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Bruno Escafit

CMTRA : Bruno, en quelques mots, peux-tu te présenter ?

B.E : Je réside depuis treize ans dans le sud de la Drôme près de Buis les baronnies après avoir quitté la région parisienne. J’y suis devenu musicien professionnel lorsque j’ai décidé il y a quelques années de changer de cap professionnellement et de quitter mon métier d’artisan dépanneur en matériel électronique. J’ai alors suivi une formation professionnelle qui m’a permis d’approfondir des domaines tels que l’harmonie, le contrepoint, la composition, … J’ai eu plusieurs groupes et notamment « Les Foulques » autour d’un répertoire de musiques à danser folk qui abordait des musiques et chants des régions de France, du répertoire renaissance, mais aussi de l’irlandais comme de l'est-européen. Je joue actuellement avec « les Ephémères », formation franco-belge avec flûtes, violon, accordéon, guitare et contrebasse.

Dès que je peux rencontrer d’autres musiciens, je m’efforce des les associer à des projets. Ainsi, il y a quelques mois, j’ai initié entre Drôme &Vaucluse « l’Atelier Renaissance » où nous explorons les œuvres polyphoniques originales de maîtres compositeurs, tant en petite formation vocale avec 1 chanteur par voix) qu’en instrumental. De façon générale, j’aborde la musique en premier chef autour de la pratique collective et sociale qu’elle permet.

Ton parcours d’artiste t’amène à intervenir régulièrement dans des écoles, des associations et notamment Empi et Riaume…

En effet, cela fait plus de 10 ans que je donne des cours d’accordéon diatonique dans des écoles de musique associatives en sud-Drôme En 2004, j’ai monté le stage « accompagnement de chansons à l’accordéon diatonique », qui en est à sa 7° édition, en Rhône-Alpes mais aussi en Belgique. J’accompagne aussi des stages de danses traditionnelles. Récemment j’ai été embauché pour réaliser des interventions pendant une année dans l’association Empi et Riaume, située à Romans dans la Drôme. Créée dans les années trente et très centrée sur les territoires du Dauphiné et du Vivarais, l’association développe des projets de représentation folklorique et de transmission, dans un cadre particulièrement intergénérationnel. Les adhérents sont tous pétris des musiques du territoire et des pratiques qui les accompagnent. Ils en maîtrisent les tenants et les aboutissants : les inflexions, les ralentissements rythmiques, ce qu’il faut pour faire une relance, … Le répertoire est construit autour des musiques d’Ardèche, solidement ancrées dans la ruralité et celles du Dauphiné, quelque peu plus « embourgeoisées », si je puis m’exprimer ainsi.

En quoi consiste ton travail ? Quel est ton rôle dans ce type de projet ?


A partir de mes connaissances et ma pratique d’arrangement, je tente de trouver des résonances avec les pratiques de ces amateurs jeunes et adultes en les emmenant vers des pratiques inconnues pour eux jusqu’ici. Par exemple, je vais leur faire découvrir et leur faire chanter un bourdon enrichi à 5 voix. Alors qu’ils n’en ont jamais fait, ils comprennent très vite le principe. Je les fais également travailler sur la nuance. Par delà les notes de musiques et tous les signes imprimés, je pousse chacun à explorer sa propre musicalité et c’est chacune de ces personnalités typées qui donneront une texture à l’ensemble. Un chanteur est un musicien dont l’instrument est la voix : Untel aura du coffre, tel autre un beau timbre mais peu de puissance, C’est à chacun de tirer le meilleur parti de son instrument et à faire que l’ensemble lui fasse place à certains moment. Un exemple sur un chant à répondre :

un soliste bien costaud éventuellement avec un contre-chant instrumental, puis un chœur qui répond à l’unisson ou harmonisé, mais en nuance piano, épaulé par une basse qui peut venir d’une vielle, d’un accordéon. Une telle approche orchestrale se distingue de la fusion des voix si souvent recherchée dans les chorales.

On travaille sur les répertoires du Sud de la région, de tradition tantôt provençale, ou de musiques du Dauphiné jusqu’aux Hautes-Alpes. Le territoire est évidemment très large et riche de traditions sur l’Ardèche mais on va aussi jusqu’au territoire des bourrées, avec bon nombre de chansons …

Dans mon rôle d’intervenant, j’arrive dans « un train en marche », de leur côté, ils ont sélectionné des répertoires issus, notamment, de leurs collectes. Je retranscris le répertoire choisi, le joue sur mes instruments (accordéon, flûtes, chant, …), puis le réarrange. Mon intervention en lien avec le chorégraphe Stanislas Wichniewsky, a pour but une création chorégraphique, à base de danses traditionnelles, d'où l’aboutissement fin 2007 se matérialisera par des représentations sur scène. Ce projet a obtenu le soutien du Ministère de la Culture.

Qu’est-ce que tu penses que ton travail et ton intervention apportent aux amateurs ?


Parfois, ces gens qui ont une longue pratique ont le sentiment d’avoir fait le « tour de leur histoire » et voudraient bien aller plus loin, mais ne peuvent y parvenir seuls. Il y a, à mon sens, chez une partie des amateurs l’envie d’arriver à faire de la « bonne musique », comme ils peuvent l’entendre en spectacle ou sur des disques. Par exemple, pour des ensembles réunissant chanteurs et instrumentistes, s’il est assez simple de jouer ensemble, il est moins évident de sortir de la répétition d'une tourne avec le même équilibre entre les différents pupitres; je tente de leur faire prendre conscience de la profondeur de chaque morceau et des ambiances et couleurs que l’on peut générer grâce aux différentes voix. Le travail d’enregistrement et d’écoute est dans cette perspective un atout pour prendre conscience, petit à petit, du résultat sonore qui sera proposé aux auditeurs. Quand ces musiciens réalisent la beauté de l'univers éphémère crée grâce à leur contribution, grande est alors ma satisfaction.

Propos recueillis par JS.E


Discographie:

Musiques irlandaises & celtes par « Un peu frais pour la Session » édition JMC Music Chansons de Provence, livre CD édition : Bibliothèque Pédagogique de Nyons


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