Boutique Mon compte
page facebook du CMTRA page twitter du CMTRA page youtube du CMTRA
accueil > nos actions > ressources > lettre d'information n° 69 > témoignagnes de musiciens de tango rhônalpi... Adhérer
menu
page facebook du CMTRA page twitter du CMTRA page youtube du CMTRA

Témoignagnes de musiciens de tango rhônalpins

Julien Blondel
Musicien et arrangeur du Collectif Roulotte Tango à Saint-Etienne.
Au fur et à mesure de mon travail, le tango m’est apparu de plus en plus comme un phénomène artistique capable de traduire l’émotion d’une rencontre, d’une fusion. C’est celle d’un couple, de la danse et de la musique, des cultures européennes et africaines ou encore des musiques populaires et des musiques savantes. J’ai découvert le tango grâce au répertoire d’Astor Piazzolla qui est à mon avis plus accessible pour un européen car il utilise la partition. Cependant, l’expression musicale du tango ne peut être transmise à travers les seules conventions du solfège et, c’est en m’intéressant aux traditions orales du tango que j’ai découvert le répertoire classique, l’histoire de cette musique. En terme de réappropriation, l’histoire du Collectif Roulotte Tango est en quelque sorte la réponse à cette question. J’ai commencé par écrire des arrangements originaux et j’ai ensuite demandé aux musiciens de travailler à l’oreille, sans partition, à partir d’enregistrements d’époque pour acquérir les réflexes stylistiques du tango. Cette façon de jouer à la “parilla” comme disent les Argentins est sans doute ce qui est le plus long à développer mais c’est pourtant ce qui garanti la cohérence stylistique de l’orchestre. Ce travail nous a par ailleurs montré la nécessité de travailler avec les danseurs qui restent notre public le plus attentif mais aussi le plus exigeant.

----------

Gérald Venturi
Saxophoniste du groupe Espace Temps et enseignant de tango de l’ENM de Villeurbanne.
Mon parcours avec le tango conjugue plusieurs directions de mon travail de musicien. J'ai commencé à jouer cette musique avec Espace Temps. A l'époque, je suivais les cours de composition de Gustavo Beytelmann. Mon approche du tango s'est donc faite par le jeu, l'écoute et l'écriture. Un point important est que je suis saxophoniste et non bandonéoniste par exemple. Par conséquent, je n'ai pu compter sur aucun des aspects de surface du tango pour donner une "couleur tanguera" à mes arrangements ou à ma musique. Je considère ceci comme une chance, dans le sens où j'ai dû rapidement m'intéresser aux conditions du genre, c'est à dire aux organes vitaux, identitaires du tango. Comment la musique s'organise t-elle? Sur quoi ses équilibres reposent-ils? Quels sont les types de rapports qui s'établissent entre l'espace et le temps? etc. S'approprier une musique, c'est la réinventer pour soi en toute connaissance du passé.

----------

Hervé Esquis
Bandonéoniste du groupe Otono Porteno enseigne le bandonéon et anime des ateliers Tango à l’école du Puy-en-Velay et au CNR de Lyon.
Je suis venu à cette musique par l’intermédiaire de mon premier instrument l’accordéon chromatique (cousin du bandonéon). J’ai toujours été très attiré par les musiques populaires arrangées de façon savante. Le tango est fascinant pour cela, le nombre de grands compositeurs, arrangeurs, chefs d’orchestre, de musiciens virtuoses est impressionnant, et malgré le danger de la confiscation élitiste il n’y a pas eu de cassure avec le peuple, le langage est commun, magnifié par ces musiciens exceptionnels mais appartenant toujours à tous. Il y a une force, une émotion exceptionnelle dans cette musique, une immense capacité expressive. J’ai appris seul le bandonéon, et j’ai eu la chance de participer à l’aventure du quartet Otoño Porteño. Si au début le travail s’est surtout axé sur des pièces de Piazzolla, nous avons ensuite fait un gros travail de recherche sur les grands noms du tango et découvert la grande richesse de ce répertoire. Depuis quelques années, nous essayons d’apporter notre pierre à l’édifice en composant et en nous inscrivant dans le mouvement du Tango Nuevo. Nous avons aussi appris à jouer la musique de bal et animons de plus en plus de milonga. Parallèlement à la diffusion et à la création, nous développons l’enseignement du tango au Conservatoire de Lyon et au Puy en Velay.

----------

Elsa Ille
Accordéoniste (chromatique) du groupe Cambalache.
C’est à la fin des années 90 que mon aventure avec le tango argentin a commencé : en découvrant le Trio Esquina, un jeu d’une délicatesse extrême, de la pure poésie ! Le bandonéoniste Cesar Strocio m’a beaucoup touchée par sa générosité mêlée de gravité, les yeux fermés, tout à sa musique. Il y a bien sûr, dans un style plus orchestré, Piazzolla et son énergie créatrice. Je pense à la chanteuse Haydée Alba reprenant des airs qui, pour la communauté argentine ici, signifient beaucoup ; à cette langue qui chante, à l’élégance silencieuse des danseurs qui me fascine. C’est cela le tango pour moi : un art de la séduction qui a su combiner avec les côtés crus de la vie, tout en finesse, lorsque les attirances musicales deviennent des rencontres. Je fais à présent partie d’un groupe de tangos et milongas chantées du début XXe : Cambalache. J’essaye d’être au plus proche du style de jeu du bandonéon avec l’accordéon ; mais j’ai aussi le projet de m’y mettre, pour mieux comprendre l’esprit de cette musique si typée.

----------

Florence Rousset
Violoniste du trio Flotango.
Musicienne de formation classique, j’ai découvert le tango par l’oeuvre attirante de Piazzolla, entre autres en accompagnant J. Vannereau et E. Franceries dans le concerto pour bandonéon et guitare. Ensuite j’ai vraiment plongé dans le monde du tango grâce à la rencontre de musiciens passionnés et compétents dont Dominique Vandenbrouck bandonéoniste, et Raphaël Armand contrebassiste, avec lesquels nous avons fondés sur Lyon « Flotango ». Ils m’ont fait partagé leurs connaissances stylistiques, prêté partitions et enregistrements de référence et j’ai commencé à percevoir la véritable grandeur de ce style à travers toute son évolution au XXème siècle. Nous interprétons tangos, valses et milongas dans l’esprit des bals de Buenos Aires, avec la volonté de suivre les exigences de la danse tout en proposant notre couleur personnelle dans les arrangements. Ce travail est très enrichissant pour mon jeu de violoniste car il demande liberté et créativité par rapport aux partitions basiques de piano sur lesquelles nous virevoltons. Cet aspect me sert aussi dans mon travail pédagogique et ma participation à d’autres groupes traditionnels des Andes, d’Europe de l’Est et de Madagascar. La forme populaire, rythmique, et sensuel du tango en font pour moi un style toujours captivant.


logo CMTRA

46 cours du docteur Jean Damidot
69100 Villeurbanne

communication@cmtra.org
Tél : 04 78 70 81 75

mentions légales

46 cours du docteur Jean Damidot, 69100 Villeurbanne

communication@cmtra.org
Tél : 04 78 70 81 75