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Lettre d'information n°36. Hiver 2000 Annecy, l'ouverture
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Entretien avec Jean-Paul Odiau, directeur de l'Ecole Nationale de Musique et de Danse d'Annecy CMTRA : Pour la saison 1999/2000, vous avez prévu la présence de plusieurs musiciens et ensembles qui pratiquent des répertoires traditionnels et qui vont donc avoir des activités dans votre établissement, pouvez-vous nous donner des détails ?

Jean-Paul Odiau : On accueille cette année Taxi Mauve, un groupe de musiciens irlandais en résidence avec lequel nous réaliserons des arrangements pour l'orchestre à cordes de troisième cycle, et la classe de harpe celtique, puisque nous avons la chance d'avoir cette classe dans notre établissement. Des flûtistes traversières se joindront également à ce projet.

Deux musiciens de Taxi Mauve viendront deux week-end travailler avec les musiciens, ensuite un week-end de travail est prévu avec le groupe au complet et tous les élèves concernés. Un spectacle sera donné à l'issu de ce projet, en coproduction avec le Brise-Glace d'Annecy qui est la salle vouée aux musiques actuelles pour la chanson, le rock, le jazz... CMTRA : ... et musiques traditionnelles...

J.P. O : ...maintenant, oui mais, je ne sais pas si le Brise-Glace, qui est ouvert depuis un an, a jusqu'à présent programmé des musiques traditionnelles. En ce qui nous concerne, pourquoi accueillir de la musique irlandaise ? D'abord parce que je connais Taxi Mauve pour avoir déjà travaillé avec ce groupe dans une autre école et en collaboration avec une scène nationale de Normandie. Ce sont de brillants instrumentistes, et je voulais que les instrumentistes classiques des conservatoires découvrent les possibilités de la musique traditionnelle, qu'ils voient aussi le travail technique.

Je parle de travail technique volontairement pour ne pas minimiser ce travail. Je pense notamment au violoniste ou au flûtiste de Taxi Mauve qui travaillent aussi sur la justesse, sur la mise en place de ce répertoire. Bien entendu, je suis aussi content que les élèves découvrent un autre répertoire. CMTRA : Est-ce que vous avez une idée de la manière dont va se dérouler le travail. Y-aura-t-il un travail uniquement sur l'écrit ou bien est-ce que la part de l'oralité sera importante ?

J.P. O : Les trois axes de travail dans cette résidence sont : la découverte du répertoire, le travail technique et enfin l'oralité. Donc pour cette dernière, nous allons recevoir des thèmes sur lesquels nous travaillerons en répétition et au préalable avec les élèves. Ce sera juste une mise en place des thèmes, ce qui n'est pas toujours facile parce que les gigues irlandaises sont parfois très rapides.

Dans le travail de l'oralité, quand les musiciens seront-là, nous aborderons tous les ornementations. Ensuite, nous aurons des grilles sur lesquelles nous tenterons de concevoir d'autres voix d'accompagnements. Ce travail sera fait entièrement par l'oralité puisque nous n'aurons pas d'orchestration écrite. CMTRA : Est-ce que vous avez prévu d'autres opérations qui vont dans le même sens, de rapprochement des musiques enseignées dans l'institution et des musiques traditionnelles ?

J.P. O : Cette résidence est la plus grande opération de l'année, elle correspond d'ailleurs a une demande d'ouverture d'ateliers de musiques irlandaises, et c'est pour cela que fonctionne chez nous la classe de harpe celtique. De plus, nous avons commencé à mettre en place cette année pour le CFEM et le DEM de harpe celtique, des unités de valeurs tel que l'improvisation et l'arrangement. Notre professeur de harpe, Micheline Planes, travaille en relation avec le programme des conservatoires de Bretagne. Autrement, nous allons recevoir au mois de mai un musicien indien, Sri Ashok Pathak. Il viendra présenter la musique indienne aux étudiants, avec tout ce que cela comprend de techniques et d'inspiration musicale. Le coté technique évidemment c'est tout le travail des modes, de l'accord de l'instrument.

Pendant deux heures nos musiciens pourront s'initier aux modes, aux gammes de cette musique. Sri Ashok Pathak nous donnera bien sûr un concert à l'Auditorium du conservatoire à l'issue de la rencontre. CMTRA : Dans l'absolu, quel peut-être selon vous l'apport que pourrait amener la découverte de musiques traditionnelles dans leur diversité à la culture musicale et à la pratique musicale de vos élèves ?

J.P. O : Avant de parler musique, je voudrais simplement dire que pour moi ce n'est pas un acte politique, c'est d'abord un acte musical, tous ces répertoires doivent être préservés au même titre que n'importe quelle pièce de Bach ou de Mozart, en tant que patrimoine musical. CMTRA : Quel est le budget de votre école ?

