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Fragments de routes
De la Norvège à l'Afrique du Sud

Entretien avec Jacques Mayoud et Jean-Pierre Yvert CMTRA : Jean-Pierre Yvert et Jacques Mayoud, il y a 3 ans, vous avez proposé plusieurs facettes de votre travail en duo, un disque sous le nom de Nord Sud, et puis le spectacle "Fragments de Routes". Ce spectacle est vivant et en évolution, qu'en est-il ?

Jacques Mayoud : "Fragments de Routes" entame sa deuxième vie avec une reprise qui s'est effectuée à partir d'un re-travail de la scénographie et de la mise en scène, l'année dernière avec la complicité de la compagnie Ilotopie à Port-Saint-Louis-du-Rhône. En 1997, on était un peu resté sur notre "faim", nous n'étions pas satisfaits de s'inscrire dans une scénographie classique, frontale, face au public alors que nous avions le désir de jouer dans le mouvement, pour pouvoir aussi amener le public dans l'intimité de notre musique et de nos instruments. On s'est dit, pourquoi ne pas mettre le public tout autour. Ce qui change complètement le rapport du spectacle, pour retrouver un cercle que l'on peut apparenter au cercle d'une communauté traditionnelle ou à une place de village par exemple, mais aussi au cirque, de manière à ce que le public puisse s'approcher. Jean-Pierre Yvert : Le plus important cela a été effectivement de faire rentrer le public dans quelque chose qui nous est proche, et pas seulement le laisser en spectateur qui reçoit ce que l'on lui donne, mais au contraire, l'intégrer dans ce cercle. Cela a été le point de départ de notre travail, et cela a débouché aussi sur une implication plus importante au niveau corporel sur scène. En effet, on doit être sur deux fronts en même temps : par le rapport de l'un à l'autre dans la musique, les regards et le jeu physique avec ces instruments puisque les sanzas et les flûtes notamment sont des instruments qui se manie facilement, on se déplace avec, mais on doit être aussi avec le public. On a de temps en temps le public dans le dos ou de face, on bouge sans arrêt, donc il y a une chorégraphie de l'espace qui s'installe. Il y a un jeu aussi par rapport à l'idée de nord-sud, c'est-à-dire qu'il y a un pôle sud et un pôle nord dans le décor. Par rapport au titre " Fragments de Routes ", il s'agit quand même d'une idée de marche, de route, de déplacement, un peu le reflet de ce que peu être une vie de musicien errant, ou comme nous, de musiciens allant d'un continent à l'autre ou d'une culture à l'autre. J.M. : En même temps nous avons fait le choix de rétrécir l'aire de jeu, mais comme elle est circulaire, cela ne semble pas petit. Cela nous permet d'habiter bien plus cet espace, d'être vraiment dedans. Cela nous a fait développer plus de danse sur ce plateau avec des rapports au public bien plus complices parce que dans un cercle on a toujours quelqu'un en face de soi, on a toujours aussi quelqu'un derrière soi. CMTRA : Dans cette mise en scène pensée autour du cercle, n'y-a-t-il pas quelque souci d'adaptation avec les lieux traditionnels de spectacle, qui en général sont conçus pour être en rapport frontal ?

J.M. : C'est vrai que cela demande de passer dans des lieux où l'on puisse avoir un grand cercle qui comprend notre espace de jeu et le public. Ce sont soit de très grands plateaux, à ce moment-là il faut mettre le public sur scène, soit des lieux où l'on joue à même le sol, ce qui sera le cas à Charlie Chaplin, à Vaulx-en-Velin. On peut draper pour fermer l'espace de manière à rendre l'endroit un peu plus chaleureux. Mais, on peut également jouer en plein air, c'est pour cela aussi que l'on a conçu le spectacle, pour pouvoir s'adapter sur une place simplement assez grande pour contenir et le spectacle et le public. Ce que disait Jean-Pierre par rapport à la danse est aussi très important : on peut même si on n'est pas danseur et que l'on ne fait pas de démonstration, se laisser aller à la danse car on est un peu comme sur une piste de cirque, comme dans une bulle ou sur une île, le cercle évoque tout cela. J'évoquais aussi la place publique, et, d'après les représentations que l'on a déjà faites, le public peut à son aise être voyeur, rester extérieur ou bien s'approcher, s'impliquer. On conseille d'ailleurs au public de se déplacer pendant la représentation, si par exemple il se sent mal à l'est, qu'il aille voir un peu à l'ouest ! J-P.Y. : Ce n'est pas non plus un hasard si la re-création s'est faite à l'Ilotopie. Ce sont des gens que l'on a connus parce qu'on travaillait avec Pierre Tardif, c'est en plus un lieu assez fantastique : ce n'est pas un lieu de théâtre, c'est une grande bâtisse un peu surréaliste, qui sent la résine du matin au soir parce que, dans l'atelier d'à-côté, on construit des décors, avec des gens qui sont dans la rue lorsqu'ils sont en représentation. Tout cela a alimenté notre travail de re-création. L'Ilotopie se trouve à Port-Saint-Louis-du-Rhône, le lieu s'appelle le Citron jaune qui porte bien son nom d'ailleurs, c'est une espèce de cloque en plein milieu de la ville. CMTRA : Y-a-t-il des évolutions au niveau des contenus artistiques de ce spectacle ?

