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Estivada Rodez
Rencontre avec le chanteur Marc Noalha

Véritable carrefour culturel des pays d’Oc, l’Estivada de Rodez se déroulera du 21 au 26 Juillet 2008. Ce rendez vous incontournable réunit musique, danse, théâtre, littérature, cinéma, conte, poésie dans une ambiance conviviale et propice à la découverte.
Dans le cadre du partenariat interrégional entre l’Estivada et la Région Rhône-Alpes, le Centre des Musiques Traditionnelles accompagne et programme plusieurs équipes artistiques rhônalpines lors de cet événement depuis plusieurs années. Cette année, le CMTRA propose aux publics (d’oc et d’ailleurs) de découvrir ou de re-découvrir le Syndrôme de l’Ardèche et Marc Noalha. Vous pourrez également y retrouver le CMTRA dans son stand.


CMTRA : Marc, on vous connaît peu dans le domaine des musiques traditionnelles. Qui êtes vous ?

Marc Nouaille en français et Marc Noalha en occitan, il y a juste la graphie qui change. Je suis d’Ardèche mais « immigré » de la 2ème génération. Ma mère est ardéchoise mais je suis né à Lyon. J’ai toujours gardé contact avec ce département, via mes grands parents avec qui j’ai appris la langue. Enfant, durant les vacances d’été, on nous parlait français parce que l’on venait de la ville et que l’on était jeune mais autour de nous, on entendait que l’occitan. Ma grand-mère n’était ni chanteuse ni danseuse, mon grand-père quant à lui dansait très bien la mazurka. Il nous racontait qu’il dansait à la voix, parfois même c’était les danseurs qui chantaient pour danser. Pour ce qui est de la musique traditionnelle, mis à part quelques airs ou la bourrée d’Auvergne, je l’ai découverte beaucoup plus tard, j’avais plus de vingt ans.

Vous êtes un des ambassadeurs régionaux de « l’occitan d’Ardèche » …

Pour être savant, c’est une forme d’occitan appelée « vivaro-alpin » avec des différences d’un endroit à l’autre, bien entendu. Pour moi, il y avait un côté affectif important, c’était la langue maternelle de ma mère. Mon grand-père est né et mort dans cette langue, il a aimé dans cette langue.

Dans mon premier disque, il y avait des chansons en français et en occitan. Ensuite, je me suis rendu compte que j’avais une particularité par rapport à d’autres chanteurs : je pouvais écrire et chanter en occitan. Dans le public, certaines personnes me disaient que même s’ils ne comprenaient pas les textes, il appréciaient l’occitan, ils ressentaient ce que je mettais dedans.

Cette langue reste très présente dans mon quotidien car je développe beaucoup d’activités autour : je donne des cours sur Annonay, je m’occupe de l’association : « Parlarem en Vivarès ». Je suis toujours un peu le nez dedans mais beaucoup plus sur l’écrit. La langue parlée, on a quand même beaucoup moins l’occasion de l’entendre, il faut aller vers les gens qui la parlent encore.


Quel est le projet de l’association Parlarem en Vivarès ?

On va fêter nos vingt ans. L’association s’est créée à la suite des émissions de radio « Parlarem » à Annonay. On avait une très bonne audience mais l’ émission ne tenait que sur une personne, celle qui l’animait. On s’est dit qu’un jour, elle ne pourrait peut-être plus le faire alors on a créé cette association. On a fait des listes de collectage, on a publié des livres, on a animé des veillées...Petit à petit, ça a évolué, on s’est mis à organiser des journées occitanes sur des thèmes différents, on a mis en place des cours d’occitan et on a également publié un livre de textes de Marie Mourier accompagné d’un CD.


Et votre projet artistique ?

Ce sont des chansons de création. Ce qu’il y a de traditionnel si je puis m’exprimer ainsi, c’est le fait d’utiliser l’occitan. Je suis accompagné par un accordéon diatonique, par des percussions qui sont plutôt orientales ou latino avec Karim Ben Salak (Rural Café). Parfois on retrouve des rythmes qui peuvent rappeler une mazurka, une valse, voire même une scottish. Mais ce n’est pas à proprement parlé un répertoire à danser. Mon disque La Color de ton cor est sorti en 2007. J’aurais voulu tourner juste après la sortie du disque mais j’ai connu des soucis de santé pendant quelques temps. En fait je redémarre comme si le disque venait de sortir.

J’y parle de diverses choses comme l’accueil des immigrés, l’accueil de l’autre qui n’est pas toujours satisfaisant en France. “La nueit coma un babau” parle de la ville, de la nuit. Par contre, “Lo secret de la sàuvia” parle de la légende des Afars en Ardèche, des petits êtres qui venaient voler des vêtements ou des légumes dans le jardin. C’est une légende typique de la région. Dans “La vià sava” qui veut dire « la vie donne de la sève » on retrouve un passage d’une comptine traditionnelle. Trifolon, c’est celui qui aime ou qui cultive les pommes de terre. Pour cette chanson j’ai inventé un nom pour parler de la mal bouffe… Les thèmes abordés sont donc très actuels.

Pour ce qui est de ma participation à l’Estivada, ce n’est pas vraiment dans le cadre des musiques traditionnelles que j’y participe puisqu’on peut difficilement m’étiqueter Musique Trad’ mais plutôt chanson. En tous cas, je suis très heureux de venir partager ce grand moment de valorisation des cultures d’Oc. On tiendra d’ailleurs un stand de notre association avec l’Institut d’Etudes Occitanes de la Drôme. Je représenterai également l’IEO de l’Ardèche puisque je fais partie du CA.


Propos recueillis par Jean-Sébastien Esnault





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