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Doumka ou les musiciens voyageurs
Un nouveau groupe yiddish à Bron...

Entretien avec Alexis Ciesla et Hervé Bouchardy CMTRA : Votre démarche musicale semble pour le moins originale : comment en êtes vous arrivés à cette pratique des musiques yiddish ?

Alexis Ciesla : Ce ne sont certes pas nos études au CNR de Lyon qui nous ont orientés vers ces musiques ni même nos origines culturelles ou religieuses! En fait Frank, Hervé et moi même avons été séduits par l'écoute d'un grand clarinettiste "Klezmer" (mot hébreu "Klez" : instrument - "zemer" : chant) qui s'appelle Giora Feidman.

Ce dernier est né à Buenos Aires et vit actuellement à New York. Le principe de ces musiciens klezmer est de s'approcher de la voix humaine avec comme souci de mettre en avant l'expressivité. Autrement dit "faire rire et pleurer l'instrument" L'esprit Klezmer est vraiment de lier la voix à l'instrument : le mot derrière le son. En plus ce "concept musical" est très ouvert aux autres cultures, du fait que les juifs ont vécu partout dans le monde.

Il y a même un mélange de tradition et de modernité: Benny Goodman, par exemple, était un musicien juif, qui s'est inspiré quelque peu de mélodies juives qu'il a jazzifiées. Il est important aussi de souligner qu'il s'agit plus d'une attitude que d'un répertoire de mélodies. Giora Feidman dit "peu importe la mélodie, tout réside dans la manière de la jouer". Il faut dire aussi que la clarinette est très utilisée dans ces musiques au même titre que le violon. CMTRA : D'autres clarinettistes vous ont-ils séduits ?

Hervé Bouchardy : Nous sommes beaucoup interessés par les autres grands clarinettistes surtout pour la partie improvisation comme Sclavis, Portal, Trovesi... Au tout début nous étions 3 clarinettistes et nous avons cherché un instrument harmonique. L'accordéon pour sa place dans la musique yddish, dans les Balkans, dans les pays d'Europe Centrale, en Russie nous a paru indispensable. Mais le fait que ce soit aussi un instrument à anches procure un timbre qui se marie à merveille avec les clarinettes.

Nous avons choisi Joël Meiller parce que son parcours musical est assez intéressant : de musicien de bal, il est devenu accordéonniste classique, profondément intéressé par les musiques traditionnelles. Son ecclectisme en matière musicale ne pouvait qu'enrichir la palette sonore de l'ensemble. Après la mélodie, l'harmonie, nécessité d'une rythmique : "il fallait que ça le fasse!" Nous avons fait appel il y a deux ans à Philippe Garcia qui a suivi comme nous ses études de percussions au CNR de Lyon, il joue également la batterie jazz notamment avec "Le Collectif Mu". Il a surtout fait un séjour en Turquie qui lui a permis d'avoir une activité musicale très importante et en particulier à Ankara où il a joué avec le percussionniste Okay Temiz. CMTRA : Quels types de clarinettes jouez-vous dans le concert, et comment construisez vous votre spectacle ?

H.B. : La clarinette Sib soprano courante, le cor de basset en Fa un peu plus grave et la clarinette basse en Sib, voila nos instruments, dans l'esprit d'ouvrir la tessiture et de faire évoluer les timbres. Il nous faut partir du chant, de la mélodie et s'en servir de matériau pour le déformer, l'arranger voir le sublimer. Dès l'exposition du thème l'improvisation prend place et donne la forme au "discours musical". Nous souhaitons aussi rapprocher les musiques et les gens et faire sauter les frontières.

En contraste avec la "monochromie" de l'instrumentation notre répertoire est très éclaté. Au début du spectacle nous souhaitons poser un mystère, et créer une intimité dans une ambiance très feutrée : une façon d'imposer le silence et mettre les gens en situation d'écoute, comme dans un climat de paix et de sérennité. Dans la continuité du spectacle se produit une grande mutation avec une certaine rudesse : vers un chemin plus moderne presque jazz. C'est un peu le "freilach" (mot germanique signifiant "libre"et "rire") une sorte d'éclat de rire , une danse...Dès lors nous passons de la Roumanie à la Turquie au style Klezmer. Il faut venir voir le spectacle, ne comptez pas sur nous pour tout dévoiler ! Propos recueillis par Patrick Partouche


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