J.M. : Oui, la musique elle-même n'a pas beaucoup évolué, mais les nouveautés sont le travail corporel, l'apport de textes, puisque c'est spectacle sur la route et la rencontre de personnages entre deux cultures. Il y a donc des textes d'Afrique du Nord (touaregs) et de Suède, des légendes des pays bantus. Et puis, le gros changement c'est un travail en profondeur avec la lumière et la mise en scène : ce n'est plus seulement le spectacle de Jean-Pierre Yvert et de Jacques Mayoud, mais un travail à 4 avec Bruno Prothon et Claudine Pellé. CMTRA : À la suite de vos premières représentations, dans la presse que vous avez pu avoir pour " Fragments de Routes ", le fait qu'il y ait deux cultures en frottement a souvent été cité. Qu'est-ce que cela vous a apporté, ce questionnement sur une espèce de frontière, d'entre deux ou de point de contact ?

J.M. : À travers la scénographie, cela nous a permis de travailler à cheval entre la place publique, la place de village et la scène de spectacle, cela nous a fait aller un peu plus loin entre la rencontre nord-sud. Cela nous a fait nous affirmer dans cet entre-deux, ce qui n'est pas toujours évident d'un point de vue de communication et même de travail, c'est-à-dire que moi je n'appartiens pas au milieu ou au monde de la musique africaine, je n'y ai fait que des passages. Jean-Pierre appartient un peu plus au monde de la musique traditionnelle scandinave, on est quand même plus du nord que du sud, mais on est entre deux. L'intérêt que l'on a trouvé dans cette mise en scène, c'est justement de sortir un peu des situations habituelles pour le consommateur d'un spectacle, et sortir aussi de la situation de rue que citait Jean-Pierre, où les gens sont badauds, ce n'est plus un public payant, ils badent. Cela demande à être aussi entre deux, entre celui qui va rentrer dans le cercle d'une communauté, du nord et du sud, ou bien de rester voyeur, public sans s'impliquer, mais il est aussi à la frontière, c'est pour cela que nous avons symboliquement délimité l'aire de jeu avec un peu de sable pour faire la jonction entre le public et l'espace de jeu.

À Vaulx-en-Velin, nous proposons une approche pédagogique avant la représentation qui est un peu un premier contact ou à une préparation au spectacle avec le public de la ville ou de la région lyonnaise. Ce sera un voyage entre nord et sud, un voyage d'écoute de CD, depuis la Norvège jusqu'à l'Afrique du Sud, qui montre ce que l'on peut rencontrer comme musiques traditionnelles sur une ligne droite d'Oslo au Cap. CMTRA : Jean-Pierre Yvert et Jacques Mayoud, vous avez un nouveau projet d'enregistrement ?

J-P.Y : Cela fait effectivement 3 ans que le premier disque de Nord-Sud est sorti, et depuis il y a eu pas mal de choses nouvelles qui sont venues alimenter tout ce que l'on fait ensemble, ou par ailleurs tout ce que l'on fait séparément. Nous avons rencontré Christopher Bjurström, un pianiste de jazz dont l'origine est suédoise, mais qui habite en France depuis l'âge de 1 an, donc complètement coupé de ses racines traditionnelles. C'est un superbe pianiste de jazz qui a rencontré les flûtes harmoniques et qui a eu envie de se rapprocher de sa culture. Donc, nous avons commencé à échanger des choses ensemble et à travailler à trois. C'est un musicien invité du duo comme il y en aura d'autres dans ce nouveau CD. Par rapport au premier disque, c'est un peu un retour vers l'accordéon et le violon, un couple que l'on aime bien et que l'on a jamais vraiment délaissé. Cela correspond aussi à une période où je rejoue beaucoup plus d'accordéon qu'avant, où j'ai un peu laissé les sanzas pour travailler également un peu plus la flûte harmonique.

C'est assez drôle parce que pendant toutes les tournées que l'on a fait ensemble avec Jacques pendant ces 3 ans, on a ressenti ce besoin, le nôtre, mais aussi celui du public de retrouver des choses qu'ils connaissent assez bien, et tout cela a favorisé le retour de l'accordéon et du violon. Cela prend aussi une autre dimension avec le piano, avec le répertoire que l'on joue. Je suis de plus en plus persuadé que la musique que je joue, la musique suédoise, ce n'est pas vraiment important qu'elle vienne de Suède, ce qui est important c'est qu'elle soit vivante quelque part, c'est-à-dire que nos musiques, celles qui nous alimentent, sont des musiques qui sont vivantes et qui sont jouées quelque part dans le monde. Et puis, la musique que l'on fait à deux, c'est une autre entité, ce n'est pas un mélange des deux, ni un collage ou une juxtaposition, c'est quelque chose qui naît de nous deux, de nos recherches et de notre complicité. CMTRA : On retrouve des compositions, des influences traditionnelles dans ce CD ?

J.M. : Des compositions, bien sûr des influences traditionnelles, quelques compositions de Christopher qui nous oblige à rentrer dans un autre monde que celui que l'on fréquente d'habitude, et toujours une part assez large à l'improvisation. Propos recueillis par J.B. Spectacles et Stages Lundi 26 février

VAULX-EN-VELIN (69) Centre Culturel Charlie Chaplin, à 18h00, voyage d'écoute organisée " De l'Afrique du Sud à la Norvège ", avec Jacques Mayoud.

Rens. 04 72 04 81 18/19 Vendredi 2 Mars

VAULX-EN-VELIN (69) Centre Culturel Charlie Chaplin, à 19h30, spectacle Fragments de Routes

Rens. 04 72 04 81 18/19 Samedi 10 et dimanche 11

CHONAS-L'AMBALLAN (38) La Note-Bleue, Maison-atelier Stage de sanza et de flûte harmonique Samedi 21 et Dimanche 22 Avril

CHONAS-L'AMBALLAN (38) La Note-Bleue, Maison-atelier Stage de violon : impro et jeu de groupe. Tout niveau. Contact

La Note Bleue Tél : 04 74 15 96 87

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