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Aniraï*
Quand le syndrôme s’invite à l’école…

CMTRA : Stéphane, tout au long de l’année 2007, tu interviens à l’EDMDA dans le cadre d’un projet de création autour des répertoires issus du territoire ardéchois. Parle-nous de ce projet…

S.M : Le projet s’inscrit tout d’abord dans le cadre de l’Ecole Départementale de Musique et Danse de l’Ardèche, qui est structurée en antennes dispersées sur tout le département (Tournon, Saint Agrève, La Voulte,Viviers …). Cette école est subventionnée par le conseil général de l’Ardèche et les communes adhérentes au syndicat mixte. Le projet d’établissement de cette structure d’enseignement des pratiques artistiques intègre toutes les musiques, le versant classique bien évidemment mais aussi les musiques actuelles, le jazz et les musiques traditionnelles. Il intègre également dans ses projets les structures musicales, les groupes de danse et les scolaires des différentes antennes.

Le projet en lui-même consiste, sur l’année 2007, à sensibiliser les élèves aux musiques traditionnelles de l’Ardèche, du Vivarais et des Cévennes en les revisitant notamment par le filtre du jazz, du classique ou des musiques actuelles urbaines ou rock. Pour cela, j’ai proposé aux différents protagonistes –enseignants, élèves et danseurs - de travailler à partir de collectages de chansons que j’ai effectués dans le nord de l’Ardèche auprès d’informateurs et de porteurs de mémoires. Le parti pris artistique est de révéler l’étonnante modernité de ces mélodies séculaires par une harmonisation, une rythmique empruntée à la fois à la musique classique française et post-impressionniste, et à un courant du jazz développé par John Coltrane et des musiciens d’aujourd’hui.

Les répertoires qui nourrissent cette création sont donc éminemment « trad » ?

Oui, c’est la base du projet. Ce sont des répertoires de nos territoires, du Vivarais, des Cévennes, des chansons et des mélodies qui évoquent pour la plupart la vie quotidienne et la vie rurale. Nous travaillons notamment sur des chansons que Mme Marie Mourier m’a apprises lorsque je l’ai sollicitée. Ce sont des chansons qu’elle a apprises en gardant les chèvres à l’époque et qui lui ont été transmis par ses parents et sa famille.

Au début du projet, j’ai rencontré les enseignants afin de leur proposer ces répertoires. Je leur ai tout d’abord fait écouter les versions brutes des collectages, en l’occurrence, Mme Mourier qui chante, puis l’arrangement que j’ai travaillé à partir du morceau original. Les réticences de la première écoute se sont vite dissipées lorsque les enseignants ont constaté quelle richesse on pouvait extraire de ces répertoires, peu faciles d’accès de prime abord. En fait, on retrouve là la démarche essentielle et le travail du musicien traditionnel : comment, en pratique, peut-on puiser dans des répertoires qui ont traversé les générations et s’en emparer pour créer un projet artistique résolument contemporain ? De la source à la création, pourrait-on résumer synthétiquement.

Comment cela s’organise-t-il de façon pratique ?

Du côté des élèves, je leur ai fourni dès octobre la matière sonore et les arrangements sur CD en pensant notamment à tous ceux qui ne sont pas lecteurs. Les instrumentistes ont également les retranscriptions et les notations. Depuis, ils travaillent avec leurs enseignants respectifs sur cette matière, ces arrangements et s’attachent à s’en emparer. Plusieurs groupes ou ensembles se sont donc constitués. Un quatuor vocal classique travaille à quatre voix une œuvre de Vincent d’Indy conçue à partir d’une mélodie traditionnelle ardéchoise tandis que le secteur jazz, qui s’est structuré en big-band, travaille de son côté avec des pupitres à quatre voix également. (un grand merci à Pascal Torgue). Les musiques actuelles et les cours de pratique vocale ne sont pas en reste et sont également intégrés au projet, et bien entendu le secteur des musiques traditionnelles qui, sous l’impulsion et l’énergie de Joël Meiller (grand merci aussi !) s’est emparé du répertoire. Le projet concerne environ quatre-vingt-dix participants, avec chanteurs, musiciens et danseurs. Le Syndrome de l’Ardèche viendra ajouter sa pierre à l’édifice avec un travail de répétition et d’échange avec les amateurs pour le concert final.

Même si le travail effectué dans l’année sera, certainement tout aussi important que la production finale, ce projet se concrétisera les 29 et 30 Septembre 2007 à Davézieux ( 07) avec tous ces ensembles réunis dans un spectacle aux multiples formats scéniques.

En tant qu’artiste, que trouves-tu dans ce type de projets ?


Essentiellement le plaisir et la satisfaction de faire découvrir ces musiques. Cela permet de participer au décloisonnement de la musique, des musiques en général, à inviter chacun à considérer toutes les (autres) musiques qui, en tant que telles, n’ont ni plus, ni moins de valeur intrinsèque les unes que les autres.

N’est-ce pas là un projet qui prend tout son sens ?


En effet, on travaille sur le territoire où les chansons et le répertoire que nous jouons ont été collectés, en lien « direct » avec les sources. Le tout, dans un projet de transmission qui mêle amateurs, enseignants et professionnels, qui s’étale sur un an et dans lequel on tend vers la création… Oui, ça prend tout son sens ! Et cela correspond bien, il me semble, à une demande de plus en plus forte des écoles et des enseignants dans la mesure où ces projets contribuent à donner du sens aux projets artistiques développés et défendus par ces structures.

Marie Mourier

Marie Mourier née Vallon le 7 Mars 1922 est originaire de Saint Jeure d’Andaure ( Ardèche ). Cette dame pleine d’humanité chante depuis son enfance un riche répertoire transmis par ses parents : « Ma mère et mon père chantaient » . « Je chantais en gardant les bêtes »
Elle vit aujourd’hui au-dessus de Saint Félicien, chante quand l’occasion se présente et écrit régulièrement en occitan et en français dans le bulletin de l’office du tourisme de St Félicien.

Le Syndrôme de l’Ardèche

Créé et dirigé par Stéphane Méjean à la fin de l'année 1998, "Le Syndrome de l'Ardèche" connaît un succès croissant en France et à l’étranger. "le Syndrome de L'Ardèche" propose une musique créative qui s'inspire, rebondit sur les traditions musicales du Vivarais des Cévennes et se mélange au jazz. Cette année le répertoire se renouvelle et s’enrichit de nombreuses chansons traditionnelles. Le disque « Mastic Central » a obtenu 4 étoiles dans le Monde de la Musique, et Les « Bravos » de Tradmagazine .

Les membres du Syndrôme
I.Bazin Chant, Accordéon Diatonique PV. Fortunier Cornemuse, Violon D. Gente Bugle,Chant J. Kotchian Tuba, Mandole,Chant P. Sibille Percussions S. Méjean Cornemuses, Saxophones,Chant Direction Musicale Propos recueillis par JS.E



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69100 Villeurbanne

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