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Sharo Vargas

C'est par le groupe Al Andalus que nous avons rencontré la danseuse Sharo Vargas. Si leurs routes se sont écartées, c'est toujours la même passion qui anime celle qui, aujourd'hui, crée le spectacle "ZYRIAB". CMTRA : Sharo a rencontré Soraya pour créer "ZIRYAB" ?

Sharo Vargas : Oui, mais avant la création de "ZIRYAB" au théâtre de Poche avec le partenariat de la Ville de Grenoble et l'association "Autrement". Ziryab est un "vrai spectacle" : une mise en scène chorégraphique, un travail élaboré de lumières et de son, la participation d'artistes de cultures et d'origines différentes...

Il y a "la nuit de Ziryab" qui est le fruit d'une recherche commune avec Soraya qui a commencé dès notre première rencontre, grâce à Bahija (ADATE), "Femmes Méditeranéennes" au Cargo, où nous étions invitées toutes les deux à danser en alternance. Nous avons dans un premier temps, composé des duos sur des musiques où le métissage était présent comme "Radio Tarifa", que Paco m'avait fait découvrir; puis nous nous sommes aventurées vers des choix communs, c'était facile, on aimait les mêmes musiques. C'est ainsi que "la Nuit du Ziryab" s'est construit, étape par étape; c'est un spectacle de danses en hommage aux civilisations arabe et andalouse. Mes bases personnelles sont du côté flamenco, avec des influences qui me viennent de tout ce que j'aime : la danse en général, mes maîtres de danse, mes amies, mon amour des Beaux Arts, des bribes de phrases, la torsion d'un arbre, le mouvement d'une plante, d'une vague, d'un animal... sont mes sources d'inspiration, qui apparaissent parfois concrètement à travers un geste ou un regard lorsque j'improvise sur un morceau de musique "tout neuf", parfois, c'est le public qui me guide dans le choix de mes mouvements. Soraya, aime le métissage d'instinct, comme la danseuse Amani, qu'elle admire tout particulièrement. Elle a appris à danser, toute petite, à l'intérieur de sa famille, où ils se retrouvaient le soir sur la plage en Algérie pour chanter, danser, jouer de la musique... C'était son plus grand bonheur que de participer à ces fêtes nocturnes. Ces fêtes ont une grande valeur pédagogique, elles permettent une expression spontanée et heureuse, d'ailleurs cela se retrouve sur la scène, cela fait toute la différence entre l'art et l'académisme. Puis adolescente, Soraya a pris des cours de danse et a élargi ses connaissances auprès de ses professeurs. Maintenant, toutes les deux, nous avons beaucoup de choses à présenter au public :

"La Nuit de Ziryab", la création de "ZIRYAB". Plus nos deux spectacles solo : "Nuit Flamenco" et "Nuit Orientale". CMTRA : Toutes les deux, vous arrivez à une véritable danse de création ?

S.V. : Peut-être, on ne s'est pas posé la question comme ça... En fait c'est en regardant les danseuses gitanes, sur le terrain, et les danseuses orientales que j'essaye de mettre en valeur les mouvements qui ont la même racine, et ce n'est pas seulement une question de gestes mais aussi un état d'esprit, plus une foule de petits détails qui viennent des deux traditions, je sais qu'il me reste beaucoup de choses à découvrir encore et cette recherche me passionne.

La danse traditionnelle gitane diffère de la tradition flamenco espagnole qui a intégré beaucoup d'éléments européens tels que les chorégraphies de ballets. Certains chorégraphes de flamenco espagnol ont la même démarche que les chorégraphes contemporains, ils sont dans un esprit de recherche. En fait, pour nous, au final, c'est la musique qui fait la synthèse d'un ensemble chorégraphique, et les mouvements se calent progressivement dans une étroite relation avec elle. C'est difficile de parler de ce processus, car il n'est pas fini... Le flamenco est porteur de tellement de réflexions sur le genre humain, c'est très riche. On peut développer un imaginaire. CMTRA : Qui sont le chanteur de la rose , le jongleur de sabres, la danseuse contemporaine ?

S.V. : Chuuut... il ne faut rien dire, ce sont des surprises pour le spectateur de "ZIRYAB". Le spectacle raconte l'esprit de voyage, un départ de Bagdad vers Cordoue en passant par la Syrie, la Tunisie,..., un voyage de l'Orient vers l'Occident. Ziryab s'établit à Cordoue, entouré d'honneurs. Là, il crée une école de musique, il rajoute une corde au luth, il fait un travail énorme... En tant que personnage mythique, Ziryab aurait été un des fondateurs de la musique actuelle, mais c'est une légende, on ne peut pas savoir historiquement ce qui s'est passé...

Dans la première partie du spectacle, je propose des danses où l'on sent l'esprit de modernité dans la tradition, un parallèle avec le début du siècle :

Dans les années 20, il y a un grand boom autant au niveau artistique que social et politique; les femmes luttent pour leur droit de vote, les ouvriers s'organisent en syndicat, le 8 mai à Chicago, les rébellions, la première révolution russe...

Le début du siècle a commencé dans un élan de modernité, et cet élan de modernité s'est trouvé cassé. On montre cette cassure. On essaye aussi de montrer que si une tradition veut évoluer en apportant des nouveaux éléments, elle peut se retrouver cassée par les gardiens de la tradition. Mais toute tradition n'est-elle pas le résultat d'une série d'influences extérieures, reçues successivement au fil des temps ? CMTRA : Comment replacez-vous cela dans un contexte français et européen ?

S.V.: On ne parle pas d'un contexte précis, mais d'émotions qui peuvent toucher tout le monde partout. Ainsi la douleur de la guerre, de la séparation. La France et l'Europe avec ses deux guerres sait, connait la déchirure, la déportation, l'exil, la séparation familiale, comme nous, en fait, qui venons d'ailleurs et gardons la mémoire des pays d'origines. Cette qualité émotionnelle, je souhaite la faire transparaître à travers le chant a capella de chanteurs qui ne sont pas de tradition gitane.

Si on dit que le flamenco est un art universel, alors comment ? Parce que tout le monde peut l'apprécier ? Ce n'est pas suffisant de dire cela, ma curiosité est d'entendre des styles de chants de douleur très différents, de partir de la douceur d'une voix, d'en suivre les méandres jusqu'à ce qu'elle devienne hypnotique et de la faire déraper comme le chanteur gitan lorsque sa voix se torture sous l'effet d'une poussée mystérieuse qui surgit à l'improviste en créant une douleur qui arrache les tripes. CMTRA : Ziryab était-il lui-même un exilé ?

S.V. : Quand on s'en va, on s'en va... La légende dit qu'il est parti parce qu'il avait des problèmes avec son maître, il n'est donc pas parti à la découverte du monde, il a été forcé de partir, et de faire l'expérience de l'exil. L'exil est une source de musique... et de danse. Propos recueillis par E.M. ZIRYAB 28/05 et 29/05 à 20h00 - 04/06 et 05/06 à 16h00 et 20h00 -

Théâtre de Poche - 182, cours Berriat - 38000 Grenoble -

Tarif : 60 frs Réduction, 2 places pour une : enfants, lycéens, étudiants, demandeurs d'emploi et intermittents du spectacle (dans la limite des places disponibles et sur rés.) Kiosque "ZIRYAB" : Le CD du spectacle est en vente à partir du 15 avril 1999.

Réf : ZIRYAB SFH 02. Editions S.K Musique. Prix : 100 Frs

Tél : 04 76 49 07 92 Contact :

ZIRYAB , Florent Parmentier

Tél : 04 76 42 12 03 / 04 76 49 07 92


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