part ensemble dès février dans une aventure, en sachant que chacun doit trouver sa place au sein d'une trame artistique que nous indiquons. Nous nous entourons d'artistes professionnels d'extrême qualité, qui savent qu'ici, dans le lieu qu'on appelle Frappaz, on tente d'être le lieu ouvert de la création, qui soit le reflet de ce qui se passe à l'année dans cette ville. Ce principe d'action est amplifié chaque année, c'est le fond de cette manifestation. Cette ville respire quelque chose d'important, et les retours que nous avons d'un public de proximité, de Villeurbanne, mais aussi régional ou national, et de la part des artistes eux-mêmes, font état de manière récurrente des dimensions de convivialité et de tolérance. Sur le développement de la manifestation, nous tentons d'avoir une vraie réflexion permanente. Aujourd'hui, la fréquentation a considérablement augmenté, et ça nous pose la question de comment conserver cette convivialité, la surprise, l'équilibre entre les choses connues et les découvertes. Les « apéros », par exemple, qui, je le répète ne sont pas une ode à la consommation alcoolisée, ces rencontres qui sont faites à des moments très précis dans la journée, sont devenues des manifestations spontanées, et parfois on sait à peine où ils vont se dérouler. C'est aux gens de trouver, en centre ville ou dans certains quartiers, cette table avec la nappe blanche et où peut s'arrêter un moment, avec à chaque fois des surprises. L'an dernier, lors de la venue de Bambuco et Carabosse, et de leur installation dans la ville, Paul et Gillian qui vivent dans un petit village australien, se sont mariés à Villeurbanne, en vrai. Ils ont installé leur table de banquet avenue Henri Barbusse, et les habitants des Gratte-Ciel ne comprenaient pas ce qui se passait. C'était une vraie fête de mariage, à laquelle tout le monde pouvait participer, qui s'est déroulée en fin d'après-midi, et qui représente la relation avec les habitants que nous souhaitons. Les repas de quartier sont extrêmement importants pour nous. Ils ont existé bien avant nous, et nous proposons un accompagnement artistique qui arrive en plus, pendant le repas. Mais ce sont des repas organisés spontanément, on ne communique pas sur le lieu de ces repas. Quand le bilan est fait, et pour ça on dispose de l'indication du mobilier livré par la ville, chaises, tables, on arrive à 4500 personnes. C'est un témoignage de la grande tradition de fêtes à Villeurbanne, qui existent depuis toujours, sous des noms successifs différents, mais que les habitants appellent toujours « les fêtes de Villeurbanne ». À l'occasion du soixante-dixième anniversaire des Gratte-Ciels, on a bien vu quel type de fêtes se faisait à l'époque, et on sait que depuis les années soixante-dix, les fêtes ne se sont jamais arrêtées à Villeurbanne. C'est extrêmement important pour nous, avec cette tradition d'accueil. Ca se traduit par notre projet de balancer des idées pour que les gens se les accaparent, comme « sortez vos chaises, vos tables, et payez l'apéro aux voisins ! ». C'est un des rêves qui m'intéressent, parce qu'il se réalise. Au bout de ces apéros, il y a l'envie d'aller voir les choses proposées, les concerts. C'est pour moi le fond de la manifestation. On mesure la demande au nombre de participants aux réunions que nous tenons dans notre lieu, rue Frappaz. Toutes les semaines, nous donnons rendez-vous à qui veut, les mardi de dix-huit heures à vingt heures, nous arrêtons notre activité, et nous prenons le temps d'expliquer ce qu'on fait, de solliciter les gens qui le souhaitent à participer. Nous recevons énormément de documents de la part des artistes qui souhaitent participer aux Invites, des CD, des DVD. Nous avons constitué une vidéothèque qui est à la disposition des habitants, pour qu'ils voient ce qui nous parvient, découvrir avec nous la création artistique d'aujourd'hui. Il y a un millier de personnes en tout qui passent chez nous pendant la préparation. Depuis 2002, nous avons commencé la réalisation d'un acte collectif : l'équipe des Invites reçoit des artistes concepteurs, on leur montre la ville, ce qu'on a déjà fait, et on les invite à travailler avec les habitants. Nous avons travaillé sur le carton en 2002, nous avons décoré les restaus dans la ville, avec l'objectif de faire des choses belles avec les associations. On se met beau pour la fête, mettons la ville belle. On a travaillé sur les valises en 2003, sur le voyage, sur les bus levés et peints, sur les transformations urbaines, la gare emballée en kraft, et, en 2004, sur la fabrication des pots lumineux. Nous avons fabriqués 10 000 pots lumineux à Frappaz, avec les habitants, des équipes en rotation. Ce sont les habitants qui les ont allumés chez eux, 3500 pots par jour, 80% des portes se sont ouvertes aux Gratte-Ciels pour cette opération. Tout ceci s'est fait dans le cadre des projets artistiques des créateurs, comme le village en bambou du Parc de la Commune, que nous allons d'ailleurs réutiliser cette année. Pour 2005, je me suis posé la question de comment continuer, et la conclusion est que nous avons encore besoin d'expliquer, c'est la démarche fondamentale. Les gens nous demandent souvent quel est le thème de l'année, mais il n'y en pas, le thème, c'est les gens qui le déterminent eux-même. L'idée, c'est de fabriquer des choses ensemble, des choses monumentales à partir de matériaux pas cher, avec des compagnies professionnelles. Pour 2005, on a eu très envie de revendiquer l'idée de la discussion libre, chacun sur sa chaise. On va donc transformer des milliers de chaises de récupération, les habitants vont transformer leur chaise eux-mêmes, ce sera la chaise des Invites. Elles seront toutes différentes, des troupeaux de chaises singulières. Il s'agit d'actes de création, encadrés par des plasticiens, spécialisés dans la transformation de l'espace public.. On va bâtir une œuvre autour de ça. Les chaises vont bouger dans la ville, et se rassembler pour un grand final, avec une très grosse surprise. Tout ça au milieu de la programmation. On crée notre environnement de l'artistique.



