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14. Lionel Rolland solo
Le son du bois

Rencontre avec Lionel Rolland autour de la sortie de son album solo « Le son du bois. »



CMTRA : Qu'est-ce qui t'a amené à sortir ce CD ?

L.R. : Ce projet prend son origine lors de la création du groupe Bodhi, avec Patrick Cornut en 1999 dans lequel je me suis retrouvé seul guitariste et où je souhaitais produire des harmonies, des mélodies et des improvisations. J'ai donc commencé à travailler ma guitare avec un bourdon de ré ou do et à composer. Dans la même période, j'ai commencé à jouer avec Cédric Germain aux tablas, un peu dans l'esprit de la musique indienne. Il s'est avéré que certaines de ces compositions pour ce duo fonctionnaient également très bien en solo. Aussi, parallèlement à mes projets en formation, j'ai développé petit à petit ce travail de guitare solo puis de oud solo, instrument auquel le solo sied particulièrement. J'ai fini par trouver sur ma guitare un accordage particulier en ré-la-ré-la-réfa qui m'a permis d'être sur un accord juste. Mes compositions fonctionnent du coup avec des harmonies. Ensuite, pour m'évader de la tonalité de ré, et élargir les possibilités d'expression, je joue sur des atmosphères tendues et des dissonances qui trouvent néanmoins une résolution finale. Je ne pense pas la musique en termes de styles mais en termes d'atmosphères, ce disque constitue donc un enchevêtrement d'ambiances. On y retrouve par exemple un parfum d'enfance, écho à la naissance de mon fils Paco. D'autres atmosphères tournent autour de la nature, thème qui m'inspire particulièrement. Plusieurs livres tels que La Constellation du Chevraurochs de Fazil Iskander, le Tsar poisson de Victor Astafiev qui parle de la vie de la Toundra et Le Vent de Jean- Pierre Abraham, errance imaginée dans un paysage où il s'attarde sur des détails comme la sensation du vent, un bruit de feuillages ou un reflet, ont très largement participé de la création de ces atmosphères. Bien entendu, ma guitare qui m'a été faite par le luthier Laurent Huchard a renforcé ma motivation de jouer en solo. Ainsi que la rencontre et le travail avec Dirk Boerner et, bien sur, au oud, Khaled Ben Yahia dans « un ciel criblé ». En ce qui concerne le oud, je le joue et compose en essayant de me laisser guider par le son et les possibilités merveilleuses qu'offre l'instrument. Là aussi je fais un peu ma propre cuisine.



Comment en vient-on à se lancer dans le difficile exercice de l'album et du concert solo ?

Le travail du jeu en solo m'a intéressé parce qu'il m'est apparu comme un format adéquat au partage intime des émotions, un espace pour traduire au plus près des nuances et ce, sans artifice et sans filet. Il nous contraint à être entièrement et exclusivement dans la musique. Ce qui m'intéresse en général dans la musique, c'est de trouver un état d'extase, d'élévation qui fait qu'on arrive à faire des choses qu'on ne pourrait faire au début du concert, c'est là un élément qui m'avait particulièrement attiré dans la musique soufi. Le jeu solo requiert d'une certaine façon cette attitude, cette aspiration, cette exigence. Comme le musicien ne peut pas y « tricher », on y trouve également une générosité et une sincérité inégalables, une forme de fragilité et de simplicité.



Ne sont-ce pas là des aspirations qui rejoignent celles du collectif dont tu fais partie, Palavanne ?

Oui, étroitement. Avec Palavanne, on cherche à construire des spectacles de qualité sans en rabâcher néanmoins le moindre détail, le moindre sourire. Nous tentons d'éviter de produire des concerts parfaitement huilés, propres, « clés en main » mais davantage des spectacles où on laisse aussi la place à la spontanéité, la sincérité, voire la fragilité déjà évoquée. Bien évidemment, c'est plus aléatoire. Certains soirs, cela peut-être moins bien musicalement mais tout aussi, voire plus riche humainement. C'est là ce que je trouve intéressant dans le spectacle « vivant », qu'il se passe des choses et que ce ne soit pas du 1er janvier au 31 décembre la même chose, ce qui apparaît pourtant bien souvent comme un critère de professionnalisme au sein du milieu culturel. Avec Palavanne, on se retrouve collectivement dans cette démarche, et l'histoire montre que ça peut fonctionner... Palavanne supporte ainsi toujours les groupes Bodhi et le Duo des Marais, un spectacle pour enfants, intitulé Les Musiques du Voyage. On reprend les instruments de Bodhi, de l'Inde à l'Andalousie, et les enfants participent par des jeux d'onomatopées et de rythmes, d'inventions de paroles ...etc. Etabli jusqu'il y a peu autour des musiques orientales et improvisées, Palavanne a désormais intégré la comédie et la danse notamment dans la création malheureusement éphémère, Un Ciel Criblé. Mais surtout dans une évolution de ma formule solo : « Le vol de l'enfance », en trio avec Grigory Collomb, comédien et Alain Sallet, danseur. Le projet s'élargit donc sans pour autant qu'il perde son âme et sa spécificité très axées sur l'humain...



Propos recueillis par Jean Sébastien Esnault





Contacts :

Association

Palavanne

Maison des Associations

2 Bd Joliot-Curie

01000 Bourg-en- Bresse

Tel: 04 74 25 82 63

E-mail : [palavanne@free.fr->palavanne@free.fr]

Web : [http://palavanne.free.fr->http://palavanne.free.fr] ----------

Le collectif Palavane

L'association Palavanne (« De plusieurs couleurs » en langue Tamoul) est un collectif d'artistes de l'Ain et de Lyon créé en 1999, proposant des créations à dominante musicale mais se permettant des excursions vers d'autres modes d'expression tels que le théâtre ou la danse. Un fil relie tous les artistes qui composent cette association. Leur environnement les intéresse, les questionne, qu'il soit local ou lointain. En ce début de XXIème siècle, qui fait exploser toutes les distances, leurs créations, vont puiser dans les richesses musicales d'autres coins du globe, mais sont incontestablement celles d'artistes français. Ce qu'ils expriment va plutôt à contre courant d'une évolution de la société où tout pousse au formatage, et ne respecte ni l'immense majorité des hommes, ni la planète. « Petits producteurs » artistiques, friands de brassage, désireux d'ouvrir des chemins musicaux de traverse, ils vous invitent à découvrir leurs créations dans leurs diverses combinaisons.


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