Boutique Mon compte
page facebook du CMTRA page twitter du CMTRA page youtube du CMTRA
accueil > nos actions > lettres d'information > lettre d'information n°32. h... > lettres d'information > duo yann-fanch kemener et didier squiban Adhérer
menu
page facebook du CMTRA page twitter du CMTRA page youtube du CMTRA

Duo Yann-Fanch Kemener et Didier Squiban

Entretien avecYann-Fanch Kemener Yann-Fanch Kemener : Après une carrière de soliste et une ouverture au sein du groupe Barzaz, ce duo c'est d'abord une rencontre avec une personne qui s'appelle Didier Squiban. Cette union entre le piano et le chant est le fruit d'une rencontre entre la forme d'expression de chant traditionnel qui est la mienne et puis l'instrument qui est le piano. Cela s'est fait dans le cadre de l'Héritage des Celtes, c'est à dire en 1993. J'ai désiré aller plus loin dans ce type répertoire des musiques traditionnelles bretonnes.

Cette expérience ayant été un peu tenté dans le tournant de l'avant guerre et après guerre : il y a eu Jeff Le Penven qui a écrit quelques pièces pour voix et piano, puis aussi la femme de Poulig Montjarret qui s'appelait Zaïg Montjarret qui à l'époque avait enregistré quelques 45 tours de voix et piano. On en était resté là, ces expériences n'avaient pas tellement porté ses fruits... le regain d'intérêt pour la culture traditionnelle dans les années soixante-dix a vu apparaître d'autres types d'instruments comme la guitare, la flûte, mais le piano restait un peu à part. Alors, mon désir était un peu aussi là pour réhabiliter cet instrument. Je trouve que le piano offre des grandes possibilités musicales tant sur le plan harmonique que rythmique.

En même temps c'était pour moi le désir de jouer sur une certaine poésie écrite au siècle dernier ou au début de ce siècle, qui était une musique à la fois savante, ou de gens qui étaient lettrés, de ces mêmes poésies qui étaient venues dans la musique traditionnelle au même titre que les autres poésies du répertoire enfin considéré, et dont les gens connaissaient à peine les auteurs. C'est un peu jouer dans cet aspect là. Et puis, par la suite il s'est avéré qu'on a travaillé, qu'on a essayé de trouver des arrangements et surtout un environnement autour de ces mélodies. Je crois que la musique traditionnelle offre des possibilités, comme par exemple l'expérience d'Eric Marchand avec le Taraf de Caransebes, là aussi c'est une surprise et le mélange est assez heureux et intéressant. Ce que nous avons essayé de développer c'est de respecter les mélodies, de respecter ce que propose la langue bretonne, c'est à dire dans sa versification mais aussi dans sa personnalité, tout ce qu'elle a de plus intime.

A côté, l'expérience de Didier Squiban qui est un musicien de musique classique, mais qui a aussi travaillé le jazz, donc il a une grande facilité d'improvisation et d'adaptation. Dans notre rencontre, il y a la notion de respect, il y a la notion de recherche, et d'ouverture perpétuelle pour proposer d'autres couleurs, d'autres ouvertures, d'autres habillements de cette musique traditionnelle. C'est un peu comme ça que nous, on le ressent. On travaille ensemble, je propose des thèmes et des mélodies et Didier travaille la musique et on essaie de mettre en commun. Cela passe par la rencontre de nos deux acquis. Il y a une grande liberté dans le chant et la musique, le chant "a capella" offre une grande liberté, comme l'instrumentiste quand il joue de son instrument seul. Tu es entièrement libre ! Alors qu'à deux on a quand même une certaine codification, mais on respecte au maximum cette liberté. Après il faut s'entendre sur les différentes codifications.

Musicalement, il y a parfois des décalages entre nous mais, à partir du moment où on travaille musicalement avec quelqu'un on est obligé de tenir compte de certaines choses. On préserve tout de même une très grande liberté. La prosodie étant aussi importante que le thème musical en lui-même. Pour le CD Kimiad j'étais parti sur le thème de la mer à travers ses auteurs, pour le deuxième c'était un peu la continuité du premier, c'est à dire que le thème du voyage était lié toujours à la mer, puisqu'on l'avait appelé "Île Éxil", et puis celui-ci s'appelle Kimiad, qui est en réalité l'aboutissement de quatre années de rencontre et de travail.

Ce que nous donnons en concert est un choix de mélodies et de textes qui nous parlent. J'attache beaucoup d'importance au texte, tant à la poésie qu'au contenu des chants. On a essayé de trouver un équilibre, toujours en voyage entre terre et mer, pas forcément sur une thématique précise. C'est un équilibre par le choix de certains morceaux et sur le plan musical qui nous a sans doute le plus guidé. Je crois qu'on peut dire que la musique bretonne, ou les musiques traditionnelles en général (mais je parle des musiques bretonnes parce que je les connais bien), je crois que la musique bretonne tend à tenter des expériences d'ouvertures vers d'autres types de musiques que ce soit avec le jazz, ou d'autres musiques traditionnelles.

Il y a ces rencontres qui s'inscrivent dans un courant aujourd'hui que l'on appelle fusion, ou rencontre... Donc, il y a cette possibilité, cette ouverture, et le public y est sensible. Cela montre que l'on a pas qu'une seule touche bretonne très fermée. Je pense qu'il y a aussi une autre question, celle de l'identité, simplement, et que dans ce courant de fin de siècle où les valeurs changent et évoluent, le fait de sentir qu'il y a une identité derrière, que l'on est attaché, que l'on s'inscrit dans une certaine filiation, je crois que cela rassure aussi quelque part. Alors il y a cet aspect là, et puis l'aspect création est important aussi. Je pense et j'espère que l'on ne s'inscrit pas trop dans le phénomène de vague que l'on a connu dans les années 70-80. Je pense qu'il faut travailler la création, toujours dans cette voix de l'ouverture, et je crois que l'on ira forcément vers une certaine reconnaissance.

On a besoin de l'autre, sans l'autre il n'y a pas d'au-delà, je pense que cette voix est la bonne et que cela n'empêche pas l'exigence et le travail. Je suis ravi de ce que j'entend en général, pas seulement en Bretagne. Les tentatives de mariages musicaux sont multiples, même sur d'autres moyens d'expressions comme le théâtre, la danse, la parole, il y a des choses qui cherchent à se rencontrer aujourd'hui. Contact :

SIAM Production - François Daniel

Tél : 02 99 64 35 35


logo CMTRA

46 cours du docteur Jean Damidot
69100 Villeurbanne

communication@cmtra.org
Tél : 04 78 70 81 75

mentions légales

46 cours du docteur Jean Damidot, 69100 Villeurbanne

communication@cmtra.org
Tél : 04 78 70 81 75