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Festival en Beaujolais
Continents et Cultures

Entretien avec Yves Pignard CMTRA : Yves Pignard, vous êtes directeur du Festival en Beaujolais/Continents et Cultures, qui en 1998 fête sa dix-huitième année d'existence. Quelles nouveautés, et quel bilan pour cette édition ?

Yves Pignard : Ce festival, au fil des ans, s'enracine encore un peu plus dans son terroir, autour de son concept fondateur, les cultures du monde. Ce thème, aujourd'hui, est un sujet repris par un grand nombre de structures, de décideurs culturels, et je m'en réjouis, mais si on remonte un petit peu en arrière, ça n'était pas le cas. Il y a une quinzaine d'années, nous n'étions pas nombreux à vouloir travailler sur ce projet.

Pourquoi l'avoir fait dans cette région ? Plusieurs raisons : d'abord parce que le Beaujolais a toujours été une terre de passage, de rencontre, et même de convoitise, depuis le temps des sires de Beaujeu.

Encore aujourd'hui, il nous a semblé qu'il y avait toujours cette dynamique de rencontre entre les hommes et les idées, et que c'était l'endroit idéal pour que ces cultures du monde puissent se retrouver. D'autre part, le Beaujolais est connu dans le monde entier par son vin ; il est intéressant que cette terre puisse accueillir à son tour les cultures étrangères.

Enfin, le Festival en Beaujolais, c'est un itinéraire, dans des villes et villages, sur soixante kilomètres, synonyme de voyage, itinérance, nomadisme, tout cela se trouvant dans le thème de Continents et Cultures. Autre élément, nous avons souhaité que ce festival ne soit pas trop spécialisé, mais marqué par la pluridisciplinarité artistique, avec des langages différents qui nous parlent de ces cultures. Cette année, on va trouver bien sûr de la musique, mais aussi des marionnettes, de la danse, du théâtre, du chant, de la musique traditionnelle, de façon à ce que ce kaléidoscope d'émotions, d'images soit le coeur de ce festival. Ce projet est décliné entre trente manifestations, autour de quatre labels imaginés au fil de ces dix-huit années : les Nuits du Festival, les soirées les plus traditionnelles, sous forme de spectacles, les Dîners de l'Eté qui permettent à la gastronomie de s'associer à un spectacle.

Trois restaurateurs et des artistes conçoivent ensemble trois soirées, l'un aux cuisines, l'autre à travers sa musique ou sa voix. Les Rendez-vous Champêtres, c'est la spontanéité du festival, ça ce passe dans la rue, sur une place de village, au détour d'une ruelle.

Les artistes qui viennent au festival restent deux ou trois jours, et vont pouvoir animer un apéritif-concert, rencontrer la population, et surtout des gens qui au départ ne se sentent pas forcément intéressés par la manifestation, mais qui seront en prise directe avec la vie du Festival. Enfin les Villages-Rencontres laissent la parole aux artistes et aux habitants de notre région autour d'un échange qui se passe d'une façon toute simple. Les artistes abandonnent costumes, instruments, tous les artifices du métier, pour pouvoir parler d'eux-même, de leur travail, de leur culture, de leurs problèmes dans leur pays, aux gens du Beaujolais, qui eux-même vont parler de ce qu'ils sont. Ces Villages-Rencontres sont des moments très forts, parce que c'est très spontané, chacun raconte un petit peu son histoire à l'autre.

