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Saaphir

Entretien avec Farouk Belhouchi, président de l' association saaphir CMTRA : Farouk Belhouchi, tu es président de l'association Saaphir nouvellement créée à Saint-Fons (69). Saaphir, qu'est-ce que c'est ?

Farouk Belhouchi : Au départ, il n'y avait pas du tout de projet d'association. Je travaille à Saint-Fons, et j'avais remarqué à la MJC que deux ou trois personnes se voyaient occasionnellement pour jouer de la musique traditionnelle populaire du Maghreb. Un jour je suis arrivé avec ma derbouka, et nous avons joué ensemble pendant deux heures, ensuite, nous nous sommes réunis plusieurs fois, toujours à la MJC de Saint-Fons qui s'appelait encore "Voyelle".

Après, la structure d'accueil a subi des changements administratifs, elle a changé de nom, elle s'appelle maintenant "5. 9". C'est la direction qui nous a suggéré de créer notre propre association pour que la structure puisse nous héberger, et continuer ainsi à jouer ensemble. L'association "Saaphir" est donc née de cette rencontre comme premier objectif : la rencontre de personnes qui souhaitent jouer ensemble de la musique traditionnelle arabo-andalouse. Mes motivations personnelles étaient tout à fait justifiées puisque je joue cette musique depuis l'âge de 10 ans, j'ai commencé dans mon village natal, en Algérie. De bouche à oreille, des personnes sont venues se greffer à ce groupe resté plus ou moins informel jusqu'au mois de mai 1999, date à laquelle nous avons monté l'association Saaphir et le groupe Saaphir du même nom. CMTRA : Quels sont les membres du groupe ?

F.B. : Tarik au violon, Moussa au piano, Rachid au banjo et à la mandoline, Rida qui m'accompagne aux percussions et Zakari qui habite un peu loin, mais qui vient jouer avec nous de temps en temps. Dans une formation arabo-andalouse classique on retrouve comme instruments : le violon, la guitare ou le luth, la cithare, la kwitra qui est un instrument à cordes typiquement algérien, fait de boyaux d'agneaux séchés. C'est réellement depuis que le directeur du 5.9 nous a proposé de participer à la soirée "Mille et une danses" en juin 1999 que nous avons commencé notre activité de scène. Le groupe Saaphir s'est produit pour la première fois lors de cette soirée. Ce spectale réunissait de nombreux jeunes et parents venus assister aux représentations des différents ateliers de danses qui avaient eu lieu tout au long de l'année.

D'autres propositions nous ont été faites par la suite, nous avons entre autre été sollicité par le centre social Louise Michel à Saint-Fons, qui est également devenu notre siège social associatif. Nous avons participé à la fête des lumières, le 8 décembre. C'est aussi dans ses locaux que nous avons mis en place un atelier de découverte de musique traditionnelle arabo-andalouse. Aujourd'hui une des perspectives est de réaliser un CD promotionnel de 5 titres pour le groupe. Saaphir c'est avant tout la réunion de personnes autour de la musique arabo-andalouse, et sur un plan plus social, l'objectif de l'association est d'écouter les jeunes, de les intégrer au groupe.

C'est comme cela que trois adolescents Rida, Mehdi et Tarik nous ont rejoint par convivialité et plaisir de passer des soirées avec des personnes et apprendre à les découvrir par le biais de la musique. CMTRA : Comment s'intégre Saaphir dans le tissu associatif de Saint-Fons ?

F.B. : Il y a de nombreuses associations sur la ville de Saint-Fons. Il y a une diversité énorme d'activités sociales, musicales mais tournées vers des styles plus contemporains pour les jeunes, le hip hop, la danse urbaine ou le rap...

Saaphir propose un type de musique un peu en marge de tout cela puisqu'ici, il s'agit de musique traditionnelle, et plus spécifiquement la musique arabo-andalouse. Et, je crois qu'à part les activités du CMTRA ici à Saint-Fons, il n'y a pas d'autres associations orientées vers la musique traditionnelle, à part peut-être le centre culturel espagnol. Donc, il est évident qu'il y a un besoin, et notre désir est de faire connaître l'aspect d'une culture assez méconnue sur Rhône-Alpes, puisqu'à ma connaissance le répertoire arabo-andalou d'Alger n'est presque pas pratiqué sur la région, à part Mohamed Madhi sur Grenoble. C'est pourquoi, nous souhaitons faire connaître ce répertoire par le biais de ce groupe et par le biais des ateliers : de percussions pour enfants, de contes, et aussi de langue arabe. C'est une musique savante qui, chantée, véhicule un langage de l'arabe littéraire, des poèmes d'Andalousie. Alors, le rapport entre cet atelier de langue et la musique chantée arabo-andalouse c'est d'apprendre aux gens ce que racontent ces poèmes et surtout de les comprendre. CMTRA : Vous proposez des soirées de contes avec un accompagnement musical !

F.B. : Nous avons une personne d'une soixantaine d'année, spécialiste des contes, et qui peut, à notre demande, intervenir dans des soirées ou dans un atelier. CMTRA : Dans cette conception de l'association, le public devient acteur au sein de l'association ?

F.B. : Nous insistons sur cette interactivité. Je prends l'exemple d'un jeune de 19 ans sur Saint-Fons, quelqu'un qui a toujours joué des percussions mais qui avait une attirance pour la percussion orientale, la derbouka. Il a intégré l'association en tant qu'adhérent, et actuellement c'est lui qui va animer l'atelier d'initiation à la percussion. Il a pu ainsi faire partie d'un plan de formation de techniques de percussion pendant dix mois, dans le cadre de l'organisation de la biennale 2000.

Alors, ce n'est pas l'association qui finance sa formation bien sûr, mais c'est à travers l'échange que nous avons eu ensemble à Saaphir qu'il a pu cadrer ses envies, et monter un projet professionnel. CMTRA : Ton travail professionnel a-t-il un rapport avec l'association Saaphir ?

F.B. : Je suis conseiller d'orientation à la mission locale de Saint-Fons. Mon travail consiste à élaborer des demandes de formation et d'emploi de jeunes, et d'accompagner la personne jusqu'à son insertion professionnelle. Il y a un lien apparent entre ce que je fais au niveau de la mission locale et ce qu'on a envie de développer au sein de l'association Saaphir.

Ce jeune dont j'ai parlé va commencer sa formation avant fin 1999, mais il n'a pas travaillé depuis quatre ans... tout simplement parce que cela fait quatre ans qu'il commence des formations qui ne lui conviennent pas ! La rencontre avec l'association Saaphir d'une part et la mission locale d'autre part ont été complémentaires et bénéfiques pour ce jeune.

En effet, je l'ai inscrit à cette formation dans le cadre de mon travail, mais pour identifier ces envies il a fallu auparavant qu'il passe deux mois avec nous, au sein de l'association, que l'on joue ensemble, que l'on discute un peu autour de la musique, enfin qu'il apprenne ainsi à se connaître soi-même. Car c'est bien connu, c'est au contact des autres que l'on apprend à mieux se connaître. Propos recueillis par Catherine Chantrenne Contact

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