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Folles vendanges

Entretien avec Michel Pignol CMTRA : Michel Pignol, l'association Ensemailles vient de réaliser le spectacle "Folles Vendanges. Racontez-nous cette aventure ?

Michel Pignol : Notre association ayant de nombreuses années d'expérience en musique et danse, nous avions envie de réaliser quelque chose qui synthétiserait un peu tout cela : un spectacle total, en costumes et en musique ! Nous avons toujours essayé de conjuguer le spectacle sur scène et la pratique directe des gens dans la salle, ce que le folk a prolongé d'une certaine manière et amplifié.

L'association a été créée en 1981 avec une vingtaine d'adhérents, elle était destinée aux spectacles uniquement, mais notre pratique était bien plus ancienne. Ensuite, nous avons privilégié l'aspect "bals folks "parce que le spectacle traditionnel nous motivait beaucoup moins. On a donc cherché à développer d'autres domaines mois connus, comme le théâtre et le chant traditionnel. CMTRA : Vous situez-vous dans la filiation de ces grands mouvements de culture populaire apparus dans les années 60, notamment autour de la Fédération des Oeuvres Laïques ?

M.P. : Oui, d'ailleurs nous avons beaucoup travaillé avec la Fédération des Oeuvres Laïques à cette époque-là : on est complètement intégré dans cet esprit culturel. Ainsi au départ dans nos bals, on envoyait des messages culturels à travers nos chants ! Il y avait des poésies dans nos soirées dansantes, autour des traditions évidemment, des poèmes et des textes, des reflexions philosophiques et sociales : et ce spectacle sur la vigne et le vin reste dans cet esprit epicurien. CMTRA : Ce n'est pas vous faire injure que de préciser que l'on connaît votre travail aussi par le biais de vos enfants Norbert et Isabelle, et la formation des groupes grenoblois Dédale, Aquartet ou Obsession. Pensez-vous que votre souci de transmission soit allé au-delà de vos proches ?

M.P. : Oui, absolument, même si c'est difficile à mesurer : mais sur le plan qualitatif, on peut dire qu'il n'y a aucun doute. Ce que l'on peut dire aussi, c'est qu'il y a une vingtaine d'années, nous avons été Mick (Michèle Pignol, ndlr) et moi les premiers à lancer le folk sur Grenoble. On a démarré des bals folks avec seulement dix danseurs dans la salle. On partait vraiment au ras les pâquerettes, en apprenant des scottisch, des mazurkas, et au fil des ans on a gagné 10 personnes, 20, puis 50

Maintenant, en animant un bal par mois, nous avons 150 personnes à chaque fois au minimum. Et l'on connaît le succès des "nuits du folk ", avec près d'un millier de participants à chaque fois à Grenoble ou Echirolles. Et surtout, pour aller dans le sens de votre question, beaucoup de groupes se sont formés, en particulier ceux que Norbert et Isabelle ont démarrés, et ces groupes ont porté un message, un savoir-faire.

Aujourd'hui les groupes de Grenoble ne se comptent plus, comme vous le savez, ils sont nombreux. Donc c'était un peu ce point de départ, sans vouloir m'approprier cela intégralement, mais notre association Ensemailles a beaucoup contribué à tout cela. CMTRA : Parlons donc de "Folles Vendanges ": pourriez-vous revendiquer une filiation avec les groupes folkloriques, ou du moins avec l'idée de Folkore ?

M.P. : " Folles Vendanges ", c'est un spectacle autour des traditions de la vigne et du vin. Notre objectif, c'est de secouer un peu le public qui aujourd'hui, et la télévision est là pour nous le rappeler, ne se contente plus de choses ordinaires. Ce que l'on a voulu, et moi en particulier, c'est faire "du spectacle ". Et pour cela on a marché un peu sur les traditions : notamment dans la partie musicale ; car ce qui m'a paru intéressant, c'était de prendre ce qu'il y a de mieux dans chaque région. On a emprunté au Poitou, au Dauphiné, à l'Auvergne, sans le dire précisément.