Tout ça, pour moi, ces regards croisés entre les uns et les autres, conforte l'idée que ce festival est à la fois basé sur la tradition et la modernité, avec la parole comme passerelle entre les uns et les autres. Et quand on dit que Festival en Beaujolais égal tolérance, c'est un mot qui pour nous sonne juste dans notre idéal, parce que je vous assure que quand on fait venir par exemple les Dogons du Mali, ou les artistes de Mongolie dans un tout petit village, en plein Haut-Beaujolais, sur le coup de dix-huit heures, vous pouvez imaginer ce télescopage des cultures, et que quelque chose de fabuleux se passe à ce moment-là. Ça, on ne peux pas l'expliquer, il faut le vivre. Tout ça, c'est le Festival en Beaujolais. Cette année, nous avons décidé de donner quelques touches très fortes sur l'identité de Continents et Cultures. Les Tambours de Tokyo, c'est un parcours initiatique dans la culture nipponne, autour du tambour qui est dans la mythologie japonaise l'instrument sacré, avec lequel tout un processus de cérémonie se met en route. Les artistes définissent leur travail en ces termes : " Une cérémonie puissante, un art millénaire, la présence martiale d'une culture rigide et populaire à la foi, une recherche visuelle et sonore où l'énergie habite tout mouvement. Créativité et tradition croisent leurs feux pour une fête stylisée. " On a pu découvrir cet univers dans les cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux Olympiques de Nagano. Dans un autre style, les marionnettes du Togo associent le travail du conteur, le musicien, le danseur, la marionnette traditionnelle. Les marionnettistes ont un castellet à mi-corps, et ils travaillent à vue, avec leurs marionnettes à fils, pour raconter des histoires sur les ancêtres, ou la vie d'aujourd'hui. Tout-à-coup, un marionnettiste va se mettre à danser, à chanter. Ce sont de vraies veillées, et c'est ce qui m'intéresse, avec une forme de travail apparemment simple, avec une approche de la marionnette différente.

Nous accueillons également la Calasa, ensemble mexicain, qui est très différent des ensembles que l'on peu connaître, comme les mariachis. Ce groupe propose un itinéraire à travers les chants traditionnels des villages de différents plateaux et provinces du Mexique. Nous avons appelé cette soirée "La nuit Sierra Madre", parce que la Sierra Madre, ce sont ces grande chaînes de montagne qui entourent le Mexique, et c'est un peu l'histoire de ce relief qui est vécue à travers ce quartet vocal. Pour nous, c'est dans la continuité du travail entrepris depuis les débuts du Festival autour du chant polyphonique avec les voix de Géorgie, d'Albanie, de Corse, accueillies précédemment.

Enfin, cette année 1998 est importante pour nous, car nous fêtons les 10 ans de partenariat privé, (en parallèle aux partenaires publics du Festival, des collectivités locales, du Département du Rhône, de la Région, des Ministères) ; en 1988, nous étions d'ailleurs les premiers à imaginer un club d'entreprises partenaires en Rhône-Alpes. L'ADMICAL, qui observe les opérations de mécénat culturel en France, le souligne : nous sommes l'opération la plus importante de mécénat collectif. Pas en deniers, mais dans la dimension collective, c'est-à-dire quarante-trois entreprises de taille très variable, depuis les plus petites, avec cinq ou six salariés, moyennes, ou grandes, et même gigantesque, comme les Télécom, qui sont réunies dans ce club d'entreprises partenaires, et ce depuis dix ans, autour de La Caisse d'Épargne qui a choisi ce Festival en Rhône-Alpes pour le parrainer.

Ensemble nous avons essayé de voir ce que chacun pouvait apporter à l'autre. Il y a des choses que l'on connaît tous, comme des places offertes pour la clientèle, pour les personnels, des tarifs réduits, et puis d'autres initiatives, faire se rencontrer les salariés des entreprises et les artistes du festival, imaginer avec les entreprises des soirées thématiques répondant à leurs besoins, par exemple l'organisation d'une soirée autour des contes beaujolais, enfin essayer avec l'entreprise de voir comment un centre culturel, un festival, une équipe artistique peuvent aider une entreprise à mener un projet. C'est ainsi un véritable "compagnonnage" qui est en place. En conclusion, si ce Festival chaque année peut écrire un nouveau chapitre à son histoire, ce n'est pas dû au fait du hasard, mais à tout un travail d'irrigation dans une région qui s'appuie sur le Centre Culturel Associatif Beaujolais qui, ne l'oublions pas, est le producteur du Festival et le fédérateur qui regroupe élus, décideurs économiques et artistes. Festival en Beaujolais :

du 11 juin au 30 juillet

Un festival itinérant en trente déclinaisons. Programme complet au Centre Culturel Associatif en Beaujolais

Tél : 04 74 68 89 36


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