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Le Centre Culturel Oecuménique

La diversité culturelle dans l'espace public









Le C.C.O. est une institution dans l'agglomération lyonnaise, quel est l'esprit de ce lieu ? On dit que le C.C.O. a une âme ! Plus le temps passe, plus j'en suis convaincue. Si le projet actuel a énormément changé par rapport au projet du départ, il reste néanmoins habité par une belle force héritée de son histoire. Il date de 1963, à l'époque de la construction de l'ensemble universitaire de La Doua. Le C.C.O. devait être l'aumônerie de l'Université, il a été construit par les chrétiens qui se sont cotisés. Les années 69-70 sont passées par là, avec les luttes des étudiants, l'immigration maghrébine dans le quartier, et les premiers problèmes de chômage. Au début des années 70, les exilés sud-américains ont commencé à arriver, et les religieux de l'époque ont eu l'intelligence et la sagesse de s'ouvrir aux problèmes du monde. Le mot « œcuménique » était présent dès le départ, dans une volonté de dialogue inter-chrétiens, et très vite il s'est élargi. Le C.C.O. s'est transformé à un tel point au contact des mouvements sociaux que l'aumônerie a rejoint d'autres locaux, à l'intérieur de l'université, et le C.C.O., tout en continuant d'appartenir à l'Évêché, a été confié aux militants de toutes les luttes sociales de cette époque qui étaient déjà dans la maison. À ce moment, ce sont eux qui ont pris en charge la vie, le projet et les missions de ces locaux. Le mot « œcuménique » est vécu actuellement par le C.C.O. dans son sens épistémologique grec qui précède les religions, et qui rassemble toute la terre habitée À ce titre, il continue de résonner dans nos esprits, puisque le C.C.O. est un lieu où cohabite la plus grande diversité culturelle, sociale, politique, religieuse. Le C.C.O., dans ses quarante ans de vie, s'est mis en capacité d'accueillir l'autre, la différence. Toutes ces histoires de vie ont traversé les lieux, les ont marqués, et ont donné cette âme militante, à la fois de défense des droits de l'homme dans le monde, d'ouverture vers l'homme dans le monde, et de la promotion de la diversité culturelle dans tous ses sens. Ce sont les fondements du C.C.O. Comment se traduisent les nouvelles orientations, les nouveaux choix qui sont faits ? On accueille deux cent soixante-quatre associations qui, sans le C.C.O., auraient du mal à trouver un écho plus large. On fonctionne un peu comme une caisse de résonance, comme une boîte à outils, qui équipe les gens pour porter leur voix plus fort, plus loin, et avec d'autres. On est dans l'accompagnement de la construction d'une parole collective dans l'espace public, comment trouver une résonance, un accord, un réseau pour exister ? C'est par cette manière de mener des projets que l'équipe continue de vivre cet esprit du lieu. Il ne s'agit pas pour nous d'organiser une saison programmée. Ça n'est pas en soit une action inintéressante, mais ça n'est pas à nous d'organiser une saison, d'acheter des spectacles, et d'inviter le public. Si accueillons une résidence d'artistes contemporains, nous allons plutôt chercher à les faire travailler avec des publics différents, provoquer avec les gens de nouveaux imaginaires, de nouvelles symboliques, qui aboutiront à des formes artistiques nouvelles partagées avec un public. Pour nous, l'art est un moyen particulièrement important de faire partager des imaginaires, des possibles aux gens. Le C.C.O. accueille-t-il de préférence des associations et créateurs villeurbannais? Depuis le début de son existence, le C.C.O. a un rayonnement d'agglomération. Parmi les deux cent soixante-quatre associations adhérentes, une moitié vient de toute l'agglomération, et l'autre de Villeurbanne. Nous accueillons beaucoup d'associations d'artistes, mais aussi de communautés issues de toutes les immigrations, de plusieurs générations, d'associations de militants de défense des droits. Nous retrouvons dans les associations cette diversité fondatrice.