Depuis 2002, un élément important des Invites, c'est la possibilité pour les habitants de découvrir, dans le cadre de spectacles gratuits, des expressions culturelles, artistiques, de cultures très variées, très lointaines. Cette dimension est traitée de manière originale, de l'avis unanime des spectateurs. Modestement, je dois dire que l'originalité réside dans le travail que l'on fait en amont, et dans l'accompagnement et l'accueil des artistes. On a envie d'accueillir les gens le mieux possible, artistes comme spectateurs. Organiser une simple programmation musicale ne m'intéresse pas. J'ai eu un certain nombre d'expériences, et ce qui m'intéresse, c'est inventer une proximité de la relation. Si je fais ce boulot, c'est parce que je suis quelqu'un d'humain, tout simplement. Quand on fait un festival gratuit dans une durée relativement limitée, la pire erreur serait de se spécialiser dans un style. Ma découverte, c'est l'espace public, et la musique, le spectacle musical gratuit, a une dimension fédératrice d'une efficacité exceptionnelle. Elle est aussi importante pour moi que l'expression théâtralisée. Il y autant de « compagnies de rue » que de concerts aux Invites. Chacun va y trouver sa priorité, créer son parcours, avec des possibilités de croisements, de surprises. Ce qui m'intéresse, c'est de voir les découvertes se faire. Chacun peut y trouver son histoire, sans zapper. Nous établissons trois ou quatre parcours différents. C'est l'intérêt du gratuit. Quand connaîtrons-nous la programmation définitive?

La programmation officielle est publiée fin mai, et les premières informations seront connues fin avril. Propos recueillis par J.B. Retrouvez les Invites dans la [lettre n°61->article195] Contact

www.mairie-villeurbanne.fr Les dates à retenir

16, 17 et 18 juin Les Invites Villeurbanne (69)


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