Le spectateur n'est pas averti de tout cela, c'est une impression, c'est une ambiance qu'il recevra. Le spécialiste reconnaîtra des bourrées du Berry que l'on a modifiées, des pas de Vendée, ou du Morvan, mais l'important c'est que le spectacle est une âme, une beauté et une force, c'est cela qui m'a motivé avant tout. Donc notre travail n'est pas inscrit dans une région, il n'est pas "folklorique "au sens régional, il est français, rural, et porteur d'un message sur le bien-vivre et le bien-partager la vie. CMTRA : C'est autant un spectacle de danse que de chant et de musique ?

M.P. : Je crois que les quatre partitions ont la même importance : théâtre, danse, chant, musique. Mais je crois pouvoir dire que la musique, la danse et le théâtre sont au même niveau, en termes de quantité. C'est un spectacle qui dure 2 heures sans entracte. Et pendant deux heures, c'est la folie, la comédie, le rire, ce sont les gags qui se succèdent, c'est un véritable scénario, une véritable scène de théâtre avec des rebondissements et une conclusion, surtout une chute ! avec des acteurs bien entraînés.

Mais la particularité, c'était de ne pas mettre trop de monde sur le plateau, puisque dans une expérience précédente, il y a quatre ou cinq ans , on avait aligné 50 personnes sur le plateau. Nous avions travaillé en collaboration avec la Chorale d'Échirolles, et ce spectacle n'a pas pu "être vendu ", car il fallait de grandes salles très bien équipées et nous n'avons pas la prétention de dire que ces salles sont faites pour nous. Donc, je m'étais promis cette fois-ci de réduire l'effectif. Par contre cela veut dire que chaque acteur doit porter plus lourd. Il a fallu que l'on soit tout à la fois, acteur, chanteur, danseur : Il n'y a que le musicien qui reste musicien à part entière, mais à qui on a demandé des capacités de déplacements sur scène, des petits jeux minimes pour ne pas le mettre en péril : tous les autres s'occupent du chant de la danse et du théâtre.

Il y a cinq musiciens sur scène : Jean Bernard Grange et Jean-Paul Bossavit au violon ; Gérard Lebars aux cornemuses et à la flûte, Jean Rivaux à la guitare et moi-même à l'accordéon diatonique. CMTRA : Sortez-vous des frontières nationales, évoquez-vous une "culture du vin "européenne ?

M.P. : Non, nous ne sommes pas sortis de la France. Par contre, par rapport au vin, notre équipe a fait un énorme travail (un travail d'ivresse !) qui s'est déroulé sur l'année précédente et l'été dernier. En 1999, nous avons rencontré des vignerons, on nous avait préparé tout un itinéraire auprès des vignerons, qui nous ont reçus, nous ont expliqué leur vigne, leur façon d'être, leur façon de faire, et cela nous l'avons remis dans l'écriture du scénario qui s'est achevé en août dernier. Les répétitions ont commencé une semaine après, en septembre 1999 puisque mon association a adhéré tout de suite au projet. CMTRA : Donc ce n'est pas "au fil de la soie ", mais "au fil de la vigne ": vous vous situez entre Guy Darmet et José Bové ? (rires)

M.P. : Voilà, tout à fait ! Nous sommes très fiers d'aller présenter "Folles Vendanges "pour la Fête du patron des vignerons, pour la Saint-Vincent, dans un village du Beaujolais. On pourra nous voir en de nombreux lieux porteurs de cette culture du vin, car je crois que c'est une vraie culture, qui éloigne un peu les gens de la télé et de l'enfermement entre soi. Propos recueillis par EM Renseignements

"Folles Vendanges"

Ensemailles 9, Place des jacobins 38130 ECHIROLLES

Tél : 04 76 09 74 13


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