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Une langue oubliée: le franco-provençal







Entretien avec Liliane Bertolo, interprète de chants traditionnels du Val d'Aoste et qui proposera un atelier de chansons des répertoires de langue francoprovençale, à l'occasion du stage de Saint-François Longchamp, organisé par le CMTRA. Le francoprovençal est une langue minoritaire et transfrontalière puisqu'elle est parlée en France, en Suisse et en Italie. Quelle est la réalité de la pratique et de la transmission du francoprovençal aujourd'hui, dans le Val d'Aoste ? Reste-t-il beaucoup de locuteurs ? Y a-t-il des cadres d'enseignement pour les enfants ?

En fait, le francoprovençal n'est pas encore reconnu comme langue officielle à côté du français et de l'italien, mais il est parlé par un grand pourcentage de valdôtains (environ 40% de la population). Il n'est pas enseigné dans les écoles, mais plusieurs activités, selon le libre choix de l'enseignant, sont faites en patois. Peux-tu nous parler des travaux de collecte, d'étude et du travail qui est mené autour du francoprovençal en Val d'Aoste ? Est-ce qu'il y a, à ta connaissance, des programmes de recherches ou des événements réunissant les trois régions du parlé francoprovençal ?

L'administration régionale porte un grand intérêt envers le francoprovençal. Un bureau linguistique travaille autant dans le domaine de la langue que dans celui de l'ethnographie étroitement lié à la langue. Il existe aussi une association d'archives sonores qui depuis longtemps s'occupe de recueillir le maximum de témoignages sur le passé qui sont régulièrement publiés. Un important travail sur la toponymie dans tous les villages de la région vient aussi de s'accomplir et tout cela pour ne pas perdre la mémoire d'une civilisation qui s'exprime à travers le francoprovençal. Toujours dans le cadre de la sauvegarde de cette langue, le département de la culture de la région lance chaque année un concours destiné aux écoles et qui prévoit des thèmes de recherche ethnographique sur lesquels les élèves peuvent travailler en enquêtant auprès des parents et grands-parents. À ce concours participent aussi des classes de Haute-Savoie, du Piémont et des Pouilles (dans cette région du sud d'Italie le francoprovençal survit dans deux villages : Faeto et Celle San Vito). À partir de 1995, il existe dans notre région une école populaire de patois où j'enseigne régulièrement aux enfants et aux adultes et, pour laquelle, j'ai rédigé avec d'autres enseignants, un texte de méthodologie pour l'enseignement du patois. La vivacité du francoprovençal est témoignée aussi par nombre de groupes de théâtre, par des poètes et des écrivains qui aiment s'exprimer dans leur langue maternelle. Qu'en est-il des répertoires chantés dans cette langue ? Sont-ils encore vivaces ? Comment se caractérisent-ils ? Y a-t-il beaucoup d'exemples de réinterprétation de chansons traditionnelles ?

Le répertoire de chants traditionnels en patois n'est pas très vaste. Nous retrouvons beaucoup plus de chants en français. Dans les années cinquante, il y a eu des compositeurs qui ont écrit des chansons en patois et ces chants font partie désormais de la tradition car tout le monde les chante en ignorant le fait qu'elles aient été composées. La présence aussi de jeunes auteurs compositeurs donne, à l'heure actuelle, beaucoup de vivacité au francoprovençal. Les répertoires sont interprétés par nombre de choeurs présents dans presque toutes les vallées de notre région. Est-ce qu'on retrouve les mêmes chansons de part et d'autre des frontières ? Peut-on parler d'après toi d'une culture commune dans les trois zones du parlé francoprovençal?

Il est indéniable qu'il y ait une culture commune. Nous partageons la même réalité montagnarde, la même langue et donc un répertoire qui a voyagé d'un côté et de l'autre des limites naturelles. Notre région, étant un important carrefour (il suffit de penser à l'importance que les cols du Grand et Petit-Saint-Bernard ont eu dans l'histoire, dès les temps plus reculés), a été terrain d'échanges non seulement de marchandises mais aussi de chansons, de mélodies que les gens se sont appropriés et qui ont parfois modifié à leur gré. Quelle approche de la langue et des répertoires en langue francoprovençale vas-tu proposer au stage de Saint-François ?

Je suis consciente que le francoprovençal en France est moins "en forme" que chez nous, donc je me réjouis de pouvoir attirer l'attention des stagiaires sur cette langue ancestrale, étroitement liée au monde rural et, en même temps, actuelle. Je souhaite que chacun puisse découvrir à travers la langue une petite racine oubliée. Les francophones n'auront pas trop de peine à trouver des similitudes. Le chant traditionnel, ou de nouvelle composition, sera un moyen précieux de transmission! Quelle est l'actualité musicale des groupes dans lesquels tu chantes ?

Je chante régulièrement dans le groupe "Trouveur Valdotèn", un groupe familial avec mon mari et mes deux fils et notre langue véhiculaire a toujours été le francoprovençal. J'ai eu aussi la chance de pouvoir chanter souvent avec Evelyne Girardon qui m'a offert plusieurs possibilités de faire partie de ses projets et, pour moi, ces expériences ont été très fortes et importantes, non seulement du point de vue artistique! Propos recueillis par Y.E En savoir plus sur le franco-provençal: [Lettre 24->article1136] Contact : [http://www.trouveurvaldoten.com/->http://www.trouveurvaldoten.com/]

[trouveur@tiscalinet.it->trouveur@tiscalinet.it] Stage « vents d'Alpes » à Saint-François-Longchamp, 29 oct au 1er nov 2005.

Ateliers chansons traditionnelles du Val d'Aoste avec Liliane Bertolo

Rens : CMTRA 04 78 70 81 75 / [cmtra@cmrta.org->cmtra@cmrta.org]


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