J.P. O. : Le budget annuel est de 13,5 MF pour 1100 élèves. CMTRA : Vous avez mise en place une action avec le groupe Taxi Mauve qui pourrait rentrer sous le vocable culturel de "résidence" d'une certaine manière. Entre le choix de l'ouverture d'une classe régulière comme vous avez pu le faire pour la harpe celtique et le développement de rencontre sur une durée limitée, quelle est la forme qui vous semble la plus appropriée pour justement faire découvrir à vos élèves ces musiques ?

J.P. O : J'aimerais bien faire venir régulièrement des intervenants sur des week-end ou des master-class autour de la découverte d'un répertoire ou d'un instrument. J'aimerais avoir un intervenant de violon traditionnel qui puisse venir régulièrement dans la maison. L'année dernière, nous avons organisé une master-class de violon tzigane. Tous nos élèves ont ainsi découvert le répertoire, toujours par oralité. Ce qui est important en musique traditionnelle ou dans le jazz, c'est que les musiciens travaillent une mélodie, un thème, et qu'ils intègrent l'harmonie. CMTRA : Pour la découverte des musiques traditionnelles, il y a plusieurs possibilités. Il y a bien sûr, vous l'avez évoqué, la possibilité dans le cas où c'est simple de rentrer en contact avec les musiques traditionnelles de terroir, locales, de proximité, en l'occurrence pour Annecy les musiques de Savoie. Il y a une autre possibilité qui est de rencontrer les musiques issues de l'immigration très riches, très diversifiées et fortement pratiquées au sein des communautés. Est-ce que de ce côté-là, vous avez réfléchi à des projets divers en sachant que vous avez forcément à proximité, peut-être invisibles des musiciens dépositaires de traditions incroyablement riches ?

J.P. O : A Annecy, on a pas de tradition sur les musiques notamment du Maghreb, puisque l'immigration en Haute-Savoie n'a pas amené beaucoup de maghrébins qui auraient pu apporter cette grande culture. L'immigration est plus importante dans la vallée de L'Arve, ce sont surtout des gens venus d'Asie. Autour d'Annecy, il y a une population émigrée surtout d'Italie. Une MJC d'Annecy a installé des cours de percussions africaines, et nous sommes chargés avec le conservatoire de travailler avec les écoles primaires dans le cadre d'un parcours culturel. Mais, il est vrai que nous sommes très loin de la dynamique de l'agglomération de Lyon. Pour la première fois cette année, trois élèves sont venus avec des djembés au conservatoire. Nous envisageons l'ouverture d'une classe de percussions digitales, ouvert sur tous les répertoires. CMTRA : Dans ce domaine, vous avez à proximité des compétences assez précise en la personne de Jacky Détraz, qui est lui un praticien musicien créateur de longue date ! J.P. O : Oui, Jacky Détraz anime déjà un atelier sur une MJC, nous sommes en contact réguliers puisque c'est avec lui que nous réalisons la rencontre avec Sri Ashok Pathak. Jacky Détraz travaille surtout sur les percussions indiennes et d'Afrique du Nord.

Nous avons ouvert une batucada, un ensemble de percussions brésiliennes. Une douzaine de jeunes viennent pratiquer uniquement cet ensemble. Cet atelier hebdomadaire, à raison d'une heure et demi chaque séance a été ouvert pour des jeunes qui ont envie de découvrir cette musique, il fonctionne depuis un mois et demi. Nous avons acheté les instruments.

Ce projet se fait en collaboration avec la MJC Novel. Nous envisageons des master-class de percussions brésiliennes avec des spécialistes. D'autre part, nous avons développé deux secteurs dans notre établissement sur les musiques du XXe siècle : musiques actuelles autour du jazz et de la chanson, et la musique contemporaine.

Cette année, nous avons créé un cours d'écriture contemporaine pour les élèves qui veulent s'initier à la composition et il existe toute une série d'actions autour de la musique contemporaine. Pour les musiques actuelles, nous avons créé une classe de guitare électrique, et développé le département jazz et chanson, avec des unités de valeurs sur l'harmonisation, sur l'approche de l'accompagnement, sur la technique vocale et sur le travail du répertoire.

Cette année, il y a une vingtaine d'élèves dans la classe de chanson, et 85 élèves dans le département jazz répartis sur les classes de batterie, guitare basse, piano etc.. Dans le cadre du festival d"'Hier et d'Aujourd'hui" qui s'est déroulé il y a 15 jours, nous avons réuni les musiques électroacoustiques et le département jazz. Les élèves du troisième cycle du département jazz ont travaillé sur une création électroacoustique. L'intérêt de toutes ces rencontres est de faire de notre établissemnent un centre de ressources pédagogique, un centre de création et de diffusion ouvert à tous les projet et à toutes les personnes. Propos recueillis par Jean Blanchard Contact

Ecole Nationale de Musique et de Danse d'Annecy

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