Boutique Mon compte
page facebook du CMTRA page twitter du CMTRA page youtube du CMTRA
accueil > nos actions > ressources > lettre d'information n° 69 > quand le bois parle Adhérer
menu
page facebook du CMTRA page twitter du CMTRA page youtube du CMTRA

Quand le bois parle

CMTRA : Une fête du balafon dans la Drôme ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?

Oui, nous organisons cette année à la Pentecôte une rencontre de trois jours entre balafonistes. Ce rendez-vous aura lieu au sîte de la Colombe à Aurel en Drôme.

Cette rencontre est née du constat que beaucoup de balafonistes européens que nous avons rencontrés, se sentent seuls dans leur « découverte », ignorant le voisin qui vit une démarche similaire. Chaque musicien a un pays ou une « ethnie » de référence et les musiques jouées sont fortement imprégnées de ces sources. Une rencontre de musiciens européens jouant du balafon forme en quelque sorte un miroir de la diversité et de la richesse bala-musicale en Afrique.

Une première rencontre de ce genre avait eu lieu 2004 à Comps/Drôme. Ensuite les rencontres se sont tenues 2005, 2006 et 2007 en Suisse pour revenir cette année en France.

Quel type de programmation proposez- vous ? Quels sont vos publics ?


Le samedi 10 mai, notre rassemblement de balafonistes ouvrira les portes au public pour une fête sous chapiteau qui commencera avec un apéro balafon. A la suite, il y aura la projection d’un film sur la rencontre avec des musiciens au Mali. S’enchaîneront les différentes groupes ou formations de la rencontre balafon avec comme fil rouge l’envie de (re)donner au balafon la place qu’il mérite dans la musique africaine et européenne. Cette soirée est une invitation à la découverte, au partage, à l'échange... à la danse!!! « Balafon » est devenu un terme générique pour désigner le xylophone à résonateurs africain – qu’il soit accordé en gamme pentatonique ou en gamme heptatonique. Même en Afrique, ce terme est très répandu, malgré les appellations spécifiques que chaque population a donné à cet instrument avec des tailles et des formes très variées. Bala veut dire : le bois sonore, le bois qui parle (en Malinké). Fo est l’homme qui peut faire sonner le bala et balafola est le maître en la matière. Sous ses mains le bala commence à parler…

Quelles sont les utilisations traditionnelles de cet instrument ?
Comment évolue t-il aujourd'hui ?

En effet, la musique de balafon est populaire dans de nombreux pays d'Afrique, et dans chaque pays plusieurs types de balafons et plusieurs manières de les jouer existent. Au village, le balafon accompagne étroitement la vie quotidienne et se joue aussi bien dans des cérémonies et rituels traditionnels, de la naissance, en passant par les rites de passages, les mariages, les enterrements, les funérailles, pendant les fêtes agraires et saisonniers, et pour accompagner les travaux des champs. A part ces moments de vie plutôt sacrés, il est très apprécié pour des fêtes de réjouissance. Le balafon avait également la fonction de transmettre des messages.

En ville, le balafon est essentiellement joué au cabaret, espace de rencontre de danse et de communication autour d’une bière artisanale... Aujourd’hui la musique tend vers la virtuosité et la vitesse, avec le risque de perdre la profondeur et l’ancrage dans une culture ancestrale. Comme le jeu du balafon demande un certain effort physique tout en restant souple, de même que les danses correspondantes, on pourrait dire que le balafon unit corps, esprit et âme. En Europe, le jeu du balafon nous offre des possibilités fabuleuses dans le cadre de la pédagogie musicale, la musicothérapie, le développement personnel et social. Le balafon est un médiateur important dans l’échange culturel.

Ce festival d'un week-end trouve t-il des prolongements le reste de l'année ?


De nombreuses initiatives ont vu le jour ces dernières années en France, Allemagne, Suisse, Belgique, Autriche, Angleterre, Pays-Bas autour du balafon. Beaucoup d'artistes africains vivant en Europe transmettent leur savoir et font vivre et chanter le balafon autour d'eux. Pour préparer cette rencontre nous avons organisé toute une série de concerts et manifestations en 2007. Nous espérons pouvoir continuer à tisser les liens entre musiciens.

Y'a t'il un terreau propice pour cet instrument en Drôme ?


Pas plus que dans d’autres départements ou pays. Les gens intéressés sont partout. En ce qui concerne la Drôme et l’Ardèche, les artistes africains de passage ou en résidence sont nombreux. Chacun rayonne autour de lui et donne goût au jeu et à la danse. En ce qui nous concerne, en tant qu’organisateurs, Franck est un adepte du balafon depuis longtemps, il a voyagé plusieurs fois au Burkina Faso, tissé des liens avec des musiciens du pays et commence a bien pouvoir faire parler son balafon. Moi-même, je me sens plus luthier et artisan. Pendant vingt ans j’ai fabriqué des xylophones et depuis 2000, je me suis lancé dans une vaste quête en cherchant tout document et renseignement relatifs à cet instrument. Il en est née une exposition sur les xylophones en Afrique et Amérique Centrale, avec des photos actuelles et d’archives ainsi qu’une collection d’une dizaine d’instruments originaux des deux continents. Cette exposition peut être louée pour servir comme toile de fond lors d’une manifestation, d’un concert, d’une rencontre, d’un symposium ou congrès ayant comme thème aussi bien l’ethnomusicologie que le langage.

Propos recueillis par P.B.


logo CMTRA

46 cours du docteur Jean Damidot
69100 Villeurbanne

communication@cmtra.org
Tél : 04 78 70 81 75

mentions légales

46 cours du docteur Jean Damidot, 69100 Villeurbanne

communication@cmtra.org
Tél : 04 78 70 81 75