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Lettre d'information n°27. Automne 1997 Béla Pari

CMTRA : Béla Pari, quel est l'itinéraire d'un musicien hongrois vivant en Rhône-Alpes ?

Béla Pari : Je suis en France depuis 1984, j'ai suivi mon épouse française. J'ai vécu 12 ans à Valence, puis je suis venu à Lyon, tout d'abord pour faire des études, car je n'avais pas l'équivalence du baccalauréat, et en même temps j'ai passé un brevet de langue : à la suite de quoi j'ai pu présenter le concours d'entrée au CFMI, Centre de Formtaion pour les Musiciens Intervenants. CMTRA : Quelle était ta connaissance des musiques traditionnelles hongroises en arrivant en France ?

B.P. : C'est assez compliqué : en Hongrie, j'avais un diplôme comme "musicien traditionnel", car cela existe chez nous, même s'il n'y a pas d'écoles : il faut passer un examen. J'étais donc en "2e catégorie nationale". Je jouais de l'accordéon avant tout, et ceci depuis l'âge de 7 ans. De l'accordéon à touche piano, bien sûr Et puis, j'ai joué aussi du "tambura" qui est un instrument à cordes typiquement hongrois, que l'on trouve aussi dans le nord de la Yougoslavie. Je jouais aussi de la guitare Arrivé en France, petit à petit, je me suis mis à fabriquer d'autres instruments, et grâce au CFMI, j'ai pu monter un spectacle.

Tous les instruments de mon spectacle ont été inventés. Par exemple j'ai fait un instrument à base de courge, long de 60 cm ! Mais je joue également d'instruments traditionnels hongrois, comme les flûtes harmoniques. CMTRA : Béla Pari, es-tu toi même d'origine tzigane ?

B.P. : Non pas du tout. Mais, les tziganes sont très importants en Hongrie. Il y en a beaucoup moins qu'en Roumanie, mais en Hongrie, un peu comme partout, ce sont d'excellents musiciens. Il n'y a pas de sang tzigane dans mes veines, mais qu'importe, j'aime beaucoup cette musique, je l'ai jouée et la joue encore beaucoup. Et si sur l'affiche de mon spectacle, on peut lire "Musique Tzigane", c'est plus un terme global pour envelopper toute les musiques des pays de l'Est.

Je fais avant tout de la musique hongroise puisque je suis hongrois, et la musique de l'Ex-Yougoslavie, puisque j'ai habité jusqu'à l'âge de 21 ans à 16 km de la frontière yougoslave. Je vivais dans la ville de Baja, qui se situe à la limite du Danube et qui sépare la Croatie et la Serbie. Donc, je joue de la musique macédoine, serbe, avec des rythmes asymétriques, à 5 temps, à 7 temps CMTRA : En France, il existe des groupes qui font aussi de la musique tzigane, je pense à Bratsch ou aux Yeux Noirs Que penses-tu de ces démarches ?

B.P. : Je ne les connais pas trop, en fait ! Ils ne sont pas du tout connus en Hongrie, j'ai entendu vaguement les Yeux Noirs sur une cassette chez des amis Et puis Montanaro bien sûr : je l'ai connu en France, mais j'ai rencontré des groupes en Hongrie qui ont travaillé avec lui. CMTRA : Comment as-tu appris la musique traditionnelle hongroise ?

B.P. : À l'âge de quatorze ans, j'ai eu un maître pour le tambura : c'est un instrument à six cordes, la première et deuxième sont doublées, il en a quatre autres et les deux dernières sont doublées, ce qui nous fait six. (?) Le tanmbura ressemble à une mandoline mais avec un cou plus long et un corps plus petit. Il provient de l'Inde, je crois, et il est apparu en Hongrie assez tardivement, à la fin du XIXe siècle. J'ai appris cet instrument avec un maître musicien-luthier, Scheïb Tamas, très bon luthier du sud de la Hongrie, et un excellent musicien. Ensuite j'ai animé des bals, des mariages, des fêtes jusqu'à ce que nous soyons invités à la Feria de Dax en 1983. CMTRA : Parlons des instruments que tu as inventés : je vois une "Coloquinte à stylo-bic" ?

B.P. : Oui, c'est la courge-canard : Le stylo-bic fait le cou de l'instrument, mais c'est un instrument à anche : l' anche est petite et la coloquinte plus grosse, j'ai dû utliser un stylo-bic pour faire la liaison. CMTRA : "Canne à pêche et cigarette" ?

B.P. : La canne à pêche, c'est une canne à pêche que j'ai acheté à 49 F C'est harmonique, c'est une canne longue de 5 mètres, le son ressemble un peu au cor des Alpes, c'est très puissant. "Cigarette" c'est l'anche que je mets dedans... CMTRA : Que fais-tu avec des boîtes de conserves ?

B.P. : Quand j'étais dans un stage, j'avais demandé à la cuisinière de me mettre de côté cinq boîtes de conserves de 5 kg chacune, et j'ai mis au moins un an et demi a les accorder. Maintenant ils sont juste et sont capables de faire 2 octaves. Ce sont comme des gros tonneaux, c'est le principe du steel-drum. CMTRA : Tes spectacles (Il était une fois un roi, où tu es seul sur scène avec tous ces instruments , ou bien Gnomo que tu as donné à Avignon) sont-ils surtout destinés au jeune public ?

B.P. : Les gnomes, "gnomos" sont de petits êtres invisibles, des sortes de lutins à grandes oreilles, et qui par l'imagination, l'inspiration et l'intuition peuvent rendre visibles des objets invisibles ; ils sont l'âme cachée des choses. Pour ce spectacle, nous sommes trois sur scène, le personnage masculin, Mirabelle, et le musicien. C'est une création.

Dans mon premier spectacle Il était une fois un roi je jouais de huit instruments, et dans Gnome, j'en joue une quinzaine. Nous avons donné 24 représentations, du 8 juillet au 2 août à Avignon, et on a eu beaucoup de monde. On a eu du succès. CMTRA : Quelle est le style de musique le plus écouté en Hongrie, la Variété ?

B.P : La musique traditionnelle est très forte en Hongrie, comme dans tous les pays des l'Est. C'est une musique de danse, parfois triste aussi. Ma musique peut bien sûr être dansée, mais personnellement je n'ai jamais été très bon danseur. Souvent, je jouais dans les bals en Hongrie, et j'étais toujours caché derrière mon instrument.


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