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La Buléria
Un centre de chorégraphie flamenco à Villeurbanne

Entretien avec Charo Lopez et Francis Buil de l'association La Buléria Francis Buil : La Buléria est une structure possédant deux orientations : la formation à la danse flamenca d'une part et le travail de création de la Compagnie d'autre part. Ceci étant le fruit d'une maturité.

En effet, auparavant j'enseignais dans différentes associations et je me sentais limité tant sur le plan pédagogique que sur le plan artistique. C'est pourquoi j'ai monté cette structure avec d'autres personnes passionnées de flamenco qui, comme moi, croient nécessaire de créer un centre de formation spécifique flamenco. Un centre où l'on retrouve aussi bien le flamenco traditionnel que celui d'avant-garde tel qu'il est véhiculé en Espagne actuellement, avec des cycles d'études et de véritables niveaux d'enseignements. En ce qui concerne la Compagnie, ma démarche et celle de quelqu'un qui a atteint un certain niveau et souhaite passer à la vitesse supérieure. Aujourd'hui, je m'entoure de professionnels tels que Juan Carlos Principal (guitariste), Sabrina Romero (danseuse) et Cristo Cortès (chant). Nous orientons notre travail sur une recherche artistique d'avant-garde tant sur le plan musical que chorégraphique, en conservant, cependant, les bases du flamenco. CMTRA : Pour la partie enseignement/formation, avez-vous fait un choix entre le statut des élèves et les objectifs propres, c'est à dire, une pratique amateur ou bien une pratique professionnelle ?

Charo Lopez : Pour la formation, nous restons ouverts aux personnes qui souhaitent pratiquer le flamenco à titre amateur ou professionnel. Nous voulons effectivement offrir la possibilité à des danseurs provenant d'autres disciplines, de découvrir une nouvelle technique de danse, dans le but de la faire intervenir dans leur propre discipline. Notre souhait est en fait de donner un statut au flamenco au même titre que le classique, le jazz ou le contemporain. Car c'est une discipline à part entière avec une technique très riche et qui peut effectivement servir à compléter d'autres techniques en vue de créer de nouvelles formes d'expressions. F.B. : C'est une pratique qui existe déjà en Espagne mais à savoir si elle peut faire partie d'une discipline en France... nous le souhaitons, mais nous sommes conscients que cela ne fait pas partie de la culture de ce pays. En Espagne, dans les plus grandes écoles, il y a le classique, le contemporain et le flamenco. En France cette discipline reste malheureusement une danse folklorique. Notre souhait est de faire passer le flamenco à un statut d'art et d'apprentissage comme une danse à part entière. CMTRA : Vous voulez qu'il y ait un diplôme de professeur de flamenco, et des cours de flamenco dans les conservatoires de France, c'est à dire dans un contexte institutionnel ?

C.L.: Oui ! CMTRA : C'est un beau challenge ! car même avec l'influence méditerranéenne actuelle qui peut laisser penser que le flamenco en tant que pratique et culture est réellement reconnu, on sait qu'il est difficile de faire bouger les institutions !

F.B. : Dans la réalité, je ne suis pas persuadé qu'elle soit bien reconnue en tant qu'art, et ceci par tout le monde. Or, nous souhaitons vraiment qu'elle soit reconnue comme danse à part entière, qu'on lui enlève toutes ces connotations folkloriques. C.L. : Tout en respectant cette tradition, on veut montrer une autre facette du flamenco, on propose d'aller un peu plus loin, derrière cette image de castagnettes et de robes à volants. En montrant que le flamenco est un vrai travail, que ce n'est pas seulement un travail du corps mais aussi un travail de rythme important, très compliqué et très riche, et c'est décevant que certaines personnes restent encore sur cette idée de "Olé Olé"... Allons dans un autre sens plus artistique et plus professionnel. CMTRA : Quelle est votre conception de ce que vous appelez l'Art-Flamenco ? Cela englobe-t-il la musique, la danse, le chant et d'autres expressions, ou bien est-ce que vous faites une séparation entre l'expression musicale propre à ce style de vie et de culture, et l'expression corporelle chorégraphique ?

F.B. : On ne conçoit pas le flamenco en dissociant la musique de la danse et du chant. On danse parce que l'on peut écouter des chants, ou de la musique. Bien que maintenant on travaille aussi par rapport à un certain rythme, et là on rejoint un peu les danses africaines, où on entre en transe par rapport au rythme, par rapport à une élévation que l'on ressent.

En tant que danseur je peux dire qu'un danseur s'exprime surtout par rapport à ce qu'il écoute, par exemple, s' il y a un chanteur, on ne peut pas se permettre de taper des pieds, en tous cas très fort, pendant le chant, car c'est un manque de respect pour le chanteur. Je ne dissocie pas danse, musique et chant, pour moi la culture flamenca c'est un tout qui est également lié à son passé historique et la vie pratique, l'essence même du flamenco. C.L. : Le flamenco, c'est une philosophie, on ne peut pas la décomposer. C'est pour cela aussi que l'on a pris cette démarche; Cette philosophie, tout le monde ne peut pas la comprendre, certains disent même qu'il faut être espagnol ou gitans pour la comprendre, c'est peut-être vrai, je ne sais pas... Mais, dans cette philosophie, dans cette forme d'art, dans la musique, dans la danse, il y a des richesses que l'on ne peut pas ignorer. Nous, on veut se mettre à la portée de tout un chacun sans lui demander forcément adhèrer à cette philosophie. F.B. : En effet, on peut dire qu'il existe deux sortes d'élèves : il y a ceux qui s'intéressent au flamenco sur le plan technique et artistique, et ceux qui ressentent une attirance viscérale pour tout ce qui vient de la culture flamenca.

C'est pour cela que l'on envisage au sein de La Buléria d'organiser des stages et des séjours en Andalousie afin qu'ils puissent travailler avec des danseuses telles que Juana Amaya et côtoyer cette ambiance dans ce berceau du flamenco. CMTRA : Vous avez dit que le flamenco est un art global qui rassemble les expressions chorégraphique, musicale, chant, une manière de penser et de vivre et que vous désirez conserver l'héritage du flamenco. Est-ce que ce n'est pas un projet qui est contradictoire avec cette ouverture vers d'autres rencontres, d'autres influences musicales et chorégraphiques ?

C.L. : Absolument pas. Quand on dit que l'on veut garder l'héritage du flamenco, c'estcomme en Espagne. C'est à dire que l'on travaille avec une ouverture vers d'autres sons et d'autres cultures. Dans un mouvement logique de chose, nous suivons l'évolution. Le flamenco n'est pas le même qu'il y a vingt ans. F.B. : Il y a une chose que l'on ne peut pas vraiment changer au niveau du flamenco, c'est une façon de vivre et de ressentir les choses, tout comme les bases rythmiques ne changeront pas non plus. Cependant, l'évolution reste possible sur un plan artistique.

Si l'on compare le flamenco d'aujourd'hui au flamenco du début du siècle, on ne peut que constater un changement évident. Malgré cette évolution, on voit que les bases sont restées intactes. Par conséquent, il ne faut pas avoir peur d'évoluer dans la mesure où l'on conserve, d'une part le début de l'histoire, et d'autre part ses bases spirituelles, culturelles et techniques. La Buléria

Centre chorégraphique de Flamenco 17, rue Francis de Pressensé 69100 Villeurbanne Tél : 04 78 93 82 67 / Fax : 04 78 29 20 65 o Cours de Sévillanes pour amateurs du folklore. o Cours de Flamenco, Tous niveaux o Ateliers initiatiques et de perfectionnement o Cours pour enfants.


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