Quels dispositifs et actions d'accompagnement proposez-vous ? Notre mission est d'accompagner la construction de ces paroles collectives, tant sur le plan de la vie associative que de l'expression culturelle et nous permettons l'expression des pratiques artistiques vécues en amateur ou menées par des personnes qui n'ont pas suivi de parcours de formation dans les écoles. On essaie de les amener plus loin en confortant la qualité artistique de leur travail, en les aidant à trouver les clés pour rencontrer les réseaux de diffusion, de production qu'il leur faut pour toucher un public plus large. On les aide à trouver d'autres champs d'écoute que ce qu'ils trouveraient s'ils étaient confinés dans leurs lieux d'origine. Ces pratiques artistiques sont issues de populations qui ont du mal à accéder à l'offre culturelle des institutions pour des raisons d'exclusion économique, géographique, pour des questions de précarité économique, politique. Notre objectif est de fortifier ces processus pour que leur travail circule plus loin que là où ils l'ont conçu, pour soutenir leur capacité à mener à bien leurs chantiers artistiques, et les croiser avec le regard des professionnels diffuseurs qui peuvent les amener plus loin. C'est pour nous une manière de construire cette « diversité culturelle dans l'espace public » qui est notre dada, diversité d'esthétique et d'approche dans la fabrication de ce qui est l'art d'aujourd'hui. L'art d'aujourd'hui n'a pas forcément à voir avec « l'art contemporain », c'est l'art qui se pratique aujourd'hui. Ce travail existe depuis plusieurs années au C.C.O.. Ce qui est nouveau, c'est que nous avons déposé un projet auprès du Fond Social Européen, projet qui a été retenu. Nous aurons donc des moyens supplémentaires qui nous permettrons de le réaliser de manière plus conséquente. Nous pourrons accueillir en résidence des compagnies émergentes, amateur et semi-professionnelles, qui cherchent à pousser leur création un peu plus loin. Cet accompagnement artistique se fait en collaboration avec des scènes intermédiaires sur le plan régional, dans un réseau professionnel. C'est un accompagnement personnalisé, avec un diagnostic établi en collaboration avec d'autres structures ressources. Il y aura un cycle de formations collectives à la connaissance du milieu professionnel, l'environnement du monde du spectacle, ce qu'il faut savoir pour produire et diffuser, une connaissance des différents régimes, des sociétés d'auteurs, des obligations des organisateurs, de la production, toutes les aides possibles pour la jeune création. D'autres formations sont plus axées sur la méthodologie de projet, savoir écrire un projet, monter un c.v. artistique, concevoir une page Web, des supports de communication, et enfin un cycle de nature artistique, conçu sur une thématique interculturelle. L'idée est de réunir les gens qui fréquentent le C.C.O. autour d'une formation technique, vocale par exemple. Ils sont confrontés au prof, mais aussi aux expériences, aux esthétiques propres des participants. C'est un double mouvement d'apprentissage, à la fois vertical et horizontal. On essaie de développer cette conception dans l'apprentissage interculturel. Le C.C.O. propose depuis longtemps des moments de rencontre, d'échange ! Depuis plusieurs années nous proposons des « apéros », qui sont des moments de partage avec une équipe artistique complice. Nous évitons le rapport sacralisé à l'art, en créant un possible autour de la convivialité proche du quotidien, où l'on peut proposer un temps artistique partageable en dehors d'un temps de spectacle. Ces rendez-vous connaissent un large succès. Nous y accueillons régulièrement cent personnes de tous milieux, pour une lecture ou de la danse contemporaine, avec une introduction faite par le crieur public, proche des gens. L'art est là non pas pour être mythifié, mais pour être élément de la vie. Les artistes sont capables de créer des imaginaires où les gens se retrouvent autrement, ils se permettent de recréer des modes d'être ensemble. Nous proposons également des scènes intermédiaires. L'une, « Magnitude 39 », autour des esthétiques rap a réuni le rap au féminin. C'est une esthétique fortement marquée par les mâles, ou la femme a du mal à percer. La prochaine rencontre sera orientée vers les rapports entre rap et jazz. L'autre scène intermédiaire, « Bruits de la passion », concerne les danses urbaines. Ce sont des moments forts de rencontres entre compagnies professionnelles, groupes régionaux, master classes, débats avec les artistes, sur deux jours. Nous rêvons de matérialiser une nouvelle scène musicale d'expérimentation entre les musiciens de la mouvance urbaine et les musiciens traditionnels. Tout est à construire, la période visée est avril. Quels sont les groupes musicaux accueillis au C.C.O. ? Nous proposons deux formes d'accueil. Tout d'abord la salle de musique, en location, où nous accueillons beaucoup de groupes indépendants, dans des esthétiques rock. Ensuite, nous accompagnons des groupes, en les suivant de près : en fait une majorité de groupes de hip-hop, de rap, de R'N B, de gospel. Dans le registre « musiques du monde » nous accueillons un groupe de musique arabo-andalouse, le groupe de percussions congolaises « Les tambours des ancêtres », et un groupe de percussions brésiliennes. Nous accueillons également des associations culturelles communautaires qui comptent des musiciens, comme les associations kurdes et vietnamiennes, mais dont l'objectif principal n'est pas la musique. Toute communauté a ses propres ressources, et la nouvelle scène à laquelle nous pensons sera consacrée à la découverte de ces richesses souvent cachées. Même si nous avons un grand cœur, nous ne pouvons accueillir tout le monde et la demande est très forte en matière de locaux. Nous nous concentrons sur les groupes, les associations, les projets les plus fragiles, ceux qui ont le plus besoins de nous. Propos recueillis par Y.E. & J.B. Centre Culturel Œcuménique 69 rue Georges Courteline 69100 Villeurbanne

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